
Près de 70 % de la population congolaise n’a toujours pas accès à Internet, selon les dernières statistiques officielles. Pour remédier à cette situation, le gouvernement multiplie les initiatives visant à moderniser les infrastructures télécoms et à réduire la fracture numérique sur l’ensemble du territoire.
Le ministre des Postes, Télécommunications et Numérique de la République démocratique du Congo (RDC), Augustin Kibassa Maliba (photo, au centre), a signé, le lundi 7 avril, un protocole d’accord avec deux entreprises chinoises, Genew et Zhongshi Wosen. Cet acte marque une volonté de coopération en vue de la construction du Réseau national à fibre optique, infrastructure essentielle au déploiement des ambitions numériques du pays.
« La concrétisation de ce contrat va donner aux Congolais la possibilité d’avoir l’Internet à haut débit et à moindre coût, suivant la vision du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, qui prône la réduction de la fracture numérique et fait du numérique un levier du développement économique et social de la RDC », a déclaré Augustin Kibassa Maliba à l’issue de la signature.
La signature de ce protocole d’accord s’inscrit dans le cadre du Plan National du Numérique – Horizon 2025, lancé en 2019 par le gouvernement du pays. Ce plan vise à transformer la RDC en un hub numérique en Afrique centrale. Parmi les projets prioritaires figurent l’extension du réseau national de fibre optique à 50 000 km, la construction de centres de données nationaux, ainsi que l’amélioration de la couverture 3G et 4G dans les zones rurales. Toutefois, selon les données publiées en avril 2024 par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC), seulement 20 % des travaux de cette infrastructure ont été réalisés.
Cette nouvelle étape s’inscrit également dans un contexte d’intensification des efforts du gouvernement congolais pour améliorer la connectivité nationale. Il y a quelques semaines, des discussions ont été relancées avec Starlink, filiale de SpaceX, en vue de fournir un accès Internet par satellite, notamment dans les régions les plus enclavées. Ces initiatives traduisent la volonté des autorités de diversifier les solutions technologiques et d’étendre la couverture numérique sur l’ensemble du territoire.
Bien que des efforts notables soient en cours pour moderniser les infrastructures numériques, la RDC reste confrontée à plusieurs défis majeurs. Selon un rapport de DataReportal publié en janvier 2025, le taux de pénétration d’Internet dans le pays s’élevait à 34 % en janvier 2025, contre 27,2 % un an plus tôt. Cela représente une augmentation d’environ 3,47 millions d’utilisateurs, dans une population estimée à plus de 105 millions d’habitants. Le coût élevé des services, le déficit d’infrastructures et les coupures récurrentes d’accès aux réseaux sociaux restent des obstacles à surmonter pour atteindre une connectivité inclusive et durable.
La mise en œuvre des projets issus de ce protocole d’accord pourrait générer des retombées positives. Un réseau national robuste faciliterait l’accès à l’information, dynamiserait l’économie numérique et encouragerait l’innovation. À long terme, cela pourrait aussi attirer de nouveaux investisseurs et positionner la RDC comme un acteur majeur dans le secteur technologique africain.
En s’associant à Genew et Zhongshi Wosen, deux entreprises déjà actives en Angola et en Mauritanie dans le domaine des TIC et de la fibre optique, la RDC pourra tirer parti de leur expertise et de leur expérience des réalités du marché africain pour mener à bien ce chantier ambitieux.
Samira Njoya