
Selon la conjoncture économique en bref publiée par la Banque centrale du Congo (BCC), la situation économique en Rdc demeure globalement stable, tant sur le marché des biens et services que sur celui des changes. Cette stabilité s’est manifestée par l’appréciation du franc congolais et le maintien du rythme de formation des prix intérieurs à son niveau de la semaine précédente.
Au niveau de la croissance économique, signalons que d’après les dernières estimations, l’activité productive devrait progresser de 5,4% en 2025 contre 7,9% en 2024. Bien qu’en ralentissement, cette croissance reste supérieure à la moyenne de l’Afrique subsaharienne. « Le taux d’inflation hebdomadaire, au cours de la dernière semaine de mars 2025, s’est situé à 0,15%, soit son niveau de la semaine précédente, portant le cumul annuel à 2,35%. En glissement annuel, le taux d’inflation a atteint 10,13% contre 21,52% à la période correspondante de 2024 et une prévision de 7,8% à fin décembre 2025 », explique le même document.
Ainsi, les fonctions de consommation « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » et « Logement, eau, électricité, gaz et autres combustibles » ont principalement expliqué le comportement de l’indice global.
Au sujet du comportement du taux de change, retenons qu’au 28 mars 2025, le taux de change s’est établi à 2.858,65 CDF le dollar américain et 2.879,07 CDF, respectivement sur le marché interbancaire et au parallèle. Comparativement à la situation du 14 mars 2025, la monnaie nationale s’est appréciée de 0,22% sur le marché interbancaire et de 0,10% sur le marché parallèle.
En cumul annuel, le franc congolais s’est déprécié de 0,46% à l’indicatif et 0,42% au parallèle.
Quelle explication sur le plan international et domestique ?
Abordant les facteurs explicatifs de l’évolution de la conjoncture intérieure, la conjoncture économique en bref note, au niveau international, que dans son dernier rapport sur les perspectives, l’OCDE souligne qu’après une solide croissance mondiale en rythme annualisé de 3,2% au second semestre de 2024, celle-ci devrait s’établir à 3,1% en 2025 et 3,0% en 2026. Cette situation est attribuable à l’accroissement des barrières commerciales dans plusieurs économies du G20 et à l’incertitude politique.
S’agissant de l’inflation, elle devrait être plus élevée que prévu auparavant, même s’il est attendu qu’elle recule à mesure que la croissance économique ralentit. Dans les économies du G20, l’inflation globale devrait s’établir à 3,8% en 2025 et 3,2% en 2025.
En terme hebdomadaire, les cours mondiaux des produits de base intéressant l’économie congolaise ont enregistré des évolutions variées. Le cours du pétrole, situé à 73,0 Usd le baril, affiche une hausse hebdomadaire de 1,1% et une baisse de 1,9% par rapport à décembre 2024 ; le prix du cuivre s’est négocié à 9.763,0 Usd la tonne, soit une baisse hebdomadaire de 1,2% et une hausse de 13,0% par rapport à son niveau de décembre 2024 ; le prix de la tonne du cobalt s’est maintenu à son niveau de la semaine passée, soit 26.578,0 USd. Par rapport à fin décembre 2024, ce cours a augmenté de 10.5% ; les prix du blé et du maïs, établis respectivement à 192,7 Usd et 164,0 Usd, ont connu des baisses de 5,6% et 4,3%, tandis que le cours du riz s’est pratiquement maintenu au même niveau.
Au niveau domestique, il est constaté que le maintien des politiques monétaires et budgétaire prudentes ainsi que la bonne coordination de celles-ci ; la poursuite de la régulation de la liquidité bancaire.
Des facteurs de risque et recommandations
Comme facteurs de risque, au plan interne, il y a les répercussions, sur l’économie mondiale et les marchés mondiaux des produits de base, de l’augmentation des droits de douanes par les Etats-Unis ainsi que les mesures de représailles de ses partenaires ; l’intensification des tensions géopolitiques. Au plan interne, il est noté la persistance du conflit dans la partie Est du pays et les pressions du conflit sur les finances publiques.
Au regard de cette situation, la BCC recommande le renforcement de la coordination des politiques monétaires et budgétaires, tout en maintenant l’orientation restrictive de la politique monétaire, afin de limiter les éventuelles pressions inflationnistes ; la surveillance continue des facteurs de liquidité bancaire ; la mise en œuvre des mesures de soutien budgétaire en faveur des secteurs les plus touchés par la crise sécuritaire.
La BCC cite aussi la promotion des politiques de soutien au secteur agricole pour améliorer la productivité et renforcer la sécurité alimentaire ; l’investissement dans les infrastructures de base (transports, énergie), pour faciliter le commerce et attirer les investissements ; l’accélération de la mise en œuvre des réformes structurelles visant à soutenir la diversification économique et la croissance.
JMK