La montée exponentielle et la recrudescence de l’insécurité dans les milieux urbains de la République démocratique du Congo inquiète au plus haut niveau les autorités congolaises. Jadis limité à Kinshasa, le phénomène dit Kuluna s’est malheureusement généralisée à travers tout le pays. Actuellement, aucune ville n’est épargnée de ce problème social.
A Kinshasa, il ne se passe pas un jour sans que des cas de banditisme urbain soient enregistrés le jour comme la nuit. Des extorsions, des coups et blessures voire des cas des morts d’hommes sont devenus le lot quotidien de la population kinoise. Il en est de même pour l’intérieur du pays où des actes similaires sont enregistrés. Ce phénomène vient s’ajouter à la criminalité et autres actes de terrorisme existant depuis longtemps dans les milieux urbains où des cambriolages, de kidnapping et des assassinats sont enregistrés et décriés par la population. Malheureusement, les efforts que fournit la police nationale congolaise pour mettre hors d’état de nuire ces criminels s’avèrent sans résultats escomptés. Voilà pourquoi, voulant en finir une fois pour toute avec ce problème qui met en danger la société, la police nationale congolaise a décidé de lancer l’opération dénommée « Panthère noire ». C’est le vice – premier ministre et ministre de l’Intérieur, Peter Kazadi qui a porté cette information à la dernière réunion de conseil des ministres présidée par le chef de l’État Félix Tshisekedi.
La légion nationale d’intervention mise à contribution
Mbata mukolo, coup de poing, Likofi 1 et 2, Tolérance zéro, Kanyama Kasese, etc. Voilà autant d’opérations que la Police nationale congolaise avait lancées à Kinshasa particulièrement pour neutraliser et endiguer le banditisme urbain communément appelé « Kuluna », qui est une véritable bombe à retardement. Pour ce faire, ce sont les unités territoriales qui sont déployées sur terrain. Contrairement aux opérations précédentes, le Gouvernement a décidé cette fois – ci que l’opération « Panthère noire » qui se veut de grande envergure soit pilotée par la légion nationale d’intervention sous la supervision des commissariats provinciaux. Ceci pour renforcer la sécurité publique et faire face à la croissance des défis liés à la sécurité.
Tirer les leçons des échecs des opérations précédentes
Toutes les opérations menées par la Police nationale congolaise pour lutter contre le banditisme urbain et la criminalité au pays n’ont pas donné des résultats attendus pour diverses raisons. D’abord, lancer des pareilles opérations nécessite des moyens matériels et financiers conséquents en faveur de la police. Des moyens de transport et de déplacements tels que les pickups 4×4, des motos, des appareils de communication et autres équipements doivent être mis à la disposition de la police pour sa mobilité. A cela s’ajoute une prise en charge financière pour la motivation des agents de l’ordre.
Sans une logistique adéquate et une motivation suffisante à la police, il ne faut pas s’attendre à de bons résultats. Aussi, un autre aspect non de moindre, c’est la franche collaboration entre la police et la population pour dénoncer tous les fauteurs des troubles étant donné que ces derniers vivent dans les mêmes milieux que la population. Les chefs de quartiers et de rues sont mieux placés pour dénoncer les logis et les cachettes de ces criminels tout en assurant leur sécurité au risque de ne pas subir les représailles. Les magistrats qui contribuent à la libération hors la loi de ces criminels, doivent aussi à leur subir la rigueur de cette même loi. Cette manière de faire contribuerait sans doute à la réussite de cette nouvelle opération, lancée par la Police, que la population salue de ses vœux et attend la voir à l’œuvre.
Des solutions aux problèmes sociaux.
Selon certaines études, une des causes de la criminalité et le banditisme urbain serait la pauvreté et le chômage. Beaucoup des personnes dont la plupart des jeunes auteurs de ces actes justifieraient leurs forfaits par manque d’emploi ou encore d’occupation. Le phénomène Kuluna se justifie en grande partie à cela. Son éradication nécessite une bonne volonté politique. Car, ne dit pas : « On grands maux, il faut des grands remèdes ».
Richard Shako