Ah, la géopolitique nord-africaine et ses subtilités ! Il est une question suggérant une perspective intrigante sur les relations algéro-maliennes, teintée d’une ironie géostratégique. Dans le vaste théâtre de sable et de soleil qu’est le Sahel, un acteur se distingue par son zèle quasi maternel : l’Algérie.
Ah, l’Algérie ! Ce titan de la diplomatie, ce colosse de la médiation, toujours prêt à envelopper de son aile protectrice ses voisins, comme le Mali, la Tunisie…, des petits poussins frissonnants de froid et de peur. Aussi conter, à travers les lunettes de l’ironie la plus ciselée, la fascinante saga de l’Algérie, cette douce mère protectrice du Sahel, dans son rôle auto-attribué de gardienne du désert et des principes démocratiques, n’en devient que plus emportant.
Avant toute chose, il est crucial de comprendre la position historique et stratégique de l’Algérie dans la région. Avec ses vastes ressources naturelles, notamment les hydrocarbures et une armée parmi les plus puissantes d’Afrique, l’Algérie s’est souvent positionnée comme un leader naturel, voire un “frère“ protecteur, pour ses voisins moins fortunés. Cependant, la notion de « pays vassal », fréquemment associée à des époques révolues où les empires jadis imposaient leur volonté à des États plus faibles, n’est aucunement anachronique dans le contexte contemporain de la région.
Maintenant, parler de vassalisation du Mali par l’Algérie n’est nullement une hyperbole à réveiller les morts pour souligner l’influence algérienne dans la région. Néanmoins, la réalité est probablement plus complexe et mérite une analyse plus nuancée, tenant compte des subtilités dans lesquelles s’entremêlent diplomatie, désirs d’indépendance et jeux de pouvoir.
Il était une fois, au cœur du vaste continent africain, un pays nommé Mali, riche de son histoire et de sa culture, mais tourmenté par des conflits internes et des défis sécuritaires. À ses côtés, l’Algérie, puissante et influente, veillait avec intérêt et préoccupation sur les affaires de son voisin. Elle voyait dans la stabilité du Mali non seulement une nécessité pour la sécurité régionale, mais aussi une opportunité pour renforcer sa position de leader.
Dans ce contexte, l’Algérie, le géant bienveillant du Sahel, s’est imposée comme un médiateur clé dans les conflits maliens. Elle a orchestré des négociations, accueilli des pourparlers de paix et tenté de rapprocher les différents acteurs maliens. Cette implication n’était pas sans intérêt. En effet, en pacifiant le Mali, l’Algérie sécurisait sa propre frontière sud et étendait son influence dans la région.
N’est-ce pas admirable ? L’Algérie, dans son immense sagesse, ne cherche qu’à apporter la paix, la stabilité, et pourquoi pas, un peu de sa propre vision du monde à son voisin. Et si pour cela, elle doit étendre un peu, juste un peu, son ombre protectrice sur le Mali, qui pourrait le lui reprocher ? Après tout, quel est le mal d’une influence bien intentionnée, même si elle ressemble étrangement à de l’hégémonie ?
Quant à la Tunisie, ce petit joyau de la démocratie en Afrique du Nord, elle aussi bénéficie de l’attention bienveillante de l’Algérie. Bien sûr, la Tunisie, avec son indépendance farouche et sa démocratie naissante, pourrait sembler un peu réticente à l’idée de se blottir sous l’aile de l’aigle algérien. Mais n’est-ce pas le lot de tout mentor de rencontrer parfois la résistance de son protégé ?
Il est également cette idée qui taraude les esprits, celle d’inviter le MAK à Bamako. On peut l’interpréter comme un geste politique significatif du gouvernement malien, visant à reconnaître et à soutenir les aspirations du peuple kabyle à l’autodétermination, telles que promues par Mehenni et son mouvement. Cela pourrait par ailleurs être vu comme une tentative du Mali de se distancer de l’Algérie et de chercher de nouveaux alliés régionaux.
Bref, la déclaration du leader du MAK : “Le Mali a enfin compris le jeu malsain des généraux algériens qui veulent faire de leur pays “l’arrière-cour“ de l’Algérie, faire de lui un État vassal, à l’image de la Tunisie actuelle. Il nous apprend aussi ce que nous savions déjà depuis près de 20 ans : l’AQMI est un appendice des Services Secrets algériens. Enfin, le communiqué malien annonce qu’il n’y aurait rien de mieux pour donner le change à L’Algérie que d’inviter le MAK à Bamako. Nous remercions les autorités maliennes de consacrer l’audience du MAK au sein de l’Union Africaine. Nous restons ouverts au dialogue qui pourrait déboucher sur un soutien sincère du gouvernement malien au droit du peuple kabyle à l’autodétermination. Nous rappelons juste que le MAK est un mouvement de libération nationale pacifique“ est significative à plus d’un titre.
Si authentique, cette déclaration illustre les tensions géopolitiques et les dynamiques de pouvoir complexes en Afrique du Nord et dans le Sahel. Elle reflète également les stratégies de différents acteurs régionaux visant à renforcer leur influence et à promouvoir leurs intérêts politiques et idéologiques.
Dans cette danse complexe et nuancée, une chose demeure certaine : la lutte pour l’influence et l’autodétermination dans le Sahel compose une symphonie loin d’être achevée. Les mouvements de Mehenni et Maïga pourraient bien introduire de nouveaux rythmes dans le concert géopolitique de cette région si fascinante et si tumultueuse.
Mohamed Jaouad EL KANABI