Intervenant lors du séminaire scientifique, organisé par IAS Education Fund en collaboration avec l’Ong « Femmes Plus», le Docteur Hilo Ilunga Bulaya, chef de Division au Programme national de lutte contre le VIH/SIDA (PNLS) en charge de la Prévention de la transmission Mère à l’enfant (PTME) a fait savoir que sur les 17.000 maternités existantes sur l’ensemble du pays, seulement 4.746 offrent les services de la PTME. Ce qui constitue un des grands défis à relever.
« Nous avons réalisé beaucoup de progrès en PTME dans notre Pays, cependant les défis restent encore énormes pour qu’on arrive à l’Élimination verticale Mère-Enfant du VIH, de la Syphilis et de l’Hépatite B. L’un des grands défis au niveau pays reste l’offre des services. Ça veut dire que nous ne couvrons pas jusque-là, l’ensemble des maternités en interventions PTME. Sur l’ensemble du pays nous avons autour de 17.000 maternités mais la PTME n’est que dans 4.746 maternités, soit une couverture d’environ 28%. Et donc, le gap en termes de l’offre des services est important. Toujours dans les défis, nous avons aussi l’indisponibilité des intrants ainsi que l’insuffisance en ressources humaines de qualité », avait-il fait savoir avant de saluer les efforts du Gouvernement, et déplorer la baisse du financement PTME par les bailleurs. Les principaux sont les le PEPFAR et le Fonds Mondial.
Le pays a enregistré des progrès
Si les choses clopinent pour ce qui est de l’offre des services, il faut dire cependant que la République démocratique du Congo a enregistré des progrès et succès en termes de la Prévention de la transmission du VIH de la Mère à l’enfant (PTME). ».
« En termes d’évolution de la PTME en Rdc, il faut dire que le programme PTME a été intégré au pays vers les années 2002, et entre 2002 et 2023, il s’est passé beaucoup de changements en termes des protocoles et directives. Comme vous le savez, le ministère de la Santé est ancré aux directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les changement ont porté beaucoup sur les protocoles de prise en charge, qui a beaucoup évolué avec la prophylaxie, la monothérapie, la bithérapie et nous sommes aujourd’hui à la trithérapie.. Sachez aussi qu’avant, l’initiation d’un traitement ARV chez la femme enceinte passée impérativement par les critères d’éligibilité. Mais aujourd’hui il n’y a plus des critères d’éligibilité, le fait simplement d’être VIH positif vous donne déjà droit au traitement et le traitement est à vie. Il y a aussi les Algorithmes de dépistage qui ont évolué dans notre pays. On va se rappeler qu’à l’époque on s’appuyer beaucoup sur les tests Liza, Western Blot ainsi que les stades de l’OMS, mais aujourd’hui nous utilisons les algorithmes à trois tests. On a utilisé il y a quelques années le détermine, le double check et Unigold, mais aujourd’hui le double Check a été remplacé par le Stat pack », avait-t-il indiqué, avant de souligner ceci : « la PTME vise l’élimination de la transmission du VIH, de la syphilis, de l’hépatite B, nous utilisons aujourd’hui de façon spécifique le test Duo, c’est à dire un dispositif sur lequel on dépose une goutte de sang ,et qui vous donne les résultats pour le VIH et la syphilis. Mais ce test va évoluer pour prendre en charge aussi les hépatites B. Ce sont là les évolutions ».
Aussi, il faut dire que sur les aspects communautaires, il y a beaucoup d’approches qui sont utilisées en Rdc. Mais l’approche « Mère mentor » s’est montrée efficace. Cette approche consiste à ce que les femmes VIH positives, qui ont été dépistées lors de la CPN ou à la maternité acceptent volontairement de sortir de la clandestinité pour accompagner la structure sanitaire afin de susciter la demande de dépistage chez les autres femmes qui fréquentent la Structure sanitaire.
Enfin, une autre avancée enregistrée par le pays est que tous les enfants qui naissent de mère VIH positive, bénéficient de la prophylaxie ARV à la naissance et du test de dépistage précoce dans le quatre ou six semaines après leur naissance.
Soulignons que ce séminaire scientifique s’est déroulé pendant deux jours, soit du 22 au 23 juin sur le thème : « Science et communautés dans la réponse au VIH en Rdc ».
Prince Yassa