Lequotidien
Les résolutions issues de la rencontre de Dar-Es–Salam sur la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo qui a réuni conjointement la communauté pour le développement de l’Afrique australe et la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est n’ont pas laissé indifférent l’opinion nationale congolaise tant dans le chef des acteurs politiques que des confessions religieuses. Interrogé sur la question, les sociétaires de l’union sacrée de la nation ont eu des mots justes pour condamner l’attitude de ces deux organisations régionales africaines qui selon eux ont démontré leur complicité à aider la République démocratique du Congo à sortir de cette crise sécuritaire dûe à l’agression rwandaise dont elle n’est victime depuis 30 ans.
Selon Felly Kayembe, cadre de l’Union pour la démocratie et le progrès social, UDPS, il est inadmissible pour une telle rencontre de haut niveau sur laquelle plusieurs Congolais ont fondé leur espoir quant à la résolution de la crise sécuritaire de leur pays, ne pas condamner fermement le Rwanda reconnu mondialement comme pays agresseur de la RDC. Et ce n’est pas pour rien que le Président de la République, Félix Tshisekedi a refusé d’y participer car rien de bon ne pouvait y sortir.
« C’est une déception pour les Congolais de voir la rencontre de Dar-Es-Salam était incapable de condamner le Rwanda qui agresse notre pays et dont les preuves ont été démontré par les rapports des experts des nations unies. Il s’agit de l’incapacité de la Sadc et de l’Eac de trouver une solution à la crise sécuritaire qui se vit dans notre pays. Au contraire on nous a demandé de négocier avec le M23, ce qui ne se fera jamais », a déclaré ce cadre de l’Udps.
Face à ce qu’il qualifie de l’injustice et de complot contre la RDC, Felly Kayembe est convaincu que tous les territoires et autres parties du pays sous occupation des agresseurs seront récupérés y compris la ville de Goma grâce à la bravoure des forces loyalistes soutenues par les « Wazalendo ». Toutefois, il n’a pas manqué de remercier les chefs d’Etat angolais, Joao Lourenço, celui de Burundi, Evariste Ndayishimiye et de la République Sud-africaine, Cyrille Ramaphoza , qui ont boycotté cette rencontre, pour leur soutien à la Rdc.
De son côté, le porte – parole de Lamuka, Prince Epenge a qualifié les résolutions de ce sommet conjoint « d’une vaste comédie ». Il a appelle les Congolais à blé prise de conscience de leur destin car la solution au problème congolais revient aux Congolais seuls. « Les sommets se succèdent mais tous se rassemblent. Ces chefs d’Etats de la Sadc et de Eac étaient tous en face de Kagame et personne n’a eu le courage de le condamner ni condamner le Rwanda » a indiqué Prince Epenge. Et d’ajouter : « les supposées sanctions , les supposées mesures sont de la poudre de perlimpinpin. Voilà pourquoi à la coalition Lamuka, nous préférons accorder crédit au processus de Kinshasa, à la démarche qui est amorcée par la Cenco et l’Ecc. C’est une démarche qui consiste à pousser les Congolais à parler entre eux ». A lui de conclure que le sommet de la Tanzanie était un échec cuisant.
Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa quant à lui fustige l’attitude de la communauté internationale détient un jeu de double langage car elle a les moyens de faire avancer la cause de la République démocratique du Congo. Il l’a dit hier au cours d’une messe qu’il a célébré à la cathédrale Notre Dame du Congo, messe dédiée à la paix en République démocratique du Congo.
« Avec la communauté internationale c’est aussi question d’intérêt. S’il s’agit de l’exploitation de nos ressources naturelles, qu’on se retrouve ensemble pour que l’on voit comment exploiter ces richesses pour que ça puisse profiter à tout le monde », a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo. Concernant les sanctions contre le Rwanda, l’archevêque de Kinshasa ne soutient pas cette démarche mais plutôt pour le dialogue pour qu’ensemble trouvent la voie à suivre. Au sujet de la démarche entreprise avec l’Ecc, Fridolin Ambongo est déterminée à aller partout pour rencontrer les parties au conflit.
RSK
