Alors que les délégations congolaises et rwandaises préparent les termes de référence d’une rencontre annoncée entre les chefs d’Etat de deux pays sous la médiation de l’Angolais João Lourenço, un élément essentiel pourrait tout bloquer.
Si le président congolais a accepté de rencontrer Paul Kagame, il a cependant posé deux conditions comme préalables à savoir le retrait des troupes rwandaises du sol Congolais et le précantonnement des rebelles du M23 qui occupent des pans entiers des territoires de Rutshuru et Masisi depuis environ deux ans.
Pour sa part, le Président Rwandais refuse de se plier à ces conditions.
Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Paul Kagame estime que cela n’est pas une « bonne manière de procéder » et espère que la médiation va élaguer cette dimension.
« Si la partie congolaise pose des conditions, cela laisse penser que nous pourrions en faire de même. Nous n’aurions alors pas de points d’accord, et le problème ne serait pas abordé comme il le devrait », réplique-t-il.
Et de poursuivre :
« Je pourrais ainsi exiger que, pour des raisons sécuritaires, le président Tshisekedi revienne sur ses déclarations de guerre contre le Rwanda et la nécessité d’un » changement de régime « . Je pourrais aussi dire qu’à moins que les FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda] se retirent de la RDC, je refuse de parler au président Tshisekedi, etc. Ces préconditions ne servent pas l’objectif de paix. J’espère que nous pourrons aller de l’avant ».
Le président congolais désigne sans détours Paul Kagame comme l’unique responsable de la crise à l’Est pour le seul objectif économique de piller les richesses du sous-sol congolais.
Lors du dernier jour de sa campagne électorale en décembre dernier, Félix Tshisekedi avait même menacé d’attaquer Kigali à partir de Goma et de déloger Paul Kagame. Il a plusieurs fois aussi déclaré que le Rwanda n’avait plus besoin d’un « dirigeant rétrograde » dont l’unique obsession est de faire la guerre à la RDC.
JL makoyi