Succès des jeux de la francophonie : Zeina Mina parle d’un miracle congolais

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Mme Zeina Mina, Directrice du Comité des Jeux de la Francophonie croit au miracle congolais, au regard de la détermination du peuple congolais et du rythme pris par la construction des infrastructures. A l’en croire, cette édition s’inscrit dans une diplomatie sportive qui est un outil très important de communication à l’international. Selon elle, le Qatar a utilisé la diplomatie sportive pour rayonner dans le monde, voir même à organiser la coupe du monde. Preuve que la Rdc peut s’appuyer sur cette diplomatie sportive pour organiser d’autres compétitions internationales. De son côté, le Gouvernement promet d’institutionnaliser et d’intégrer cette diplomatie sportive dans sa politique interne pour plus de résultats.

A deux jours de la clôture des 9èmes jeux de la Francophonie, ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe a convoqué un ultime Briefing Presse, le vendredi 04 août 2023 à 20h30 à l’Académie des beaux-arts, sur l’un des sites des Jeux de la Francophonie pour en évaluer le déroulement. C’était en présence de deux invités de marque. Il s’agit du Directeur du comité national de l’organisation des IXèmes Jeux de la francophonie (CNJF), Isidore Kwandja Ngembo et Zeina Mina, Directrice du Comité des Jeux de la Francophonie.

Mme Zeina Mina, Directrice du Comité des Jeux de la Francophonie a participé au briefing presse de vendredi dernier à l’Académie des beaux-arts. Dans son discours, elle a reconnu qu’évidemment quelque part, elle a été impressionnée par la prestation, l’adhésion du public, ce qui était inattendu. « J’ai entendu parler du miracle congolais, franchement là, il y a un miracle congolais. Impossible n’est pas congolais, les jeux sont là. Le plus important, cette ardeur, cet engouement que l’on trouve rarement dans les stades. …On a senti qu’il y a un besoin d’explorer, de comprendre, de voir, de pratiquer », reconnait-elle.

Et d’ajouter que ce qui est frappant, le public n’encourage pas que les Congolais, mais tout le monde. Ça c’est l’esprit positif, le fair-play, une valeur la plus importante dans le sport et la culture. Mais nous n’avions aucun doute sur le Congo culturel et c’est la raison pour laquelle les jeux ont été attribués au Congo grâce aux infrastructures culturelles de qualité.

Toutes les infrastructures ont été de grande qualité, pense Mme Zeina. Comme vous le savez, dans les compétitions individuelles comme l’athlétisme, il y a les records individuels, nationaux, internationaux et du tournoi. Nous avons assisté à plusieurs records, essentiellement l’une de plus belles performances, un record qui date de 1989 de José Perec qui a été battu. On parle désormais de Kinshasa. On a un autre record sur les 100 mètres.  Une autre performance dans 110 mètres Haie.

« Pour moi, la Rtnc reste la meilleure »

La question de la Rtnc est revenue lors de cet échange entre la presse et le ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe. Il a vite planté le décor, disant que nous sommes dans un plan de modernisation qui a commencé et qui se fait par étape. « La Rtnc, nous ne la voyons pas seulement sous le prisme de la ville de Kinshasa, mais des 26 provinces. Il faut voir comment le programme d’équipements qui a commencé à Kinshasa va se déployer en provinces, notamment avoir des caméras 4k et nous rassurer que toute la chaine de montage, la transmission se mette  aussi au niveau », dit-il.

Et d’affirmer que la première ressource, c’est le personnel. Comptez sur nous, nous y travaillons, le ministre s’est dit certes fière de l’expertise étrangère pour nous accompagner et le gros du travail est fait par les Congolais.

Au sujet du ressenti de ces jeux de Kinshasa, Muyaya paraphrase Mme Zeina qui a parlé du miracle congolais. « D’ailleurs, lorsque la compétition a commencé, j’ai entendu les gens dire qu’on n’aurait même pas une médaille. Vous dites qu’on en a 31. Il y a toujours moyen de mieux faire. Il y a eu un avant jeu, il y aura un après », indique-t-il, avant d’ajouter qu’au conseil des ministres, on a eu un débat sur comment nous gérons l’héritage. Jamais on n’a construit en un temps record autant d’infrastructures.

Même si nos fédérations peuvent  se plaindre qu’il n’y a pas de financement, au moins nous disposons des infrastructures dernier cri. Mme Zeina a dit que les athlètes ne courent pas sur n’importe quel tartan, sur n’importe quelle piste ! Le tartan que nous avons, c’est la même qualité qu’il y aura en 2024, c’est vous dire le diapason  dans lequel nous sommes préparés.

Maintenant, il doit y avoir une réflexion globale et le gouvernement fera sa part, les fédérations et les sportifs eux-mêmes vont réfléchir sur comment gérer les infrastructures et les talents. Le Premier ministre a insisté qu’il faut privilégier des tournois interprovinciaux.

Aujourd’hui on peut faire les jeux du Congo, on a 26 provinces et des milliers des chambres. Mme Zeina disait qu’il y a un besoin d’information. Nous avons mis le standard plus haut et nous allons travailler pour le maintenir.

