Le candidat n°4 de la présidentielle de 2018, qui n’a cessé de revendiquer sa victoire en exigeant ‘la vérité des urnes’, estimant que la victoire du peuple lui a été volée, après avoir refusé que des membres de son parti et de la plate-forme Lamuka ne participent au processus électoral du 20 décembre 2023. Aussi longtemps que ses revendications, notamment l’audit du fichier électoral, ne seront pas satisfaites, Martin Fayulu Madidi a annoncé au cours d’un point de presse à Kinshasa ce samedi 30 septembre 2023, la décision de Lamuka de dépose sa candidature à la présidentielle de décembre 2023.
Il n’y a plus aucun suspense quant à la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle de 2023, le challenger de Félix Tshisekedi en 2018 a annoncé officiellement sa candidature à la Présidence de la République démocratique du Congo à une semaine de la fin de la période de dépôt des candidatures à la présidentielle prévue le 20 décembre 2023.
Il y a quelques mois, le leader de l’ECIDE martelait qu’il ne cautionnera pas le ‘holdup électoral qui se préparait’. Il continuait de contester le résultat de de la CENI qui avait proclamé Félix Tshisekedi vainqueur avec 38,5% des voix, Martin Fayulu arrivant en 2e position (34,8%) et Emmanuel Ramazani en 3e (23%).
Alors que depuis juillet 2022, son parti Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le développement), parti de la coalition Lamuka, avait fait de Martin Fayulu son candidat officiel pour la prochaine présidentielle, scrutin couplé aux élections législatives, provinciales et municipales, il y a quelques mois, Fayulu insistait pour obtenir l’audit du fichier électoral avant toute participation de Lamuka dans ce processus. Mais alors que le suspense s’entretenait encore, l’opposant congolais, candidat malheureux face à Félix Tshisekedi en 2018, a décidé de se présenter au scrutin du 20 décembre 2023.
« La coalition Lamuka a décidé de déposer ma candidature pour la présidentielle du 20 décembre prochain », a déclaré devant la presse Martin Fayulu, samedi 30 septembre. Il a en outre précisé que « Nous allons continuer à nous battre pour exiger la transparence des élections. Nous ne l’avons pas eue par l’audit du fichier électoral, nous l’aurons dans la surveillance » du vote, a-t-il ajouté.
Lamuka original, absorbé ou muté Union sacré ?
L’annonce de la candidature de Martin Fayulu au nom de Lamuka, à la présidentielle de 2023, intervient juste après que l’union sacrée de la nation ait officiellement désigné Félix Antoine Tshisekedi comme son candidat ‘unique’ de la majorité au pouvoir. Si la majorité, comme généralement toutes les familles politiques au pouvoir en Afrique, affiche l’unité autour du président en exercice, dans l’opposition, comme généralement en Afrique, va aux élections en ordre dispersé.
Jusqu’à ces jours, en moins de trois mois des scrutins, le porte-parole de l’opposition n’est pas désigné et au moins deux leaders de l’opposition qui se revendiquent tous du véritable Lamuka, à savoir Adolphe Muzitu et Martin Fayulu, sont candidats déclarés, et le dernier autre membre de Lamuka/Genève, Moise Katumbi, qui a quitté la plateforme Lamuka, pourra déposer lui aussi sa candidature pour le compte de Ensemble pour la nation.
Il s’observe que des 7 membres à la naissance de Lamuka en Genève, 4 d’entre eux, à savoir Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe, Frédérique Matungulu, et Félix–Antoine Tshisekedi sont dans l’union sacré. Ce qui peut pousser à dire que la majorité de Lamuka (4 sur 7) est dans l’union sacrée ce et aussi que, conformément à la loi de la majorité qui régit la démocratie, soit l’union sacrée n’est qu’une mutation de Lamuka ou alors, comme superstructure, l’union, sacrée a absorbée Lamuka.
Les partis désignés comme étant les ‘grands partis’ de l’opposition à Joseph Kabila (UDPS, MLC et UNC) sont tous dans l’union sacrée et le même jour, samedi 30 septembre 2023, que Martin Fayulu annonçait sa candidature, l’un d’entre eux, à savoir le Mouvement pour la libération du Congo (MLC) qui a choisi de reconduire Jean-Pierre Bemba à la tête du parti pour cinq ans, désignait le Président Félix Tshisekedi comme son seul candidat pour la présidentielle du 20 décembre prochain.
C’était à l’occasion du quatrième congrès du Conseil des Représentants du parti organisé à Kinshasa et qui a coïncidé avec le vingtième anniversaire de ce parti politique libéral.
JP Bemba estime que c’est dans le but de mettre en avant la politique de développement intégral du parti en rencontrant les aspirations profondes du peuple à recouvrer la souveraineté, l’intégrité du territoire, l’Etat de droit, la démocratie et la prospérité. Des idéaux prônés à Genève à la naissance de Lamuka !
Willy Makumi Motosia