Pourquoi la Chine reste-t-elle une destination prisée pour les entreprises européennes ? (ANALYSE)

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Malgré les tensions géopolitiques mondiales, la Chine continue de se distinguer comme une destination privilégiée des investissements européens. Un écosystème industriel intégré, une main-d’œuvre hautement qualifiée et des politiques d’ouverture favorables confirment la résilience de son économie et son attractivité sur la scène mondiale.

Sanofi, le géant pharmaceutique français, illustre cette tendance en annonçant récemment un investissement d’un milliard d’euros pour construire une nouvelle base de production d’insuline à Beijing. Cette usine, située dans la Zone de développement économique et technologique de Beijing (BDA) à Yizhuang, dans le sud-est de la capitale, constitue son plus grand projet en Chine à ce jour.

Frédéric Oudéa, président du conseil d’administration de Sanofi, a salué les politiques d’ouverture et d’innovation du gouvernement chinois, affirmant que l’environnement favorable aux entreprises étrangères renforce la confiance de Sanofi dans le marché chinois.

Ces investissements, annoncés à l’occasion du 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, témoigne de l’optimisme de l’entreprise quant au développement économique de la Chine, a-t-il déclaré.

Sanofi n’est pas la seule entreprise à intensifier ses engagements en Chine. Dassault Systèmes, leader mondial de la numérisation industrielle de l’Hexagone, a récemment établi une coentreprise à Wuhan avec l’entreprise Central-South Architectural Design Institute Co., Ltd. Ce partenariat reflète une volonté accrue de renforcer la coopération sino-française dans le secteur industriel et architectural.

L’attractivité de la Chine repose sur de multiples piliers. En plus de son infrastructure moderne et de sa chaîne d’approvisionnement complète, sa proximité avec des marchés de consommation majeurs font d’elle une plateforme logistique de premier plan.

En octobre, la coentreprise en Chine de Bosch, multinationale allemande spécialisée dans l’ingénierie, a inauguré une nouvelle usine à Taicang, dans la province orientale du Jiangsu, où seront produits des composants essentiels pour les systèmes de propulsion électrique destinés à des constructeurs automobiles locaux. Cette proximité entre la production et les clients reflète l’efficacité du modèle “en Chine, pour la Chine”.

Selon Stefan Hartung, président du Conseil d’administration du groupe Bosch, la Chine offre des solutions idéales pour surmonter les défis mondiaux des chaînes d’approvisionnement. Un avis partagé par Michael Schumann, président de l’Association fédérale allemande pour le développement économique et le commerce extérieur, qui a souligné que de nombreuses entreprises européennes ont désormais déplacé leurs chaînes d’approvisionnement vers la Chine.

Les chiffres confirment cette dynamique. Entre janvier et octobre 2024, 46.893 nouvelles entreprises à capitaux étrangers ont été créées en Chine, soit une augmentation de 11,8% sur un an, selon le ministère chinois du Commerce. Les investissements allemands, en particulier, ont progressé de 7,5% sur cette période.

Airbus, autre acteur européen de premier plan, renforce également sa présence en Chine, modernisant ses installations à Tianjin pour répondre à une demande croissante. Avec le soutien d’environ 200 fournisseurs chinois, Airbus affirme que la chaîne d’approvisionnement locale est un pilier de l’industrie aéronautique mondiale grâce à sa résilience et sa compétitivité, selon George Xu, vice-président exécutif d’Airbus et PDG d’Airbus Chine.

Toutefois, ces opportunités s’accompagnent de défis croissants, notamment une concurrence locale de plus en plus vive. Alors que certains en Europe attribuent les succès du “Made in China” à des subventions ou à des pratiques non commerciales. Pourtant, comme le démontre l’étude de la société de conseil Oliver Wyman, la progression des entreprises chinoises repose davantage sur leurs capacités d’innovation et leur compétitivité que sur une soi-disant “intervention gouvernementale”.

Pour s’adapter, les entreprises européennes doivent redoubler d’efforts pour localiser leurs produits et services, tout en maintenant des niveaux élevés d’innovation. Le marché chinois évolue rapidement, et seules les entreprises capables d’anticiper ces transformations pourront rester compétitives.

De surcroît, les ambitions chinoises en matière de “double carbone” et de développement des forces productives de nouvelle qualité offrent des perspectives significatives dans des secteurs tels que les énergies renouvelables, les technologies vertes et l’intelligence artificielle.

Dans ce contexte, la concurrence, considérée comme l’attribut naturel d’une économie de marché, doit être perçue comme une force motrice. En favorisant le progrès mutuel, elle pousse les entreprises européennes à se réinventer pour mieux répondre aux attentes du marché chinois, ainsi que du marché international.

Grâce à son ouverture continue et à ses objectifs de long terme, la Chine demeure une destination stratégique pour les investisseurs européens. Mais pour prospérer durablement, ces derniers doivent non seulement s’adapter aux évolutions en cours, mais aussi s’engager activement dans les transformations futures.

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