
La Côte d’Ivoire s’apprête à vivre un moment fort avec la Coupe d’Afrique des Nations U-20 CAF TotalEnergies, une compétition où les jeunes Éléphants auront l’opportunité de briller devant leur public. Malgré une riche tradition footballistique, le pays n’a jamais remporté ce trophée dans cette catégorie. Une anomalie que Younes Zerdouk, sélectionneur de l’équipe U-20, entend bien corriger.
Nommé à la tête de cette génération prometteuse, Zerdouk n’est pas un inconnu dans le paysage du football africain. Après un passage remarqué à la tête des Comores et une expérience au sein du club égyptien Wadi Degla, il se retrouve aujourd’hui face à un défi de taille : bâtir une équipe compétitive, capable non seulement de rivaliser avec les meilleures nations du continent, mais aussi de décrocher une qualification historique pour la Coupe du Monde U-20 au Chili.
Logée dans un Groupe A relevé avec la RD Congo, le Ghana, la Tanzanie et un adversaire d’Afrique centrale à déterminer, la Côte d’Ivoire devra faire preuve de caractère et de régularité pour espérer aller loin dans le tournoi. Mais Younes Zerdouk reste confiant. Il voit en son effectif un mélange explosif de talent, de vitesse et de discipline tactique. Son ambition ? Faire de cette CAN U-20 un tremplin vers les sommets et préparer la relève des Éléphants A.
Dans cet entretien, le technicien franco-marocain dévoile ses ambitions, son approche du football de jeunes et les défis qu’il s’apprête à relever. Entre responsabilité, préparation minutieuse et volonté de bâtir un projet pérenne, Younes Zerdouk affiche une détermination sans faille.
La Côte d’Ivoire a hérité du Groupe A avec la RD Congo, le Ghana, la Tanzanie et la deuxième équipe d’Afrique centrale. Quelles sont vos impressions sur cette poule ?
C’est une poule particulièrement relevée, mais à ce niveau de compétition, il n’y a jamais de matchs faciles. La RD Congo et le Ghana ont des équipes qui sont armées pour ce genre de de compétition. Le Ghana dispose d’une forte tradition en matière de football de jeunes, on se rappelle de ce titre de champion du monde acquis en 2009 avec la génération d’André Ayew. La Tanzanie, quant à elle, a énormément progressé ces dernières années et arrive avec une dynamique positive après son tournoi du CECAFA U-20. Quant à l’équipe d’Afrique centrale qui complétera le groupe, elle aura forcément des atouts à faire valoir. Nous savons que chaque match sera un combat et que nous devrons être prêts à relever le défi.
Vous allez disputer cette compétition à domicile. Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
C’est une immense fierté de représenter la Côte d’Ivoire dans une compétition aussi prestigieuse, encore plus lorsque l’on joue à domicile. Évoluer devant notre public est une source de motivation supplémentaire, mais cela nous impose aussi une responsabilité : celle de bien faire, de donner le maximum à chaque rencontre et de répondre aux attentes du peuple ivoirien. Nous savons que nos supporters seront derrière nous et nous devrons leur rendre cette confiance sur le terrain en proposant du beau jeu et en obtenant des résultats.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la Côte d’Ivoire n’a pas encore remporté une CAN U-20. Quelles sont vos ambitions pour cette édition ?
C’est vrai que la Côte d’Ivoire a une grande tradition de football, mais n’a pas encore décroché ce titre chez les U-20. Nous voulons changer cela. L’objectif est clair : aller le plus loin possible. Cependant, nous savons que nous ne serons pas les seuls à viser ce trophée, et il faudra être à la hauteur à chaque match.
Qu’avez-vous prévu pour la préparation de ce tournoi ?
La préparation est une étape clé pour arriver dans les meilleures conditions au tournoi. Nous avons mis en place un plan structuré qui repose sur plusieurs axes : évaluation de l’effectif, mise en place d’une identité de jeu claire et cohésion du groupe. Nous travaillons aussi sur l’aspect physique et mental pour que les joueurs puissent être au maximum de leur potentiel le jour J. Nous faisons en sorte de ne rien laisser au hasard.
Younes, votre visage est bien familier aux experts du football africain. Après avoir été sélectionneur des Comores et de Wadi Degla, en quoi votre expérience sera-t-elle un atout pour cette équipe ivoirienne U-20 ?
Toute expérience accumulée est précieuse, mais le plus important est de savoir l’adapter au contexte dans lequel on évolue. Mon passage aux Comores m’a appris à travailler avec des jeunes joueurs en quête de progression, à leur inculquer des principes de jeu solides et à tirer le meilleur de chaque élément. À Wadi Degla, j’ai découvert une autre approche du football, avec des joueurs qui évoluent dans un cadre professionnel exigeant. Aujourd’hui, avec la Côte d’Ivoire U-20, mon rôle est d’utiliser ces expériences pour bâtir une équipe compétitive et capable de bien performer à domicile.
Vous êtes passé de l’encadrement de professionnels à celui de jeunes talents du football ivoirien et africain. Quelle est votre approche ?
Le football reste le même, que l’on entraîne des professionnels ou des jeunes. Ce qui change, c’est la manière dont on transmet notre message. Les U-20 sont encore en phase d’apprentissage, ce qui signifie qu’ils sont réceptifs et qu’ils ont une grande marge de progression. Mon travail est donc d’instaurer un environnement propice à leur développement, en mettant l’accent sur les détails qui feront la différence au plus haut niveau. L’écoute, l’encadrement et la répétition sont essentiels pour les aider à franchir un palier.
Pouvez-vous nous décrire votre équipe ?
Nous avons un groupe talentueux, avec des joueurs dotés de qualités techniques et physiques très intéressantes. Notre objectif est de mettre en avant nos forces : la vitesse, la créativité et l’intelligence de jeu. Nous voulons une équipe capable de jouer ensemble, d’avoir une vraie connexion sur le terrain et de toujours chercher à progresser.
Vous avez affirmé que l’une de vos ambitions avec les U-20 est de renforcer la transition vers l’équipe A. Quels dispositifs avez-vous mis en place avec le staff des Éléphants ?
Nous travaillons en étroite collaboration avec le staff de l’équipe A, ainsi que la Fédération Ivoirienne de Football, pour assurer une continuité entre les différentes catégories. Ils nous ont partagé leur vision et leur philosophie de jeu, et nous nous alignons sur cette dynamique. Nous voulons préparer nos joueurs à intégrer un jour les Éléphants en leur inculquant dès maintenant des principes qui leur seront utiles au plus haut niveau. La transition doit se faire naturellement, et cela passe par un suivi rigoureux des jeunes talents.
Cette compétition fera également office de qualification pour la Coupe du Monde de la catégorie, prévue au Chili. La Côte d’Ivoire n’y a plus participé depuis 2003. Pensez-vous que cette fois sera la bonne ?
C’est une motivation supplémentaire pour nous. Nous savons que cela fait longtemps que la Côte d’Ivoire n’a pas été présente à ce niveau, et nous voulons changer cette réalité. Nous allons tout donner pour décrocher ce billet pour le Chili. Inshallah, nous y arriverons.