Résolution de la crise sécuritaire en RDC: Le schéma du dialogue se dessine 

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La situation sécuritaire dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo qui se dégrade au jour le jour et continue à préoccuper tant les autorités nationales que la population.

D’une part du côté de la population, c’est la mobilisation tous azimuts pour, non pas seulement condamner l’agression rwandaise, mais aussi apporter un soutien total aux Forces armées de la République Démocratique du Congo appuyées par les volontaires pour la défense de la patrie dits « Wazalendo ». Et de l’autre part, les Institutions de la République qui sont aussi au front, chacune en ce qui la concerne, pour trouver des solutions politiques et diplomatiques à cette crise qui n’a trop que durée avec des conséquences incalculables.

Aux côtés des Institutions de la République et de la population, ce sont les confessions religieuses qui sont aussi au four et au moulin avec leur plan de sortie de la crise qu’elles présentent à tous les acteurs impliqués pour parvenir à une cohésion nationale et une réconciliation nationale à l’interne et le bien vivre ensemble dans la région des grands lacs. Ceci à cause de l’implication certains pays de cette région tel que le Rwanda dans la crise sécuritaire en RDC.

 

Le Parlement s’en mêle

Réunis en session extraordinaire sur demande du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, les Députés nationaux et les Sénateurs ont adopté le rapport de la grande commission mixte Assemblée nationale-Sénat pour des solutions politiques et diplomatiques à la crise sécuritaire de l’Est du pays.

A la chambre basse du Parlement, le speaker Vital Kamerhe avait bien avant mis les députés nationaux devant leur responsabilité quant à la solution à trouver. Ici il faisait allusion aux négociations, lesquelles négociations, selon lui, « n’auront pas la finalité de vendre le pays mais plutôt obtenir le retrait des troupes rwandaises sur le sol congolais ». Cette posture, à en croire certains observateurs, allait à l’encontre de la décision du Président de la République qui avait promis au lendemain de la chute de Goma « une riposte vigoureuse et ordonnée contre les agresseurs ».

Bien plus, lors de l’échange des vœux avec les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques accrédités en RDC, le Président de la République avait déclaré : « Nous ne cesserons de réaffirmer notre position : le dialogue avec un groupe terroriste comme le M23 est une ligne rouge que nous ne franchiront jamais. Toute tentative de normaliser ou de légitimer ces criminels constitue une insulte à la mémoire des victimes et un affront aux principes fondamentaux du droit international ».

Même si la primeur de ces recommandations revient au Président de la République qui les a confié ce travail, le débat était houleux à l’Assemblée nationale comme au Sénat où deux camps se sont dessinés. D’un côté se sont retrouvés ceux qu’on qualifie des « va- t- en guerre » qui ne juraient que sur l’option militaire. C’est-à-dire faire la guerre au Rwanda et à ses supplétifs de M23 jusqu’à récupérer les territoires occupés par les agresseurs. Pour aller loin dans leur logique, ce camp avait recommandé au Chef de l’Etat de déclarer ouvertement la guerre au Rwanda.

De l’autre il y avait des « modérés » qui, pour eux, la solution politique et diplomatique était plausible et la voie royale pour une restauration la paix au pays, l’option militaire ayant démontré ses limites. Et au finish, les deux camps ont pu harmoniser leurs vues. La balle est donc du côté du Président de la République qui décidera en dernier ressort sur l’option à prendre.

 

CENCO et ECC pour un dialogue inclusif

Dans leur démarche de trouver la solution à la crise de l’Est de la RDC à travers un plan de sortie dénommé « Pacte social pour la paix et le bien vivre ensemble en RDC et dans les grands Lacs », la Conférence Episcopale Nationale du Congo et l’Eglise du Christ au Congo ont consulté les acteurs impliqués dans la crise congolaise.

Dans le souci de parvenir à la cohésion nationale et à la réconciliation nationale entre filles et fils du pays, ces deux confessions religieuses, qui ont déjà presque bouclé leurs consultations, ont appelé à des discussions inclusives entre tous les acteurs y compris ceux qui ont pris les armes. « La guerre est menée par ceux qui ont pris les armes. Ça n’aurait pas de sens de les mettre à côté et d’espérer retrouver la paix sans eux », a fait savoir monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO.

Il s’agit d’un vœu qui précise clairement le souhait des « Princes de l’Eglise » : celui d’associer aussi Corneille Nangaa et consorts à la table des négociations. Les résultats de ces consultations seront aussi présentés au Président de la République, Félix Tshisekedi. Donc le Chef de l’Etat aura à faire le choix ou rassembler les propositions du Parlement issues de la session extraordinaire d’une part et de l’autre part celles de tandem CENCO-ECC pour se prononcer sur l’option où la recette qu’il faut pour juguler la crise sécuritaire au pays.

 

Eviter les erreurs du passé

Certes, la voie du dialogue est tracée pour une solution à la crise en RDC. Mais il faudra ouvrir l’œil, alors le bon, pour ne pas tomber dans les erreurs du passé.

En effet, les négociations post conflit armé en RDC avec le RCD, CNDP, M23 ont porté un coup dur sur la sécurité du pays. Jusqu’aujourd’hui, le pays en paie le prix. Il s’agit de brassage et du mixage au sein de l’armée où des personnes sans formation militaire adéquate ont été placée au commandement militaire.

Bien plus, l’armée congolaise a été infiltrée si bien que l’ennemi était au courant de toutes les stratégies militaires et « le secret défense » qui se peaufinent au sein de l’armée. Une autre erreur à éviter au cours de ce discussions ou dialogue est « le fameux partage du gâteau ».

De l’expérience des toutes les négociations qui se sont déroulés au pays, l’opinion sait qu’elles aboutissent toujours au partage des responsabilités au niveau des institutions où des postes sont nominatifs.

Au lieu de partager « le gâteau », il serait favorable plutôt de consolider le fonctionnement des Institutions politiques existantes et non d’en créer d’autres, budgétivores dites d’appui à la démocratie du genre « Conseil de Suivi de l’Accord », à l’instar du Conseil national de suivi de l’accord, CNSA de triste mémoire qui continue à bénéficier des traçabilités financières du trésor public.

RSK

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