USN : grogne difficile à gérer

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Il se dessine une crise latente, difficile à gérer au sein de l’Union Sacrée de la Nation (USN), si on ne ménage pas le chou et la chèvre. La gestion des ambitions politiques prend de plus en plus corps et l’édifice prend l’eau petit à petit. On est sur les dents, prêts à tout déballer au moment opportun, en brandissant biceps, glaives et coutelas.

Les postes politiques, toujours eux, sont à la base de cette fronde. Tout peut amener à des rixes physiques au grand jour. Les jours qui suivent vont délivrer à l’opinion les motivations réelles de l’adhésion des uns et des autres. Mais, en attendant, ses sociétaires grosses pointures font semblant de suivre « le mot d’ordre » le jour. Pourtant la nuit, ils sont plus sur leurs dents, agitent et aiguisent sabres, cuirasses et glaives pour l’ultime bataille politique.

Si hier, lors des résultats des joutes électorales de décembre 2023, les sociétaires de l’USN se moquaient éperdument de l’opposition pour n’avoir pas été mature politiquement, aujourd’hui, les choses ont tendance à jouer en leur défaveur. Ça bouge, ça chuchote et ça gringle de partout. Comme les années antérieures, portés vers le lucre, les honneurs et les privilèges, les sociétaires de l’USN semblent ne pas avoir tiré les leçons du passé du Front Commun pour le Congo (FCC) où la plupart de cette blanchisserie actuelle de l’USN, composée essentiellement des inamovibles aux postes, y avaient installé leurs pénates politiques, se bouffaient entre eux, se la coulaient douce avec femmes et enfants, sans repère pour l’avenir de toute une Nation, celui de la Plèbe.

Aujourd’hui, les revoici, requinqués d’avoir été catapultés dans cette plate-forme majoritaire au pouvoir. Où ils piaffent encore d ‘honneurs, privilèges financiers et judiciaires. Malheureusement, ils conduisent l’USN sur les pas antérieurs en copiant et en collant méthodiquement à grands pas, à grandes enjambées le FCC, considéré par eux d’aujourd’hui, comme une mauvaise référence, un satanique repère en matière de gestion de la chose publique.

Comme si tout baignait dans le miel ou dans l’huile d’olive à l’USN, les stratégies de ses inamovibles, voulant à tout prix être hauts perchés à la tête des provinces, au bureau de l’Assemblée nationale et au Sénat prochain, se fricotent mal. Tout est à nu. Les ambitions des uns et des autres surclassent déjà la prétendue cohésion de la plate-forme. Des fissures sont constatées çà et là. Point n’est besoin de rappeler l’avant élection du bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Le malaise y couve encore après cette élection. Les tralalas entendus çà et là ne sont que de façade.

Si l’on a assisté à un tel déchirement pour l’APK, qu’en sera-t-il de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, les primaires s’étant tenu hier mardi 23 avril avec les résultats que l’on sait ? Difficile de répondre à cette question pour l’instant. Mais, une chose est vraie : l’élection du bureau définitif à l’Assemblée nationale va engendrer des frustrations. Des frustrations et tensions politiques qui seront difficile à gérer. Ça va passer ou ça va casser ; de deux, l’un. Parce que les irréductibles, les inamovibles et autres vieilles outres qui se battent pour le perchoir ont déjà annoncé leurs couleurs. Entraînant ses ouilles, chaque camp cherche à monter très haut. Pourtant, une sagesse de chez nous, dit exactement ceci : « en montant haut sur un arbre, le singe qui se croyait plus habile que les autres animaux sauvages, a fini par montrer tout son derrière ».

A l’Union Sacrée pour la Nation, ce proverbe est-il connu ?

 

Willy Kilapi

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