Depuis samedi 21 octobre 2023, la cité de Kitshanga est privée d’eau potable. Ayant perdu le contrôle du territoire de Masisi depuis près de deux semaines leur ravi par les patriotes résistants congolais dits «Wazalendo », les terroristes du M23/RDF ont coupé tous les tuyaux de ravitaillement d’eau dans de la cité à partir de la source principale qui désert Kitshanga à Muhe.
« Des sources locales indiquent que les rebelles du M23 ont coupé tous les tuyaux de ravitaillement d’eau dans de la cité à partir de la source principale qui désert Kitshanga à Muhe. Une équipe de la REGIDESO qui s’y rendait pour rétablir l’approvisionnement de la cité a été attaquée par des hommes armés présumés M23 », rapporte, Daniel Michombero, un journaliste basé dans cette partie du pays.
Copieusement malmené par les patriotes Wazalendo, au point que le gouverneur militaire a même rétabli l’autorité de l’Etat dans ce territoire en demandant à l’Administrateur du territoire de Masisi d’instruire les cadres territoriaux et les responsables étatiques et paraétatiques de sa direction de « rejoindre sans délai leurs postes d’attache dans le but de la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’étendue du territoire de Masisi libérée des envahisseurs RDF/M23 », Kigali n’a trouvé mieux que de rééditer son exploit criminel comme en Août 1998 à Kinshasa, qui consiste à couper l’approvisionnement en eau potable de la cité. Un véritable crime de guerre.
Les habitants de la ville province de Kinshasa se souviendront toujours de ces folles journées, immortalisées dans la chanson par le célèbre musicien congolais d’heureuse mémoire, Wendo Kolonsoy, dans ce couplet « Tozangi mayi soolo ! Tozangi mwinda soolo ! » (Entendez, ils nous ont privé d’eau Vraiment ! Ils nous ont privés d’électricité Vraiment ! ». C’était le 26 août 1998, il y a 25 ans, lorsque le RCD (Rassemblement des congolais pour la démocratie) un mouvement politico-militaire mutant de l’AFDL, porté par le Rwanda, après sa tentative de la prise de Kinshasa, une aventure qui avait finalement tourné court, fut stoppé net en mains nues par des patriotes de Kin-Est qui les avaient fait subir un cuisant revers à Tchangu la partie orientale de Kinshasa, ont fait vivre aux habitants de la capitale trois journées de cauchemar. Des malheurs allant de la coupure de l’électricité à partir du barrage d’Inga à la rupture d’approvisionnement en eau potable. C’est exactement la même stratégie cruelle qui ressort de crimes de guerres que l’unité spéciale de l’armée rwandaise M23/RDF, fait subir actuellement aux habitants de la cité de Kitchanga en coupant les approvisionnements en eau.
Crime de guerre
« Un crime de guerre est une violation du droit de la guerre d’une gravité particulière. Ceci inclut principalement les cas où une des parties en conflit s’en prend volontairement à des objectifs non militaires, aussi bien humains que matériels. Un objectif non militaire comprend les civils, les prisonniers de guerre et les blessés, a fortiori des villes ne comportant pas de troupes ou d’installations militaires ». C’est exactement de cela qu’il s’agit lorsqu’on prive une grande cité à l’instar de Kitshanga de ses sources d’approvisionnement en eau potable pour condamner sa population à la soif.
Pour le Statut de Rome (les 59 alinéas de l’article 81), au sein des Nations-Unies, le crime de guerre est défini par des accords internationaux. régit les compétences de la Cour pénale internationale (CPI) pour poursuivre des violations graves du droit international humanitaire qui reposent notamment sur les conventions de Genève de 1864, 1906, 1929 et 1949 qui définissent les crimes de guerre.
« Assassinat, mauvais traitements ou déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, assassinat ou mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, exécution des otages, pillages de biens publics ou privés, destruction sans motif des villes et des villages, ou dévastation que ne justifient pas les exigences militaires. »
La privation d’eau potable est donc un « mauvais traitements des populations civiles dans les territoires occupés ». Il importe donc à la justice congolaise de prendre toutes les dispositions utiles pour que réparations soit faites.
Willy Makumi Motosia