Sahel : Le Maroc avance, l’Algérie et la Mauritanie trébuchent

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Dans le grand théâtre géopolitique de l’Afrique de l’Ouest, le Maroc s’impose avec panache en chef d’orchestre de la nouvelle dynamique commerciale. Sa proposition visionnaire d’une zone de libre-échange, ouvrant aux pays du Sahel les portes de l’Atlantique, dessine une ère nouvelle dans les relations économiques régionales.

Fort d’un PIB de 120 milliards d’euros, le Maroc, stable et florissant, endosse le rôle de catalyseur de développement. Le plan d’accès à l’océan via le port de Dakhla va bien au-delà de l’économique, flirtant avec la diplomatie de haut vol. Pendant ce temps, l’Algérie, dans un élan de concurrence quelque peu désordonné, se tourne vers la Mauritanie, cherchant à imiter le Royaume en proposant un accès alternatif via le port de… Nouakchott.

Les pays du Sahel, dont les économies sont en quête d’expansion, observent ces échiquiers avec intérêt, évaluant les offres marocaines et algériennes. Le Maroc, avec son économie robuste, et l’Algérie, malgré ses 175 milliards d’euros, jouent une partie serrée. Ces nations sahéliennes, pragmatiques, ne veulent pas s’enfermer dans une alliance exclusive avec l’un ou l’autre. Ces pays enclavés, dont les PIB varient entre 9,2 et 18,4 milliards d’euros, voient dans ces initiatives marocaines et algériennes des opportunités cruciales pour renforcer leurs échanges économiques.

La contre-attaque algérienne, bien que tentant de rivaliser avec l’ingéniosité marocaine, paraît être un geste plus réactif que proactif, soulignant une certaine précipitation à répondre à l’initiative marocaine. L’invitation du ministre mauritanien des Affaires étrangères à Alger semble être une réponse improvisée à la réunion réussie du Maroc à Marrakech.

C’est ainsi que dans ce contexte géopolitique marqué par des reconfigurations stratégiques le Maroc s’impose comme un acteur majeur dans la redéfinition des échanges commerciaux en Afrique de l’Ouest. La proposition audacieuse du Royaume d’ouvrir une zone de libre-échange, offrant aux pays du Sahel un accès privilégié à l’océan Atlantique, marque un tournant décisif dans la dynamique régionale.

La stratégie marocaine, loin d’être une simple manœuvre économique, s’inscrit dans une vision plus large de la diplomatie et du développement. Le Maroc, de sa souveraineté sur le Sahara tout en renforçant ses liens économiques avec le Sahel, joue une partition stratégique habile. Les pays du Sahel, eux, voient dans cette ouverture marocaine une route commerciale attrayante, échappant aux instabilités du golfe de Guinée.

L’objectif marocain est limpide : élargir son influence économique tout en consolidant sa présence territoriale. Cette initiative marocaine illustre une ambition qui pourrait redessiner les équilibres régionaux. L’initiative d’accès à l’océan Atlantique via le port de Dakhla est une illustration parfaite de cette ambition.

La proposition marocaine va au-delà des considérations purement économiques. Elle revêt une dimension géopolitique significative, notamment en consolidant sa souveraineté sur son Sahara. Ce mouvement stratégique permet au Maroc non seulement de renforcer ses liens économiques avec les pays sahéliens, mais aussi d’affirmer sa position sur l’échiquier africain.

La réponse algérienne, axée sur une alliance avec la Mauritanie, traduit la reconnaissance de l’enjeu stratégique que représente le contrôle des routes commerciales sahéliennes. L’Algérie, qui se veut, mordicus, participer à cette course à l’influence, cherche à contrebalancer l’initiative marocaine par un projet similaire via le port de… Nouakchott. Cette réplique algérienne ne se limite pas à une simple rivalité économique. Elle est également le reflet d’enjeux géopolitiques de longue date.

Le Royaume en intégrant ses provinces du sud dans son schéma de développement économique, le Maroc envoie un message clair quant à sa volonté de pérenniser son contrôle sur cette région stratégique.

Dans ce duel pour l’influence au Sahel, le Maroc semble mener la danse, tandis que l’Algérie, en alliance avec la Mauritanie, peine à suivre le rythme. L’augmentation des taxes douanières par la Mauritanie sur les produits marocains apparaît comme une note dissonante dans cette orchestration magistralement menée par le Maroc.

En somme, dans cette lutte pour le contrôle commercial au Sahel, le Maroc se distingue comme le principal acteur, laissant l’Algérie et la Mauritanie dans des rôles secondaires, tâtonnant pour trouver leur place dans une partition déjà largement dominée par la stratégie gagnante marocaine.

Mohamed Jaouad EL Kanabi

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