Certes, la Cour constitutionnelle a rendu publics, ce mardi 09 janvier, les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 20 décembre dernier. Sans nul doute et considérant l’écart flagrant avec son poursuivant direct, le président Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession a été proclamé vainqueur.
Et ce, à cause de l’adhésion de la population à son projet de société défendu durant la campagne électorale qui lui a permis de parcourir le Congo profond. Tshisekedi et ses lieutenants ont pratiquement encerclé toute la République, ne laissant aucune opportunité aux ‘’candidats sponsorisés par l’étranger’’ pour faire entendre leurs messages.
Ceux-ci étaient handicapés, non seulement par l’absence de bilan, mais aussi par le fait qu’ils ont manqué de discours. Ils ont été hésitants et rêveurs, là où il fallait être réaliste. L’on a vu Tshisekedi rassurant, même au Grand Bandundu, coin qu’il n’avait nullement visité depuis son accession à la magistrature suprême.
Cette victoire de Félix Tshisekedi ne doit pas pour autant édulcorer les défis qui restent de taille et qu’il doit relever. L’on ose croire que l’équipe de campagne de Fatshi, loin d’être plongée dans l’éphorie, a pu noter toutes les critiques, les revendications légitimes du peuple, les dénonciations et les propositions qui ont été formulées. Car s’il a réalisé beaucoup de choses en pratiquement trois ans de règne, beaucoup reste encore à faire.
S’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, soulignons que partout où Fatshi est passé, il a été interpellé par les Congolais. Ceci, parce que tout le monde aspire au changement et à l’amélioration des conditions de vie. Ainsi, ce 2ème mandat n’aura pas de sens s’il ne rencontre pas les préoccupations légitimes du peuple congolais.
Sinon, si Tshisekedi est pardonnable pour ce premier mandat dont une bonne partie du bilan a été entamée par des disputes avec son allié de circonstance, l’ancien président Joseph Kabila, dans la coalition FCC-CACH, sans oublier la survenance de la pandémie à coronavirus, il a quand même prouvé aux yeux du monde que si on lui accordez un peu temps, il ferait plus que ça.
Ce que Fatshi doit faire
Dans ce contexte, loin de parcourir les promesses faites aux Congolais, Fatshi est attendu sur plusieurs fronts : les infrastructures, le social, la gratuité de l’enseignement, insécurité, … Sur le plan des infrastructures, commençons par dénoncer le fait que Kinshasa connaisse un chaos infrastructurel sans précédent. Contrairement à certains coins de la République, Kinshasa a besoin d’un programme spécifique pour la construction des infrastructures.
Cette ville n’est capitale que de nom, faute d’infrastructures, mieux, d’une volonté pour sa modernisation. En certains coins de la ville, surtout sur la place des Huileries, on est en droit de nous demander si on n’est pas là dans une cité abandonnée ! A ce jour, certaines communes à Kinshasa sont presqu’enclavées (Kinshasa, Barumbu, etc.), faute de route.
Et après la pluie n’a jamais été le beau temps à Kinshasa. Pire encore, la dégradation très avancée des routes complique le transport en commun qui n’existe que de nom. Comme pour dire qu’à l’instar d’autres villes du pays, Kinshasa a besoin d’un programme spécifique pour la réalisation des infrastructures. Ville miroir du pays, Kinshasa ne mérite pas cette image de parent pauvre qu’on lui colle. Beaucoup de moyens doivent être mobilisés pour les infrastructures, pour tenter de gérer les effets néfastes de l’environnement. Maintenant que le fleuve Congo est en train de refouler les déchets et autres immondices, c’est le moment pour Kinshasa de réfléchir pour voir comment traiter les déchets et les empêcher de finir leur course dans le fleuve Congo.
Le chef de l’Etat devra faire fi de certains rapports lui présentés et qui ne tiennent plus compte de la réalité. Kinshasa mérite d’avoir des routes secondaires réhabilitées, pour mieux lutter contre les embouteillages. Sinon, aussi longtemps que les principales routes et les routes secondaires ne seront pas réhabilitées, le secteur des infrastructures demeurera un point négatif qui risquera d’impacter négativement le bilan de Félix Tshisekedi.
Au-delà de Kinshasa, il y a autant de provinces où les infrastructures sont pratiquement quasi-inexistantes. Heureusement que le PDL-145 territoires a été mis en œuvre, et vise la construction des infrastructures de base et la construction des routes secondaires et de desserte agricole. Réhabiliter ces routes faciliterait l’évacuation des produits des centres de production vers les centres de consommation et les échanges entre les populations.
Un autre défi qu’il faudra améliorer et consolider, c’est la gratuité de l’enseignement de base. Sans nul doute, la gratuité ne peut qu’être saluée et applaudie de deux mains. Après l’amélioration de l’accessibilité avec aujourd’hui près de 6 millions d’enfants scolarisés, le moment est venu pour songer à la qualité de l’enseignement. Tout le monde fustige le niveau des élèves et pense et pense que le niveau a sensiblement baissé.
Maintenant que l’éducation, mieux l’enseignement tend à être adapté à l’élève, il est important de multiplier les salles de classe pour permettre aux élèves d’être à l’aise et de donner le meilleur d’eux-mêmes. Le moment est aussi venu d’avoir un professeur motivé, et capable de donner la bonne et la vraie formation aux élèves. Ceci, pour leur permettre d’être utiles dans la société et de contribuer au développement de leur pays. L’enseignant devra avoir un traitement qui lui permet de nouer les deux bouts du mois et de ne pas considérer l’élève comme une source de revenu.
Retenons que les secteurs des infrastructures et de l’éducation, lorsqu’ils sont bien organisés, ne peuvent que contribuer à l’amélioration du social des Congolais. Ceci, parce que la gratuité aidant, il y a des sommes d’argent qui sont engrangées, économisées et lesquelles peuvent contribuer à l’amélioration du social.
Toujours au sujet du social, beaucoup a été fait surtout avec le programme de couverture santé universelle. Sauf qu’un effort doit être fourni pour améliorer l’accessibilité en augmentant la desserte. Tout doit être fait pour une croissance inclusive et une lutte acharnée contre l’inflation.
JMNK