Mme Zeina est revenue pour dire que les jeux permettent une  prise de conscience pour mettre en place des stratégies de développement. Cela a été le cas pour la France et le Liban en 2009. Il faut regarder de l’avant.

« Comme gouvernement, nous savons qu’il y aura une cérémonie prévue pour les athlètes. Mais au-delà, c’est la stratégie qui doit accompagner tout cela, l’encadrement qu’ils doivent bénéficier. C’est le sens d’une réflexion globale  pour voir comment on amenait les privés », pense Muyaya, qui note que maintenant que nous disposons des sites où le sport peut se dérouler de manière professionnelle et où on peut organiser des compétions internationales, il faut que nos fédérations soient plus structurées et travailler avec  nous pour voir comment nous allons avancer.

« La Rdc a relevé le défi »

Répondant à une question sur la particularité des jeux de Kinshasa, Mme Zeina a rappelé que les jeux ont été attribués à la Rdc en 2019. Et depuis lors, l’OIF a accompagné plusieurs comités des jeux. « Nous n’avons pas baissé de bras. Depuis 4 ans, nous venons avec des experts. A la Rtnc, nous avons 23 personnes satisfaites de la Rtnc et de son environnement qui a mis tout à leur disposition. Au final, nous avons 20 concours et compétitions qui se déroulent au même moment. Nous avons des repreneurs sur le plan international », souligne-t-elle.

Selon elle, c’est le pays hôte qui a mis à disposition les moyens techniques. J’ai un regard de satisfaction. Le pays hôte a relevé le défi et a réussi à organiser les jeux  de qualité qui répondent aux normes internationales.

Pour M. Kwandja, le regard que le monde extérieur a aujourd’hui de la Rdc, il y a beaucoup de respect. « On a suivi les commentaires internationaux, ceux qui ne croyaient pas trouvent qu’aujourd’hui la Rdc est en mesure d’organiser une compétition internationale. C’était une fierté pour tout le monde. Le regard est celui de respect », martèle-t-il.

Le CNJF n’a pas sous-estimé les restaurateurs congolais

Pourquoi, pour nourrir près de 4.000 personnes par jour et pendant 16 jours, le CNJF n’a pas recouru aux restaurateurs locaux ? A cette question, M. Isidore Kwandja explique que les gens avaient mal interprété la réponse que nous avons donnée à cette question. « Nous avons le mandat  d’offrir la logistique. Entant que comité national, nous mettons en place les infrastructures. Nous assurons du transport, de l’hébergement, de la restauration, des conditions sanitaires et sécuritaires. Pour cela, nous avons contracté les prestataires qui nous offrent ces services », indique-t-il.

Ainsi, en ce qui concerne la restauration, nous avons fait le tour de plusieurs prestataires dans la ville pour trouver un prestataire qui pouvait nous offrir la restauration de 4.000 personnes pendant 16 jours. On devait ouvrir le village 23 jusque le 8 août. Nous avons la responsabilité de nourrir les athlètes pendant toute cette période. Nous avons notre cahier des charges, on a fait le tour des différents restaurants, on a posé des questions : combien avez-vous déjà nourri dans un événement quelconque ? Ils nous ont donné des réponses. Combien vous avez nourri pendant toute une semaine ? Nous avions eu des réponses. Et c’est une décision collégiale qu’on a eu à prendre.

Pour des questions de restauration, c’est capital, insiste-t-il. Les athlètes se privent de beaucoup de choses, ils ont un régime très spécifique pour rester en forme et espérer gagner une médaille. Et lorsque nous rédigeons le cahier des charges, on tient compte des repas que l’on doit offrir aux athlètes. On fait intervenir les nutritionnistes et les diététiciens. Et ce, pour choisir un un prestataire qui soit à même de nous  offrir les repas pendant toute cette période.

Il a expliqué comment on a trouvé un prestataire ici à Kinshasa, mais on a fait la démarche mais à la signature du contrat, les prestataires a dit, ça me prend l’achat du matériel que je ne saurais pas rentabiliser. « Je vais acheter le matériel pour nourrir 4.000 et par la suite, il n’y aura pas un autre événement pour rentabiliser cet investissement. Ce ne pas qu’on a sous-estimé nos restaurateur. Sauf que pour réussir à nourrir pendant 16 jours, il faut avoir une chaine d’approvisionnement. On n’a pas eu un prestataire qui a répondu à toutes ces questions-là », répond-t-elle.

De son côté, Patrick Muyaya ajoute en disant qu’il a entendu des restaurateurs le critiquer que c’est une insulte à leur profession. Ici, il faut qu’on se mette à l’évidence qu’il y a les engagements  internationaux qu’il fallait tenir. Peut-être que c’est le moment pour nous tous de nous préparer pour les grands événements, parce que le Congo  est un grand pays.

De Toute évidence, pense-t-il, les jeux de la francophonie constituent une opportunité pour tous ceux qui pouvaient offrir des services. Il faut considérer ce qui s’est passé et tirer des leçons. Comme gouvernement, c’est pour les Congolais que nous sommes là. Nous nous assurons que les Congolais travaillent pour avancer. Ceci ne doit pas être vu comme un manque de considération aux Congolais.

Jean-Marie Nkambua

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