Lequotidien
Il s’est tenu du 05 au 07 mai 2023 le Festival Buku dans l’enceinte de l’Académie des Beaux-arts à Kinshasa. Une occasion de rencontrer les éditeurs, écrivains, caricaturistes, scénaristes congolais face à leurs lecteurs de tous les jours. Au-delà de la problématique du financement des livres et bandes dessinées, les exposés ont eu l’avantage d’aborder d’autres défis toujours nombreux qui se dressent sur le chemin de la lecture. Et même la langue utilisée (le Français) a été au centre de ces riches échanges entre les amoureux du livre qui ont été à ce festival. Tous les secteurs de la vie courante ont été représentés dans ces livres exposés durant ces trois jours : la science, la religion, l’économie, la politique, et même la détente.
Et le plus grand moment de ce festival a été la présentation samedi du livre intitulé : « Rwanda, Assassins sans frontières ». Un livre de 500 pages de la britannique Michela Wrong dont l’intérêt est réel au regard du contexte actuel dans la sous-région. Ce chef d’œuvre écrit initialement en Anglais, il y a deux ans est finalement traduit en français et peut-être lu partout. Michela Wrong au terme d’une longue enquête auprès des personnages bien ciblés aussi bien dans la sous-région des Grands Lacs que dans le monde, a trouvé les mots justes pour décrire cette dictature rwandaise qui déstabilise ses voisins depuis que Paul Kagame a accédé au pouvoir.
Encore une fois, l’auteur fait tomber le masque de celui qui se cache derrière les diverses rebellions en Rdc dans le seul but d’assouvir sa soif de régner et s’enrichir. Le livre décrit en détails les méthodes sanguinaires et paranoïaque qu’utilise le président rwandais et ses affidés pour exterminer tous ceux qui osent s’opposer à lui.
Présente dans la salle, Michela Wrong dont le professionnalisme ne peut être mis en doute a documenté des cas précis de répression des opposants rwandais traqués jusqu’à l’extérieur. Plusieurs intellectuelles congolaises qui s’étaient donnés rendez-vous en ce lieu ont posé toutes les questions possibles en vue d’avoir le plus d’éclaircissements possibles sur cette enquête qui révèle au grand jour le visage hideux du régime de Kigali avec ses complicités occidentales. Tous les Congolais qui le désirent peuvent se procurer cet ouvrage qui donne tous les détails sur les crimes de sang et crimes économiques dont la Rdc est victime de la part de son méchant voisin.
Mentionnons aussi l’intérêt du public pour le roman « Ainsi sont faites les lianes » de Godefroid Mwanabato.
Le dimanche, dernier jour de ce festival, quelques auteurs ont exposé avec brio sur le contenu de leurs ouvrages. Le pasteur Henri Papa Mulaja a parlé de la louange à travers ses deux livres : « louanges malgré tout ». Il a démontré que le chrétien a plusieurs sujets d’adoration de son Seigneur. La louange est une vie au-delà du simple chant, a-t-il ajouté. Il s’est étendu à travers les écritures bibliques sur la louange et ses avantages. La littérature chrétienne est confrontée à d’énormes difficultés de financement, a dit le chantre chrétien qui en appelle au soutien des artistes qui en ont le don. Le théâtre qui fait partie de la littérature a également été au rendez-vous avec quelques pièces des auteurs congolais. Plusieurs stands qui avaient exposé des livres ont enregistré de bonnes ventes.
Kash Tembo, un grand caricaturiste congolais a parlé de son expérience avec la bande dessinée et la nécessité de relancer le dessin éducatif pour les enfants. Et face à la menace du papier par le numérique, Kash Tembo recommande la mise à jour de ses connaissances acquises.
Et la Russie à travers son ambassade en Rdc a exposé la richesse de sa littérature avant de répondre aux préoccupations de l’auditoire. Et c’est dans une grande ambiance conviviale que les travaux de ce premier Festival Buku qui a connu du succès se sont clôturés. Chapeau bas à son comité organisateur qui a tout mis en jeu pour son bon déroulement dans ce joli cadre de l’Académie des beaux-arts.
SK.
