SICOMINES: La partie chinoise reste ouverte au dialogue

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Signée en 2008 entre la Rdc et un groupe d’entreprises chinoises, la convention de collaboration appelée communément « contrat chinois » est à la base de la polémique et des commentaires de tous genres dans la presse et les réseaux sociaux, depuis la publication du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF). C’est pour éclairer la religion de quelques journalistes triés à la volée que la SICOMINES (Mme Diao Ying, Secrétaire du Conseil d’administration de la SICOMINES), ensemble avec l’Ambassade de la République populaire de Chine (Zhu Jing), ont rencontré des préoccupations légitimes soulevées par des Congolais qui veulent comprendre ce qu’ils gagnent de cette convention.

Contrairement à une certaine opinion qui véhicule des faussetés, il a été expliqué aux médias que tous les projets d’infrastructures sont décidés et proposés par le Gouvernement congolais. La liste qui a été partagée dans les réseaux sociaux, il ne s’agit pas d’une liste d’engagement, mais des projets que le Gouvernement envisage de réaliser. Il ne faut pas confondre les projets à réaliser et les engagements des entreprises chinoises. « Or dans les médias et dans certains propos des politiciens, on fait intentionnellement la confusion entre les deux listes », tranche l’Ambassadeur qui précise que SICOMINES ne s’est jamais engagée au sujet de cette liste qui circule dans les réseaux sociaux.

Soulignons que comme tout contrat, la convention sino-congolaise impose un mécanisme de dialogue entre les deux parties et la partie chinoise ne comprend pas comment on peut faire du bruit dans les médias, sans pour autant recourir à la méthode dans la convention de collaboration.

Une consultation permanente

Si la partie congolaise et chinoise se retrouvaient de temps en temps, peut-être que l’incompréhension ne pouvait pas surgir. Face à cette préoccupation, l’Ambassadeur chinois en Rdc a affirmé que le contrat chinois est en adaptation permanente à la réalité. A l’en croire, depuis la signature de la convention en 2008, on a déjà connu quatre (4) Avenants, qui ont permis d’apporter de nouveaux éléments d’adaptation à l’évolution de la réalité.

C’est ici que Zhu Jing a cité l’article 20 de la Convention sino-congolaise, selon lequel, tout litige dans l’exécution de la convention doit faire l’objet d’une consultation à l’amiable entre les deux parties. Si au bout de 6 mois on n’arrive pas à trouver de consensus, l’on doit passer à l’arbitrage international. Donc, il existe un dispositif clair dans la convention. Comme pour dire que si on respecte bien la convention, pour tout litige, on doit d’abord procéder à une discussion à l’amiable, au lieu de faire une campagne médiatique pour créer des hostilités.

Par rapport à ceux qui évoquent des enjeux géopolitiques pour justifier cette brouille entre la Rdc et la Chine, l’Ambassadeur rappelle que quand on approuve la convention en 2008, notre seul objectif, c’est, à travers cette convention, d’aider nos amis congolais à sortir de ces difficultés financières et à transformer les ressources en matières premières en avantages de développement. Pour la Chine, il n’y a aucune arrière-pensée géopolitique.

Mais dès le début de ce projet, insiste-t-il, les contrats chinois ont fait l’objet de perturbations venant de l’extérieur. « Vous vous souvenez bien qu’au début, la partie chinoise voulait s’engager à financer les infrastructures à la hauteur de 6 milliards de dollars américains. Or, c’est à la demande du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale qu’on a dû réduire les investissements à 3 milliards. C’est qui est curieux aujourd’hui, certains accusent la partie chinoise de ne pas tenir son engagement de 6 milliards ! C’est une accusation sans fondement et de mauvaise foi », dit-il.

Il n’a pas manqué d’affirmer que la Chine et la Rdc sont des Etats indépendants. Nous n’avons pas besoin d’être dictés par une force tierce. Tout ce qui relève de la coopération, ce sont les affaires purement congolaises. On n’a jamais cherché à faire intervenir une force tierce dans la coopération. Nous sommes convaincus qu’à travers le dialogue, les échanges francs et constructifs, on peut trouver des solutions à tout litige, à tout problème. Mais si quelqu’un cherche à faire appliquer une force tierce, ça sera une chose d’une autre nature. Ça va changer complétement la nature du litige. C’est la chose à laquelle nous devons être extrêmement vigilants », prévient-il.

