Retour de la peine de mort en RDC: les abolitionnistes invitent le gouvernement au respect de la sacralité de la vie humaine

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Le retour de la peine de mort en République Démocratique du Congo continue à soulever le débat, 21 ans après son abolition.

Les abolitionnistes s’opposent au gouvernement congolais qui vient de lever le moratoire qui suspendait l’application de la peine de mort. Interrogé, Maître André Lokonya, coordonnateur national adjoint de l’ONG des droits humains mouvement Alerte, explique que tous les textes juridiques tant au niveau national qu’international condamnent la peine de mort, car le principe de la sacralité de la vie humaine doit être respecté partout et à tous les niveaux.

Cet abolitionniste estime qu’il est inadmissible que l’État accepte de mettre fin à la vie de ses citoyens quelles que soient les raisons, lui qui est censé protéger tout son peuple. Pour lui, le gouvernement a tout le moyen pour agir et réagir contre les hors la loi, en préservant la vie humaine qui du reste est sacrée.

“Lorsque le gouvernement peut arriver au point de lever le moratoire suspendant la peine de mort pour mettre fin à la vie de son peuple, on ne peut qu’être en désaccord avec une telle décision. Il n’ya pas un plus fort que l’état. Aucun individu ne peut être au dessus de l’état, ni encore au dessus de la loi. Il a le pouvoir de protéger tout le peuple : même les Kuluna, même les prétendants traîtres”, a-t-il signalé.

S’interrogeant sur la qualité et la neutralité de la justice congolaise qui doit dire le droit, Maître André Lokonya soutient que tout le monde décrit le fonctionnement de l’appareil judiciaire congolais. Selon lui, ce n’est pas le moment de parler de la peine de mort en RDC actuellement. Il évoque également les erreurs au niveau des condamnations par le pouvoir judiciaire, incapable de réparer les préjudices causés.

“Lorsque le président de la République décrit qu’il ya des malaises au sein de la justice, où la justice ne fonctionne pas très bien, est-ce que cette justice peut être en mesure d’être sincère d’acquitter celui qui peut-être acquitté, et de condamner celui qui peut-être condamné?”, s’interroge cet avocat.

Et d’ajouter :

“Entant que juriste, je sais qu’il ya des erreurs judiciaires. Une personne peut être condamnée avec des erreurs judiciaires. Et lorsqu’on condamne une personne avec une erreur, qui peut le corriger ? Et si cette personne venait à être exécutée suite à cette erreur là, la faute incombera à qui? Nous ne souhaitons pas que ce moratoire soit levé. Nous les abolitionnistes on pensait que le gouvernement allait mettre définitivement fin, ou réviser l’article 5 du code pénal congolais livre 1 qui prévoit l’application de la peine de mort, car, la constitution congolaise interdit de mettre fin à la vie humaine. Il faut que le code pénal soit conforme à la constitution”, explique cet abolitionniste.

S’agissant du caractère juridique de la note circulaire de la ministre d’État en charge de la justice et garde de sceaux, ce juriste invite le gouvernement au respect du principe du parallélisme des actes, malgré la continuité des affaires de l’état, qui stipule que celui qui a nommé, c’est lui qui doit révoquer.

“Quand vous lisez la circulaire du ministre d’État, il fait allusion à un moratoire défait qui avait été signé depuis 2003. Ça fait pratiquement 21 ans que la peine de mort ne s’appliquait pas en RDC. Et qui avait suspendu l’application de la peine de mort ? La circulaire du ministre n’a pas précisé. Selon le principe du parallélisme des actes, celui qui avait signé la suspension du moratoire, c’est à lui de lever celà. La continuité des affaires de l’état ne doit pas amener les dirigeants de pêcher à certains principes, notamment celui du parallélisme des actes”, rappelle maître André Lokonya.

Par ailleurs, le coordonnateur national adjoint du mouvement Alerte invite le gouvernement congolais à corriger cette situation car il n’est pas tard pour mieux faire.

 

Mboshi

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