Intervenant le 26 juin dernier au Conseil de sécurité, l’Ambassadeur Robert Wood, Représentant suppléant pour les affaires politiques spéciales des Etats-Unis d’Amérique a indiqué que le soutien direct continu du Rwanda au M23 sanctionné par l’ONU est une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et doit cesser. Il a exhorté les autres membres de ce Conseil à presser le Gouvernement rwandais de retirer ses troupes de la Rdc et de cesser immédiatement de soutenir le M23. Que cache Washington à travers cette exhortation, lui qui a les moyens d’obliger le Rwanda à cesser son activisme en Rdc ? Washington qui alimente chaque année l’armée rwandaise avec une aide financière non négligeable, est incapable de demander à Kagame d’arrêter ces aventures en Rdc ! Et si Washington se montre impuissant face à Kagame et tolère ses exactions, les Congolais n’ont d’autres choix que de se prendre eux-mêmes en charge. Ceci exige une montée en puissance des forces de sécurité. Et ici, la volonté politique d’y arriver existe et les moyens restent à mobiliser.
Intervenant le 26 juin dernier au Conseil de sécurité, l’Ambassadeur Robert Wood, Représentant suppléant pour les affaires politiques spéciales des Etats-Unis d’Amérique a commencé par expliquer combien l’importance de la MONUSCO pour la Rdc et la région au sens large n’était pas à démontrer. Et ce, même s’il ne justifie pas comment, plus de 20 ans après, avec un gros budget et des casques bleus venus du monde entier, la Monusco est incapable de mettre un terme à l’insécurité. C’est pourquoi, dit-il, les États-Unis sont préoccupés par l’appel croissant du gouvernement de la Rdc au retrait de la mission après les élections prévues en décembre.
« Comme nous l’avons dit à maintes reprises, la MONUSCO ne peut pas – et ne doit pas – rester indéfiniment en RDC. Mais il existe un large consensus sur le fait que le gouvernement de la RDC n’aura pas atteint les critères convenus comme conditions minimales pour le retrait de la MONUSCO d’ici la fin de 2023 », dit-il.
Et de poursuivre, un retrait précipité de la MONUSCO laisserait probablement un vide sécuritaire que les autorités étatiques sont incapables de combler, avec des effets dévastateurs pour les populations les plus vulnérables de la région. « Sans la MONUSCO, nous verrons probablement plus d’activités de la CODECO et de l’ISIS-RDC, deux groupes armés qui ont perpétré des massacres choquants et effrontés dans un camp et une école de personnes déplacées au début du mois », pense-t-il. Il oublie que les armées ougandaise et congolaise sont en Ituri où elles combattent l’activisme des ADF, avec l’aide logistique de la Monusco. Mais ce ne pas la Monusco qui est à la manœuvre, peut-être dans la protection des camps des déplacés.
L’Ambassadeur Robert Wood a aussi abordé la crise humanitaire qui s’aggrave également en raison de cette violence continue, entraînant un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays, une escalade effroyable de la violence sexiste – y compris la violence sexuelle liée aux conflits – et d’immenses souffrances humaines. Pour faire face à une situation aussi pressante et urgente, souligne-t-il, la RDC et la région des Grands Lacs ont besoin de volonté politique, d’un engagement au dialogue et d’une volonté de prendre des décisions difficiles et de poursuivre les réformes indispensables. Ils ont aussi besoin de la MONUSCO.
Heureusement, reconnait-il, le gouvernement de la RDC a pris des mesures importantes qui aideront à parvenir à une paix durable. « Nous saluons le rapport du gouvernement au Conseil de sécurité sur la gestion des armes et des munitions. Ce rapport fournira des informations précieuses sur les capacités du gouvernement et permettra à la communauté internationale d’aider à prévenir le trafic et le détournement d’armes légères », dit-il.
En mai, rappelle-t-il, un tribunal militaire de la province du Sud-Kivu a condamné un commandant d’un groupe armé à la prison à vie pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, dont le crime de grossesse forcée. La condamnation pour grossesse forcée était la première fois qu’un tribunal national condamnait quelqu’un pour une telle infraction.
Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme a fourni un soutien financier et technique à l’enquête et aux poursuites, et illustre comment l’ONU, la MONUSCO et le gouvernement de la RDC peuvent travailler ensemble pour rendre justice aux victimes et rendre des comptes aux auteurs. Ces initiatives importantes en matière de droits de l’homme et d’état de droit doivent se poursuivre tant que la mission est en place.
L’Ambassadeur Robert Wood trouve des justifications pour le Rwanda
Tout en reconnaissant les efforts fournis par la Rdc, l’Ambassadeur Robert Wood pense que beaucoup reste encore à faire, notamment dans le secteur de la sécurité. « Nous sommes préoccupés par la collaboration des forces armées de la RDC avec des groupes armés non étatiques dans l’Est, y compris les FDLR sanctionnées par l’ONU. Tout comme nous l’avons fait à de nombreuses reprises auparavant, nous appelons le gouvernement de la RDC à professionnaliser pleinement ses forces de sécurité et à œuvrer pour mettre fin à une telle coopération », dit-il.
