Le Conseil de sécurité a tenu mercredi dernier des consultations à huis clos sur la question du Sahara marocain, au cours desquelles ses membres ont été briefés par l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, ainsi que par le représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Minurso, Alexander Ivanko. Selon des sources bien informées au siège de l’ONU, l’initiative marocaine d’autonomie a été largement appréciée et soutenue par un grand nombre des membres du Conseil qui ont considéré qu’elle constitue la solution sérieuse, crédible et pragmatique pour mettre définitivement fin au différend régional sur le Sahara marocain.
Des consultations à huis clos sur la question du Sahara marocain ont eu lieu mercredi dernier au Conseil de sécurité, et ce dans le cadre des consultations régulières prévues par la résolution 2654 du Conseil adoptée le 27 octobre 2022. Selon des sources bien informées au siège de l’ONU, les membres du Conseil de sécurité ont été ainsi briefés par l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, ainsi que par le représentant spécial du Secrétaire général et chef de la Minurso, Alexander Ivanko.
Selon ces mêmes sources, l’initiative marocaine d’autonomie a été largement appréciée et soutenue par un grand nombre des membres du Conseil qui ont considéré qu’elle constituait la solution sérieuse, crédible et pragmatique pour mettre définitivement fin au différend régional sur le Sahara marocain. À cet égard, il sied de rappeler que la résolution 2654 et toutes celles qui l’ont précédées depuis 2007 ont consacré la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie. De même et d’après ces sources, les membres du Conseil de sécurité ont unanimement réaffirmé leur soutien au processus politique exclusivement onusien qui vise à parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis à la question du Sahara marocain.
Les membres ont tous apporté une nouvelle fois leur appui aux efforts de M. de Mistura pour relancer le processus politique onusien, consacré dans toutes les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007. Dans ce cadre, la reprise des tables rondes, avec la participation notamment du Maroc, de l’Algérie et de la Mauritanie, a été mise en relief. Le processus des tables rondes a été réaffirmé dans la résolution 2654, et dans celles qui l’ont précédé depuis 2018, comme seul cadre pour la tenue du processus politique, rappelle-t-on. Les membres du Conseil ont également exprimé leur appréciation pour l’organisation par l’envoyé personnel, à la fin du mois de mars dernier, au siège de l’ONU à New York, de consultations bilatérales informelles, notamment avec le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie, confirmant ainsi le statut de l’Algérie en tant que partie principale à ce différend régional qu’elle a créé et qu’elle maintient depuis un demi-siècle, au mépris des intérêts et du destin commun des peuples des cinq États membres de l’Union du Maghreb arabe.
Il y a lieu de rappeler également que le rôle de l’Algérie a été consacré dans toutes les résolutions du Conseil de sécurité depuis 2018, y compris la 2654 qui lui demande de rester engagée dans le processus des tables rondes dans un esprit de réalisme et de compromis en vue de le faire aboutir. Malheureusement, l’Algérie poursuit sa violation des résolutions du Conseil de sécurité et donc du droit international en refusant de prendre part aux tables rondes, alors que deux de ses anciens ministres des Affaires étrangères, en l’occurrence Lamsahel et Lamamra y avaient pris part respectivement en septembre 2018 et mars 2019. Ces sources bien concordantes au sein de l’ONU ont indiqué que d’autres membres du Conseil se sont félicités de la stabilité et de la prospérité qui règnent au Sahara marocain en mettant en relief le développement tous azimuts que connaissent les provinces du sud du Royaume grâce au nouveau modèle de développement de ces provinces, ce qui constitue un démenti cinglant des allégations fallacieuses de l’Algérie et de sa marionnette, le «polisario», au sujet de la situation au Sahara marocain et de l’existence d’un soi-disant conflit.
De même, l’ouverture de consulats généraux dans les villes de Laâyoune et Dakhla a été mise en exergue lors de ces consultations, au même titre que la reconnaissance grandissante de la marocanité du Sahara par la communauté internationale. Par ailleurs, l’attachement du Maroc au cessez-le-feu et sa coopération fructueuse avec la Minurso en vue de faciliter la mise en œuvre de son mandat de supervision du cessez-le-feu ont été mis en exergue lors de ces consultations. La renonciation par le «polisario», sur ordre de l’Algérie, au cessez-le-feu a fait l’objet de grandes préoccupations des membres du Conseil qui ont enjoint à ce groupe séparatiste de retourner au cessez-le-feu. Les obstructions du «polisario» aux activités de supervision du cessez-le-feu de la Minurso, notamment ses violations des accords militaires et de la liberté de mouvement et le blocage des convois d’approvisionnement, ont été dénoncées par les membres du Conseil qui ont exigé de mettre fin à ces violations condamnables. La renonciation par le «polisario» au cessez-le-feu et ses atteintes inadmissibles à la Minurso ont été mises à nu par le Secrétaire général de l’ONU dans son rapport au Conseil en octobre dernier.
«On relève un certain volontarisme dans l’action du Conseil de sécurité sur la question du Sahara. Cette dynamique est en rupture avec la léthargie qui avait caractérisé cette action avant la nomination de M. de Mistura. Cette dynamique est à mon avis vertueuse, dans la mesure où elle devra pousser chaque partie à bien assumer ses positions et ne plus se cacher derrière des positions farfelues», commente le professeur de droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Ibn Tofaïl, Azzeddine Hanoune, à propos de ces consultations.
«Cela va dans un sens favorable au Maroc, dans la mesure où c’est bien le Royaume qui, de manière indirecte, à travers sa dynamique diplomatique, a poussé vers cette orientation. Les reconnaissances de la marocanité du Sahara qui se suivent depuis trois ans, l’ouverture de consulats dans les villes des provinces du Sud et le changement de position d’un bon nombre d’États européens imposent un nouveau rythme», souligne M. Hanoune. «Les échos qui proviennent de ces consultations augurent un renforcement de la position marocaine dont le plan d’autonomie s’impose de plus en plus comme la solution idoine pour ce conflit. On évolue de plus en plus vers une configuration où le clivage autour de cette question devient asymétrique. Un nombre de plus en plus réduit d’États qui continuent à défendre l’indépendance du territoire, ce qui ressemble à un dernier retranchement idéologique», affirme le professeur de droit public, affirmant qu’«aujourd’hui plus que jamais, la question du Sahara devient un prétexte d’une rivalité politique bilatérale, un moyen parmi d’autres utilisé par l’Algérie et l’Afrique du Sud, aidés par la complicité de certains États afin de nuire aux intérêts du Royaume. La dimension juridique liée à certains principes de droit international se rétrécit de plus en plus». Et à propos précisément de l’Algérie, M. Hanoune fait remarquer qu’«en refusant de participer aux rounds des tables rondes, celle-ci essaie en fait de résister à cette nouvelle tendance qui s’impose et qui devient de plus en plus claire aux yeux du monde entier».
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