RDC: le désarroi des familles de victimes, deux semaines après l’offensive sur la ville de Goma (Rfi) 

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Alors que les chefs d’état-major des pays membres de l’EAC et de la SADC ont été chargés de se réunir dans les cinq jours afin d’établir « un plan de sécurisation pour Goma » lors d’un sommet conjointement organisé par les deux structures, samedi 9 février, les traces des combats qui ont secoué le chef-lieu du Nord-Kivu, il y a deux semaines, sont encore omniprésentes. Non seulement dans le paysage, mais aussi dans les têtes, notamment au sein des familles endeuillées.

À Goma, les stigmates des combats se lisent aussi bien dans le paysage que dans les têtes où ils ont laissé d’importantes séquelles, notamment chez ceux qui ont perdu un proche.

Un calme apparent règne désormais sur l’avenue Kahembe qui traverse le quartier Mapendo de Goma. Des enfants y jouent même aux dames. Mais l’artère est bordée de maisons détruites, comme autant de stigmates des combats acharnés dont elle a été le théâtre, il y a une quinzaine de jours. Ici, les affrontements ont été très violents entre les FARDC et les miliciens du M23 : la semaine dernière, l’ONU rapportait qu’ils avaient fait près de 3 000 morts et à peu près autant de blessés. Un bilan humain auquel il faut ajouter aussi les traces laissées dans les têtes de tous ceux qui ont perdu un membre de leur famille dans le conflit.

« Ils nous ont laissé des orphelins à la maison, raconte ainsi Amisi, croisé sur place. Perdre un père, un être cher, ce n’est pas facile. C’est pourquoi je dis à nos supérieurs que s’ils peuvent négocier, qu’ils le fassent. Cette situation nous fait tellement mal ». « Quand les bombes ont commencé à exploser, mon enfant a été touché par un obus. Son corps a été emporté à la morgue de l’hôpital de la Charité, mais aujourd’hui encore, impossible de savoir où et comment il a été enterré. Vraiment, qu’on nous aide à mettre fin à cette guerre », supplie Louise, rencontrée un peu plus loin.

À proximité de la frontière avec le Rwanda, Guy Nzabanita a, lui, perdu trois proches dans les récents combats. Quant à sa maison en planches, elle a été complètement détruite. « C’est arrivé un lundi. Une bombe a atterri sur nos maisons en faisant trois morts : ma grand-mère et deux de nos voisins qui s’abritaient chez nous, confie celui-ci avant de poursuivre : on a également eu quatre blessés, dont mon papa qui a reçu une balle dans la jambe. Il faut vraiment que l’on puisse obtenir des réparations parce que non seulement on a perdu beaucoup de choses dans cette guerre, mais nous devons en plus supporter les frais médicaux de nos proches avec nos propres moyens. » À l’image de Guy, de nombreuses familles de victimes demandent un soutien.

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