A travers cette incise, M. Robert Woods a trouvé les raisons de l’agression de la Rdc par le Rwanda. Parce que ce pays dira que s’il a envahi la Rdc, c’est à cause des raisons avancées par les Etats-Unis. Voilà qui dénote non seulement d’une complaisance, mais aussi d’une volonté à faire perdurer cette crise dont les conséquences sont incalculables en termes de bilan humain, sur le développement de la région et des infrastructures. C’est comme si Robert Woods donne carte blanche au Rwanda, obligé de rester en Rdc, aussi longtemps que la Rdc n’aura pas mis de l’ordre dans sa boutique. Inadmissible !
Les États-Unis sont également préoccupés par la législation du Corps de réserve de l’armée de la RDC, qui pourrait permettre à des membres de groupes armés de faire partie des FARDC et d’entraver les efforts de DDR. « Nous exhortons la RDC à veiller à ce que le corps de réserve soit soigneusement contrôlé et soumis au programme de démobilisation, de désarmement, de relèvement communautaire et de stabilisation. Nous demandons également au gouvernement d’assurer la reddition de comptes », dit-il.
En effet, il n’y a que cet ambassadeur américain qui oublie que dans tous les pays du monde, les réservistes ont toujours existé et qu’ils peuvent être rappelés aussi longtemps que le pays a besoin d’eux. Comment expliquer que pour la Rdc on doit conditionner cela, oubliant que ceci ressort d’une loi votée par le Parlement congolais.
L’ambassadeur Robert Wood peut-il nous dire combien des FDLR il y a en Rdc et s’ils sont utilisés dans quels objectifs ? Peut-il dire à l’opinion nationale et internationale combien de fois ces FDLR ont menacé le Rwanda ? Washington va se laisser tromper jusque quand ? Il doit arrêter avec cette rhétorique qui ne l’honore pas et qui ne passe plus.
Le gouvernement de la RDC a découragé et dénoncé la rhétorique haineuse, mais je réitère la nécessité de dénoncer les discours de haine vilipendant les communautés rwandophones et les soldats de la paix. Ce discours a conduit à des meurtres arbitraires, à la violence collective et au harcèlement.
La Rdc qui regorge elle-même des communautés rwandophones n’a cessé de dire qu’elle n’avait pas des problèmes particuliers avec les rwandais, mais avec Kagame qui a opté d’envahir sans raison la Rdc. Et si le Gouvernement insiste pour le départ de la Monusco, c’est notamment pour éviter ce discours-là de certains Congolais qui estiment qu’elle n’a rien fait. La Monusco ne va pas continuer à s’imposer dans des milieux qui lui sont hostiles. N’est-il pas envisageable de préconiser d’autres alternatives que cette présence envahissante de la Monusco ?
Washington avoue son impuissance devant Kagame
Dans son intervention, l’Ambassadeur Robert Wood, Représentant suppléant pour les affaires politiques spéciales des Etats-Unis d’Amérique reconnait que la RDC n’est pas seule responsable de relever ces défis. Le soutien direct continu du Rwanda au M23 sanctionné par l’ONU est une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et doit cesser. « J’exhorte les autres membres de ce Conseil à presser le Gouvernement rwandais de retirer ses troupes de la RDC et de cesser immédiatement de soutenir le M23 », dit-il.
C’est ici qu’apparait en plein jour la complaisance et la duplicité des Etats-Unis, incapables d’ordonner au Rwanda de quitter la Rdc et de cesser de soutenir le M23. Washington qui alimente chaque année l’armée rwandaise avec une aide financière non négligeable, est incapable de demander à Kagame d’arrêter ces aventures en Rdc ! Etonnant quand même. Et si Washington se montre impuissant face à Kagame et tolère ses exactions, les Congolais n’ont d’autres choix que de se prendre eux-mêmes en charge. Ceci exige une montée en puissance des forces de sécurité. Et ici, la volonté politique d’y arriver existe et les moyens restent à mobiliser.
Comme le montre le soutien du Rwanda au M23, poursuit Robert Wood, il s’agit d’une crise régionale et nécessite des solutions régionales qui s’attaquent aux causes profondes du conflit. Les États-Unis soutiennent les efforts de médiation menés par l’Angola, le Kenya et la Communauté de l’Afrique de l’Est, et les appellent à coordonner et à résoudre leurs opérations avec la MONUSCO.
« Nous nous engageons à faire en sorte que la MONUSCO puisse remplir son mandat de protection des civils et aider le gouvernement de la RDC à renforcer les principales institutions de gouvernance, de justice et de sécurité. Pour que la mission réussisse, elle mérite le soutien de ce Conseil et celui du gouvernement de la RDC. Le peuple de la RDC mérite la paix. Les États-Unis sont à leurs côtés dans leur quête d’un avenir meilleur », martèle-t-il.
JMNK
Votre redaction indique clairement la maintien de la Politique Identique de Washington au Moyen – Orient, i.e Deux Poids et Deux Mesures :
Israel & Rwanda plus favorises alors que la Palestine & la RDCONGO sont publiquement humiliees !