Le Réseau de Défense de l’Humanité s’indigne de l’assaut contre l’ambassade du Mexique en Équateur 

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L’intervention des forces armées équatoriennes ayant conduit à l’arrestation de l’ancien vice-président Jorge Glas, le vendredi 5 Avril 2024 soir, est « sans précédent dans l’histoire contemporaine de l’Amérique latine.

Les forces armées équatoriennes ont pénétré dans l’enceinte de l’ambassade du Mexique à Quito, capitale de l’Équateur, où elles ont procédé à l’arrestation de l’ancien vice-président Jorge Glas qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt et qui y avait trouvé refuge.

Cette violation de l’article 22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961 — qui garantit l’inviolabilité des locaux des missions diplomatiques — a suscité une vague d’indignation régionale et internationale, faisant émerger certaines lignes de fracture en Amérique latine.

En rapport avec ce triste événement diplomatique, neuf États d’Amérique latine et des Caraïbes ont, le lundi 8 Avril 2024, fermement condamné cette action, parmi lesquels les principales puissances régionales : Brésil, Argentine, Chili, Colombie. Par contre, treize pays n’ont pas condamné l’Équateur mais ont fait part de « préoccupations » ou « d’inquiétudes ».

Au total, tous les pays du cône sud ont réagi à l’exception du Salvador de Nayib Bukele.

Beaucoup de ces États ont exprimé leur position via un communiqué de la Communauté caribéenne (CARICOM), qui regroupe 17 pays de la région dont le Guyana, les Bahamas, Belize ou Trinité-et-Tobago.

La présidente du Honduras, Xiomara Castro, qui a condamné «fermement cette violation de la souveraineté de l’État mexicain et du droit international», assume en ce moment la présidence de la CELAC.

Le Mexique et le Nicaragua sont les seuls États ayant suspendu leurs relations diplomatiques avec l’Équateur «compte tenu de la violation flagrante de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et des blessures subies par le personnel diplomatique mexicain en Équateur».

Cet alignement du Nicaragua sur le positionnement du Mexique peut être compris par le fait que dans l’ambassade nicaraguayenne au Panama se trouve l’ancien président panaméen Ricardo Martinelli, qui a été condamné à 10 ans et 8 mois de prison pour blanchiment d’argent dans l’affaire New Business — à qui le Nicaragua a donc donné l’asile politique.

En fonction de l’évolution du cas de l’Équateur, la prochaine crise diplomatique impliquera peut-être le Panama et le Nicaragua.

Les États-membres de l’Union européenne, par la voix du Haut représentant Josep Borrell, ainsi que les États-Unis, ont eux aussi fermement condamné cette violation. Le ministère des Affaires étrangères du Canada a déclaré être «profondément préoccupé par la violation apparente de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques», sans exprimer néanmoins de condamnation formelle contre Quito.

Il est à noter, comme le souligne l’ancien ministre des Affaires étrangères équatorien Guillaume Long, que Noboa a effectué une visite officielle au Canada début mars dans le but de nouer des liens notamment économiques.

Pour le moment, la Russie et la Chine ne se sont pas exprimées publiquement sur le sujet. L’Iran a «souligné l’importance et la nécessité de respecter l’immunité, d’assurer la sécurité et la sûreté des sites et des missions diplomatiques et consulaires, et a qualifié d’inquiétantes les nouvelles concernant l’assaut contre l’ambassade mexicaine à Quito».

Selon Guillaume Long, une telle violation du droit international est «sans précédent dans l’histoire contemporaine de l’Amérique latine».

Par ailleurs, dans un communiqué de presse rendu public, le samedi 06 Avril 2024 à La Havane au Cuba, le Réseau d’intellectuels et d’artistes pour la défense de l’humanité, en sigle REDH, dont est membre le Président National de l’UDS, monsieur Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, a exprimé son rejet le plus énergique de l’assaut contre l’ambassade du Mexique à Quito, en Équateur, pour procéder à l’enlèvement du demandeur d’asile diplomatique, ancien vice-président équatorien, Jorge Glass.

Selon le REDH, “ce fait contrevient à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques (art.22-29) qui garantit l’inviolabilité du territoire diplomatique et transgresse la Convention sur l’asile diplomatique (Art IV) qui consacre le pouvoir de l’État qui accorde l’asile de qualifier le statut de la personne cherchant protection, selon sa propre compréhension de la persécution”.

Le REDH a “appelé le gouvernement de Daniel Noboa à présenter les excuses les plus réfléchies au gouvernement et au peuple mexicains et à modifier rapidement toute action erratique qui porte atteinte à la bonne coexistence entre les pays de la région, comme le prescrit la déclaration de la région Amérique latine et Caraïbes, comme zone de paix de la CELAC”.

Le Réseau de Défense de l’Humanité a insisté pour que “l’Équateur respecte, une fois de plus, les institutions démocratiques et les droits de l’homme, comme le prévoient sa Constitution et sa législation interne”.

“La réinstitutionnalisation souveraine du pays sera la garantie d’éradiquer les entreprises illicites, tandis que la réitération des États d’exception et la déclaration de conflit interne ne font qu’encourager l’impunité pour les violations des droits de l’homme et les persécutions politiques”, souligne le communiqué de presse du REDH qui a mis à profit cette occasion pour “exprimer son respect au peuple et au gouvernement mexicains, en particulier à la représentation diplomatique en Équateur, pour laquelle le gouvernement Noboa doit offrir toutes les garanties”.

Le REDH a enfin “exigé la libération immédiate de Jorge Glass, la restitution du droit d’asile politique ou diplomatique et la cessation immédiate de toutes les formes de persécution politique et d’actes de justice qui affectent le Mouvement de Révolution Citoyenne et d’autres mouvements sociaux et populaires”.

Jean Kabeya Mudiela Ndungu/Cp

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