Le Président ougandais Ailing Yoweri Kaguta Museveni a été emmené en soins intensifs sous surveillance étroite en raison des complications liées à la Covid-19. Pendant ce temps, son fils Kainerugaba Muhoozi avait appelé à une réunion de famille urgente et d’intenses séances de prières ont été organisées à ONC Headquarters Kyambogo à Kampala, la capitale du pays, l’après-midi de ce mardi 13 juin 2023.
Le Président de l’Ouganda Ailing Yoweri Kaguta Museveni est aux soins intensifs depuis vendredi 9 juin 2023 en raison de complications liées au Covid-19. Dans un état critique, le numéro un ougandais n’a répondu à aucun appel depuis. La toile s’emballe et des spéculations sur sa mort vont bon train. Serait-il déjà mort et que, comme ce fut le cas pour Mao Tsé-toung de la Chine et peut-être pour son compagnon de lutte Laurent Désiré Kabila, l’on « cacherait encore la nouvelle de la mort de Mzee Mu7 (Mu ‘seven’ en anglais pour Museveni), le temps de prendre des mesures sécuritaires nécessaires ?», se demandent certains observateurs.
Né le 15 septembre 1944 à Ntugamo (Ouganda), Commandant du Mouvement de résistance nationale (MRN), l’homme d’Etat ougandais de 78 ans est au pouvoir depuis le 26 Janvier 1986 après avoir renversé Milton Obote. Soutien de la rébellion rwandaise (APR) qui renversa Juvénal Habyarimana en 1994 (ce qui donna le déclic du génocide rwandais) et soutient la rébellion-agression de l’AFDL qui a renversé le Maréchal Mobutu et porté Laurent Désiré Kabila au pouvoir à Kinshasa le 17 mai 1997, Museveni avait bien avant fait de Kagame son chef de sécurité pendant les années de l’opposition extérieure contre le régime hutu au Rwanda.
Après le divorce de LD Kabila et autres coalisés de l’AFDL (dont l’Ouganda) qu’il traita de « conglomérat d’aventuriers », à l’instar de Paul Kagame, Museveni va soutenir des groupes armés (dont le Mouvement de libération du Congo-MLC- de Jean-Pierre Bemba), contre Laurent Désiré Kabila et son fils. En 2000, son armée s’affronte contre l’armée de Kagame à Kisangani pendant 6 jours pour le contrôle des richesses de la région causant des dégâts énormes sur le territoire RD Congolais. Mais ils finiront par se réconcilier au point que dans la liesse des réconciliations le Général Muhoozi Kainerugaba, le fils de Museveni pressenti successeur de son père, avait publiquement annoncé, de retour de Kigali, que « celui qui attaquera le Rwanda, trouvera l’Ouganda sur son chemin ». De ces faits, les rumeurs sur le décès de Museveni suscitent des sentiments divers en RDC.
Museveni, rumeurs sur sa mort et le vote sur la loi anti-LGBT…
Après un test positif au coronavirus le 7 juin 2023, le président ougandais a dû se résoudre à prendre un « congé forcé » de ses fonctions dès le lendemain. Pourtant, le mois dernier l’Organisation mondiale de la santé avait estimé que la COVID-19 n’était plus une urgence sanitaire mondiale, tout en avertissant que le virus continuerait à muter. « Nous avons effectué des tests de dépistage aujourd’hui et ils sont restés positifs. Nous allons attendre encore quelques jours et vérifier à nouveau. Je reste en isolement à Nakasero. Une fois de plus, je vous conseille à tous de vous faire vacciner contre le coronavirus et les personnes âgées devraient recevoir des rappels », avait annoncé Museveni après le test positif du 7 juin.
Mais, des rumeurs qui ont circulé et qui circulent encore sur les réseaux-sociaux selon lesquelles le président ougandais aurait été hospitalisé en soins intensifs et serait décédé des suites de complications liées à la COVID-19, continuent de se propager. Mais, dans son message sur Twitter le président ougandais, Yoweri Museveni, déclarait se sentir beaucoup mieux alors qu’il en est à son cinquième jour d’infection. D’aucuns se demandent alors pourquoi ces rumeurs ont la peau dure ? Est-ce une guerre médiatique de lobbyings LGBT du fait de la promulgation par Museveni ? En effet, le Parlement ougandais a validé la loi anti-LGBT et la peine de mort pour « homosexualité aggravée ». Une prise de position conforme à la culture africaine mais qui a suscité la levée de boucliers contre l’homme fort de Kampala, particulièrement sur les médias occidentaux. On pouvait lire par exemple sur une chaine occidentale francophone « la loi durcissant les poursuites contre les homosexuels en Ouganda a finalement été votée une seconde fois, mardi, par le Parlement. Sous les pressions internationales, le président Yoweri Museveni avait dans un premier temps refusé de la signer. Malgré quelques modifications, les mesures les plus critiquées par les défenseurs des droits humains figurent toujours dans le texte. En Ouganda, le Parlement valide la loi anti-LGBT et la peine de mort pour “homosexualité aggravée” ».
Dans la nuit de dimanche à lundi, son compte Twitter officiel, le Président Museveni a écrit « Je vous salue. Je suis au cinquième jour d’infection par le coronavirus. La nuit dernière, j’ai dormi sans problème pendant 10 heures. (…) Initialement, mercredi, j’ai ressenti de légères douleurs musculaires, typiques de la grippe habituelle », a-t-il déclaré, ajoutant que les douleurs musculaires avaient maintenant disparu et que les effets de l’infection contractée à la gorge s’étaient estompés et qu’il allait.
Le président ougandais par ce tweet, a balayé toutes ces rumeurs, déclarant qu’il était actuellement en auto-isolation après avoir été testé positif à la COVID-19 et qu’il suivait les procédures opérationnelles standard du pays.
Willy Makumi Motosia