L’information est du média en ligne mediacongo.net. Publiée le 26 janvier 2024, elle a pour titre : “Assemblée nationale : Augustin Kabuya s’est fait enregistrer comme député “. Elle est introduite en ces termes : “Élu député national dans la circonscription électorale de Mont-Amba, le Secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, s’est fait enregistrer, ce vendredi 26 janvier 2024, auprès des services administratifs de l’Assemblée nationale. Il s’agit d’un exercice recommandé par la coutume parlementaire, en prélude à la convocation de la session extraordinaire de la nouvelle législature” (…). “Le Secrétaire général du parti présidentiel a visité, sous la conduite du protocole de ce lieu, les locaux qui abritent les divers services de l’Assemblée nationale au sein du palais du peuple”. Il y a surtout à retenir cette affirmation émanant de lui-même : «il faut que le monde sache que je suis député national, non pas par la volonté de ma famille biologique, mais par celle de mon parti l’UDPS».
Et voilà qu’en sa qualité de secrétaire général de l’Udps, il signe en date du 2 mars 2024 la liste des candidats de l’Udps pour les sénatoriales. Pour la ville de Kinshasa, ils sont au nombre de 8, en l’occurrence :
1. NZENZA MPANGU François,
2. KABUYA TSHILUMBA Augustin,
3. KABASELE TUBAJICKA Micke,
4. MIDI GAAMANY ZOZEY Ambroise
5. ABLAVI EBOMA,
6. TSHISEKEDI ILUNGA Roger,
7. MULUMBA WA NKONGOLO Gecoco et
8. MBAYO Marcel.
Passe encore que sur les 8 candidats, 5 soient de l’Espace Kasaï dans une ville de Kinshasa représentative de toutes les 26 provinces et 4 zones linguistiques nationales. Mais, de là à revoir Augustin Kabuya Tshilumba parmi les candidats, alors que l’homme a déjà fait valider son mandat en qualité de député national a de quoi surprendre. Et même gêner.
En effet, c’est la preuve que même si leurs mandats ont été validés conformément au règlement intérieur, les députés nationaux de la législature 2023-2028 continuent de disposer de la liberté de postuler pour d’autres mandats publics. Par exemple le gouvernorat de province.
Certes, les Congolais ont été et sont suffisamment avertis du fait que dans leur pays, “Le salut du peuple est la loi suprême”, c’est-à-dire pour l’intérêt du peuple, on est en droit d’écraser la Constitution et les lois de la République !
Mais, on doit bien se demander quel est cet intérêt du peuple qui permet à un député national, qui s’est confirmé lui-même comme tel, puisse du jour au lendemain postuler pour le sénat avec, sans doute, objectif de succéder à Modeste Bahati Lukwebo, donc à faire conserver au Pouvoir Udps le poste de président de la République en cas de vacance à la magistrature suprême !
Pour l’heure, en se positionnant pour les sénatoriales, Augustin Kabuya doit déjà céder son mandat de député national à son premier suppléant avant même l’installation du Bureau définitif de l’Assemblée nationale.
C’est en plus un indice sérieux que la primature, que certains observateurs lui attribuaient dans le cadre de sa première mission d’informateur convertie en mission de formateur, s’est éloignée de plus en plus de ses ambitions naissantes.
Il faut avouer que là, l’Udps est en train d’envoyer un message non rassurant à ses partenaires de l’Union sacrée de la nation en particulier, tout comme au peuple et à la communauté étrangère.
En définitive, cette façon cavalière de quitter la chambre basse (en pleine installation) pour la chambre haute comme si le parti était en manque de compétences trahit une évidence choquante : l’Udps s’enfonce dans la navigation à vue.
Déjà, depuis le 24 janvier 2019, il n’a pas de président national, ni même président national intérimaire. On en veut pour preuve la qualité du signataire de la liste des candidats sénateurs : secrétaire général. Drôle de façon d’appliquer l’Etat de Droit dont il aura été le chantre depuis février 1982.
Omer Nsongo die Lema