Restitution de l’Enquête nationale sur la Nutrition: Le taux de la malnutrition aigüe globale et le taux de la malnutrition aigue sévère restent stagnante 

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« Le taux de la malnutrition aigüe globale et le taux de la malnutrition aigüe sévère restent stagnante depuis plus au moins cinq ans », c’est ce qu’indiquent les résultats de l’Enquête nationale de la nutrition (Enn, 2023 Rdc), publiés hier lors d’une cérémonie de restitution.

Au cours de cette Enquête, a dit le Directeur du Programme national de la nutrition (Pronanut), il faut noter deux choses essentiellement, est qu’il y a quelques indicateurs qui se sont améliorés notamment les indicateurs relatifs à l’allaitement maternel, les indicateurs relatifs à la supplémentation des enfants à la vitamine A et au bendazole ainsi que la consommation du sel iodé dans les ménages. Tandis que le taux de la malnutrition aigüe globale et le taux de la malnutrition aigüe sévère restent stagnants depuis plus au moins cinq ans. Et aussi, par rapport à la malnutrition chronique, appelée retard de croissance, l’Enquête nationale signale que les indicateurs se sont détériorés.

« Nous sommes passés de 42,7% par rapport à l’enquête mixte 2018 à 47,9% cette année. C’est pour dire que nous avons 1 enfant sur 2 qui souffre de retard de croissance. Or, le retard de croissance touche non seulement la croissance physique qui est retardée mais aussi le retard dans le développement du cerveau. Donc, tout enfant qui a de retard dans le développement de cerveau, demain cet enfant aura de problème pour aller à l’école, pour participer au développement du pays. Donc, si on ne fait pas attention, on risque d’avoir des soucis pour le développement de notre nation », a fait savoir le Directeur Pronanut le Docteur Bruno Bindamba.

Ainsi, face aux résultats de cette Enquête, le Pronanut a proposé un Plan de réponse qui se chiffre autour d’un milliard afin venir à bout de la malnutrition en Rdc. C’est ce qu’avait son Directeur. C’était en ces termes : «  Pour mieux exécuter ce Plan, nous avons séquencé le pays en trois zones de priorité. La première zone de priorité concerne les zones qui ont le taux élevé de malnutrition. Il s’agit par exemple des provinces telles que le Kwango, Kwilu, aussi les zones où il y a l’insécurité et le déplacement des populations notamment les Kivus, les provinces de l’Ituri et Tanganyika. Tandis que la deuxième zone concerne les provinces qui ont le taux moyen. Enfin ce sont les zones qui ont la stabilité par rapport aux données… », avant de solliciter une franche collaboration entre le gouvernements et tous les partenaires de manière à ce que chacun en ce qui le concerne mette la main dans le pâte afin de relever ce grand défi, qui est la malnutrition dans ce pays continent.

Relativement à ce Plan de réponse, le Pronanut préconise déjà la mise à la disposition des zones de santé des intrants de nutrition pour agir, ensuite travailler pour la prévention et continuer la surveillance.

S’exprimant à cet effet, le Docteur Amédée Prosper Djiguimde, chargé de la santé au bureau du Fonds des Nations unies pour l’Enfance en Rdc (UNICEF) a justifié cette situation de malnutrition en Rdc par plusieurs facteurs, dont les mauvaises pratiques de l’alimentation des nourrissons, des jeunes enfants, la nutrition maternelle. Egalement, les prévalences elevées des maladies infantiles enregistrées dans le pays, les mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement, le faible revenu des ménages ainsi que l’insécurité alimentaire et enfin l’insécurité de façon générale.

« … Investir dans la nutrition à travers une approche multisectorielle, inclusive, synergique et complémentaire est la réponse adéquate et probante face à la situation nutritionnelle très préoccupante des enfants et des femmes en Rdc, mais aussi une pierre angulaire de développement optimal des enfants », a suggéré ce haut cadre des Nations unies, qui parlait au nom de tous les bailleurs.

«  (…) La situation n’est pas bonne si on ne change pas notre façon de travailler. Chacun en ce qui le concerne, parce que nous constituons une communauté d’expertises à différents niveaux… afin d’améliorer ces indicateurs. Donc, je voudrai ici vous assurer que du coté du gouvernement à travers le ministère de la Santé, Hygiène et Prevoyance sociale, nous avons l’opportunité d’avoir à la fois l’offre et la demande. Comment nous devons faire pour capitaliser les opportunités qui nous sont faites aujourd’hui avec cette réforme au niveau le plus élévé de l’Etat pour pouvoir influer sur ces indicateurs. Que chacun puisse s’engager. J’en appelle aussi à la responsabilité de différents partenaires, parce que dans ce tableau c’est le gouvernement et ses partenaires. Nous devrons nous approprier ces résultats et faire en sorte que nous puissions nous mettre ensemble à travers ce plan de réponse proposé », a déclaré le secrétaire général de la santé, le Docteur Sylvain Yuma Ramazani.

Soulignons par ailleurs que cette Enquête est la première depuis que le pays existe. Il n’y avait encore eu une enquête d’envergure nationale. Elle a été organisée avec l’appui du gouvernement et ses partenaires. L’idée était de voir quels sont les niveaux d’indicateurs de la nutrition aujourd’hui. Parce que, toutes les fois qu’il fallait avoir des données sur ce domaine, il fallait se référer à l’enquête mixte ou encore démographique sur la santé pour pouvoir actualiser les données sur la nutrition.

 

Prince Yassa

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