Arrêté le 8 septembre 2023 à l’aéroport international de Ndjili à Kinshasa, Stanis Bujakera Tshamala, journaliste à actualité.cd et correspondant de Reuters et de Jeune Afrique en RDC totalise 24 jours dans la prison de Makala. A travers un point presse tenu à Kinshasa ce lundi 2 octobre 2023, préoccupée par le dossier de Stanis Bujakera, 3 Ong nationales à savoir l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO) et Justicia Asbl se disent être inquietes de cette arrestation. .
Dans une déclaration conjointe faite ce lundi 2 octobre 2023, ces organisations de droit de l’homme estiment que la loi congolaise sur la liberté de la presse a été violée de manière manifeste par ceux qui mettent en cause le journaliste de Stanis Bujakera. Et ce, pour 3 raisons :
“1. Les autorités congolaises ont violé l’article 104 de la loi sur la liberté de la presse qui organise le droit de réponse et de rectification.
- Les autorités judiciaires exigent que Stanis Bujakera divulgue sa source d’information en violation de l’article 96 de la loi sur la liberté de la presse qui interdit au journaliste de divulguer sa source.
- Dans l’esprit de l’article 127 de la loi sur la liberté de la presse, c’est le Directeur de publication ou Directeur de programme qui porte pénalement et civilement la responsabilité de la publication dans son journal de tout article non signé.
Au regard de cette réalité, ces 3 organisations estiment que Stanis Bujakera est en détention pour des raisons autres que celles liées à l’exercice de sa profession de journaliste, en ce sens qu’il n’a pas bénéficié de toutes les garanties organisées par la loi sur la liberté de la presse qui assure la protection de la profession de journaliste.
Ainsi, elles en appellent à l’implication du président de la République en sa qualité de garant des institutions de la République pour que toutes les institutions de la Rdc respectent les lois du pays, dont celle relative à la liberté de la presse.
Aux autorités judiciaires de constater que les exigences prescrites par la loi sur la liberté de la presse avant la mise en cause d’un journaliste, n’ont pas été observées et de libérer M. Stanis Bujakera. Aux organisations de la société civile et médias de se mobiliser pour que les lois de la République soient respectées par toutes les institutions pour éviter l’arbitraire et le règlement des comptes.
Pour rappel, le journaliste Stanis Bujakera était arrêté en date du 8 septembre 2023 à Kinshasa en partance pour Lubumbashi dans le Haut Katanga dans le cadre de son travail au motif qu’il aurait publié dans le journal Jeune Afrique un article mettant en cause les renseignements militaires dans l’assassinat de M. Chérubin Okende, ancien ministre des Transport, voies de communication et désenclavement sur base d’une note confidentielle qui émanerait de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR).
Osée Kalombo