
“Les problèmes congolais trouveront des solutions d’abord par des congolais eux mêmes”, a souligné un analyste indépendant, en sa qualité aussi de libre penseur. “Des condamnations aussi justifiées soient-elles, ont trop souvent servi de paravent à l’inaction”, a t-il prévenu, en invitant les congolais à ne pas s’autosatisfaire de ces sanctions américaines contre James Kabarebe.
Tenez ! Depuis des années, la République démocratique du Congo ne cesse d’alerter sur le pillage organisé de ses ressources et les exactions des groupes armés soutenus par Kigali. De son côté, la communauté internationale s’enlisait dans des discours creux, évitant de nommer l’agresseur. A ce jour, un tournant semble s’amorcer, et voilà que les États-Unis d’Amérique viennent de sanctionner James Kabarebe, le principal architecte de la stratégie militaire rwandaise, et Lawrence Kanyuka, porte-parole de l’AFC/M23.
Mais il faut dire que ces premières mesures restent insuffisantes face à l’ampleur du drame qui se joue à l’Est du pays, car pendant ce temps, le conseil de sécurité de l’ONU peine à dépasser le stade des déclarations.
Pas plutard que ce mercredi 19 février 2025, la ministre d’État en charge des Affaires étrangères de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner, a fustigé devant cette instance, l’hypocrisie ambiante et a exigé un vote public pour acter la condamnation de l’agression rwandaise. Elle a rappelé que si nombre d’États avaient déjà dénoncé le rôle de Kigali dans leurs discours, il était temps de traduire ces paroles en résolutions concrètes.
Kinshasa ne réclame donc pas de faveurs, mais la mise en œuvre de cinq mesures essentielles : cessation immédiate des hostilités et retrait des troupes rwandaises, sanctions ciblées contre les responsables de cette guerre, embargo total sur les minerais pillés et exportés via le Rwanda, exclusion de Kigali du contingent des missions onusiennes et enfin, un contrôle rigoureux des transferts d’armes vers ce pays.
Ces exigences relèvent du strict minimum pour restaurer la paix et la justice. Il ya lieu de comprendre que derrière les statistiques des massacres, il y a également des vies entières qui sont brisées, des territoires annexés et un peuple qui lutte pour sa survie. Reste à savoir si le monde finalement se montrera-t-il à la hauteur de l’urgence congolaise. Sinon, le peuple avec ses dirigeants doivent se libérer et vivre dans un monde voulu par eux mêmes.
Mboshi