Dans une tribune publiée mardi 11 juin, le président du parti politique Conscience Nationale (CONA), Matthieu Luboya s’est dit favorable à la mise en place d’un Parquet National Financier en vue de traquer tous les délinquants financiers tel que préconisé par Constant Mutamba, nouveau ministre de la justice.
Matthieu Luboya dit avoir constaté la multiplication des scandales financiers malgré les efforts de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et d’autres structures mises en place par le Chef de l’État. Il cite notamment le cas de détournement observé dans l’exécution du projet 100 jours, la taxe RAM, les Jeux de la Francophonie et autres.
« Un constat pour mieux vanter les mérites de l’Inspection générale des finances (IGF), l’organisme censé contrôler l’argent public et lutter contre les détournements des fonds. Pourtant, depuis cinq ans, les scandales financiers se sont multipliés en RDC: Programme des 100 jours, financement du fonds Covid, taxe téléphonique RAM, Jeux de la Francophonie, etc. Les affaires s’enchaînent, les responsables sont souvent blanchis, et l’argent détourné reste dans la nature », déplore t-il.
Pour mettre fin à ce fléau, Matthieu Luboya pense que la mise en place du Parquet National Financier assurera la transparence démocratique et luttera contre les fraudes économiques et financières les plus graves. Cette instance qui aura selon lui, une compétence nationale, traitera les atteintes aux finances publiques, à la probité, au bon fonctionnement des marchés financiers.
« Parquet national financier enquête sur des infractions commises sur l’ensemble du territoire national; son action est ciblée sur les enquêtes pénales les plus complexes dans le domaine de la délinquance économique et financière; Le Parquet National Financier répond à un objectif de transparence démocratique et de lutte contre les fraudes économiques et financières les plus graves. Il traite quatre grandes catégories d’infractions: les atteintes aux finances publiques (fraude fiscale aggravée, escroquerie à la TVA, blanchiment des infractions); les atteintes à la probité (corruption, trafic d’influence, prise illégale d’intérêts); les atteintes au bon fonctionnement des marchés financiers (délits d’initiés, diffusion de fausses informations) », détaille Matthieu Luboya.
Avant d’ajouter : « Le parquet national financier est dirigé par le Procureur, il doit être rattaché un Tribunal existant ou un Tribunal spécialisé. Il peut aussi travailler en étroite collaboration avec l’Inspection Générale des Finances, la Cour des Comptes, et toute autre structure chargée de lutte contre la corruption. Son action peut constituer un motif de découragement des maffieux d’autant plus que le Ministre de la Justice a un droit de regard sur le fonctionnement des Instances judiciaires de notre pays, et qu’il faire en sorte que les détourneurs purgent leur peine, ou rendent à l’Etat, les fonds dilapidés ».
Bien avant la mise en place effective de cette instance judiciaire qu’il espère être dirigée par des magistrats, d’assistants spécialisés et d’un service de greffe dédié, Matthieu Luboya encourage Constant Mutamba d’user de ses attributions pour inquiéter dans un premier lieu tous les délinquants financiers avec les structures judiciaires existantes.
Osk