Qui a roulé qui ?

Est-ce que la convention sino-congolaise est belle est bien un partenariat gagnant gagnant ? L’Ambassadeur Zhu Jing pense que les Congolais ont le droit légitime de se poser des questions. Il a expliqué pour dire que si on regarde les investissements réalisés par la partie chinoise depuis 2008, dans le volet minier, c’est 3 milliards de dollars américains avec la construction et réalisation d’une usine moderne avec des équipements sophistiqués, et une capacité de production annuelle de 250.000 tonnes par an et des investissements en infrastructures qui s’élèvent entre 800 millions et 1 milliard, soit près de 4 milliards investis par les entreprises chinoises.

Avec ces investissements, dit-il, vous avez une mine qui continue à oduits miniers qui sont exportés ou transformés localement, qui créent la valeur ajoutée, soit 3.000 emplois directs et 10.000 emplois indirects. Il faut aussi voir les infrastructures réalisées au nombre de 43 : hôpitaux, stades de sport, la centrale de Busanga, la plus grande centrale hydroélectrique du Congo, qui fournit 10% d’électricité.

Quand on regarde ce chiffre-là, la partie congolaise a investi combien, à par le gisement ? C’est zéro dollar. D’ailleurs, le bénéfice tiré par les entreprises chinoises de l’exploitation minière est inférieur de 4 milliards investit ! Ceci pour dire que les entreprises chinoises sont largement déficitaires. Avec cette réalité, est-ce qu’on peut dire qu’on a accumulé des bénéfices sans rien donner aux Congolais ?

M. Zhu Jing a poursuivi en rappelant qu’en 2008, la Rdc était un pays abandonné par la communauté internationale. La Gécamines était au bord de la faillite. C’est pour sauver la Rdc qu’un appel a été lancé à CREC 7 et Synohydro. « A l’époque, on leur a présenté des trous disant que c’est un gisement ! ». De même, après la signature de la convention et les études menées, évaluées à 10 millions de tonnes exploitables, on a donné la conclusion que c’était une mine inexploitable à cause de la quantité d’eau…

Curieusement, la partie chinoise n’a pas cédé à ces difficultés. Au lieu de demander la résiliation du contrat, ils ont investi et ont imaginé une solution technique pour vider l’eau et rendre exploitable la mise. Avec cette réussite, la Gécamines, l’industrie minière et l’économie congolaise ont été sauvées. C’est ce qui a fait qu’en 2010, la production du cuivre était moins de 400.000 tonnes. L’année dernière, c’était plus de 2 millions de tonnes.

Cette prouesse n’a été possible que grâce aux investissements massifs des entreprises chinoises. Mais aussi à la SICOMINES et CREC7 qui ont pris des risques énormes de ne pas tirer de bénéfices. Il ne faut pas oublier tous ces éléments.

Ouvert au dialogue

De l’avis de l’Ambassadeur Zhu Jing, s’il y a des contentieux, c’est parce qu’on est lié l’un l’autre. « La Chine et la Rdc sont liées d’une façon étroite. Le développement de la Rdc, sa renaissance ne peut pas se faire sans la Chine et le développement de la Chine ne peut pas se faire sans la Rdc. Nous sommes vouées à être ensemble. Si on ne règle pas les contentieux de façon amiable, on est perdant. Mais si on règle de façon amicale, nous serons gagnant gagnant », insiste-t-il.

Les entreprises chinoises sont ouvertes au dialogue. « Nous sommes ouverts à toutes mesures d’optimisation pour faire gagner plus nos amis congolais. Parce que pour la Chine, mais aussi pour les investisseurs chinois au Congo, nous avons une conviction que si nous investissons au Congo pour un avenir meilleur, ceci ne peut pas se faire sans une prospérité durable de la Rdc. Si on accompagne les amis congolais, c’est nous accompagner nous-même vers la prospérité. Nous sommes déterminés à poursuivre ce partenariat gagnant–gagnant vers une prospérité partagée pour les deux peuples », rassure-t-il.

Jean-Marie Nkambua

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