Révision constitutionnelle : Objectif, 24 ans à Félix Tshisekedi après les 22 ans des Kabila et les 32 ans de Mobutu !

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C’est par un audio attribué à la fédération de l’Udps/Katanga que l’information est livrée. Dans une intervention en français et un swahili, le fédéral dit clairement : “L’esprit, c’est quoi ? L’esprit, c’est que nous puissions faire respecter le principe de conquérir le pouvoir, le conserver le plus longtemps que possible. C’est là où nous nous sommes dits : si nous arrivons à balancer vers la 4ème République, le Chef de l’Etat a le droit de postuler. Premier mandat qui aura une durée de 7 ans avec possibilité d’être renouvelé une seule fois. Donc, il peut faire 14 ans au pouvoir (…) Nous prenons les 10 ans en jachères, nous allons nous retrouver avec 24 ans. Ecoutez : le régime Mobutu nous a pris 32 ans. La Kabilie nous a pris 21 années. Et nous, nous allons céder à 10 ans ? C’est pourquoi nous devons monter des stratégies pour que nous puissions aller au-delà… (…) C’est ça l’esprit. C’est pourquoi nous sommes politiques. Nous sommes politiques pour que nous puissions monter des stratégies de manière que nous puissions conserver le pouvoir, mais d’une manière démocratique».

Là, on a Tshisekedi à l’état pur

Nouveauté ? Pas du tout. Le 7 octobre dernier, dans la chronique intitulée «Et soudain, la Constitution ayant permis au régime Udps/Usn de réaliser un premier mandat positif devint… mauvaise !», ce schéma a été envisagé en ces termes : «Pendant qu’on y est, on est en droit de se demander à quoi rime cette précipitation soudaine de réviser ou de changer la Constitution. Après les 10 ans du double quinquennat de Félix Tshisekedi obligé de devenir sénateur à vie, l’Udps – laisse-t-on entendre – se pencherait pour le septennat (7 ans). Soit 14 ans en cas de double mandat. Plus en cas de nombre de mandats illimités. Là aussi, c’est à croire que pour ce parti, la préoccupation première est de se rapprocher des 32 ans de Mobutu ou de dépasser les 22 ans des Kabila ; les 10 ans de Félix Tshisekedi se révélant insignifiants pour une lutte politique de 37 ans… On ne peut pas ne pas terminer cette chronique sans rappeler les propos de Félix Tshisekedi en rapport avec les mandats. Il s’était une fois demandé comment une personne normale peut chercher à exercer un troisième mandat pendant que la charge des deux premiers est susceptible de le rapprocher des maladies cardiovasculaires»…

Là, on a Tshisekedi à l’état pur : déclarer une chose impossible pour les uns, mais la rendre possible pour soi.

En langage informatique, il s’est planté !

Dans la dernière livraison intitulée «Révision de la Constitution : à Kisangani, Félix Tshisekedi s’est-il induit en erreur ?», (25 octobre 2024), il y a cette déduction : «…cette affaire de révision de la Constitution est en train de révéler la capacité effrayante de retournement de la veste. Notamment en soutenant aujourd’hui ce qu’on abhorrait hier, et vice-versa, selon l’humeur du leadership vraisemblablement SDF (Sans Direction Fixe)».

Évidemment, avec l’Udps sous le leadership d’Etienne et de Félix Tshisekedi, la constante est plutôt l’inconstance. Contrairement à l’Udps sous le leadership de Joseph Ngalula, Marcel Lihau, Frédéric Kibassa.

Pourtant, dès son investiture le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi aurait dû asseoir sa vision politique sur les concepts «État de droit», «Droits de l’homme» et «Démocratie» que l’Udps présentait pendant les 37 ans de sa lutte contre les régimes précédents comme des «fondamentaux de la bonne gouvernance».

En d’autres termes, sans ces fondamentaux, il n’y avait rien à espérer de la gouvernance macroéconomique et socio-culturelle.

Preuve d’inconstance : Félix Tshisekedi a voulu réinventer la roue, et on en est là où on est maintenant.

En langage informatique, il s’est planté !

 

Même cause, mêmes effets

Malheureusement, il est en train de commettre la même erreur, plutôt la même faute, mieux le même «crime» que ses prédécesseurs : vouloir aller au-delà du timing du mandat.

Mobutu l’avait osé. Il en avait payé le prix, malgré le “Djalelo katangais”. Joseph Kabila l’a frôlé en 2016. Il n’en est pas sorti indemne, malgré le “Djalelo katangais”. Et voilà – comme jamais deux sans trois – Félix Tshisekedi l’ose en misant sur le “Djalelo katangais” évoqué dans l’audio de la fédération Udps. Ce même Katanga qui en train de voir les choses autrement.

On s’en rendra compte le moment venu : ayant la même cause, cette initiative de révision de la Constitution produira les mêmes effets.

En attendant, la précision à donner ici est que personne de sensé ne s’oppose à cette révision prévue du reste dans le texte même. La divergence se situe au niveau de la méthodologie et de l’opportunité.

Prétendre, par exemple, contourner l’article 219 (interdisant la révision pendant la période de guerre, d’état d’urgence ou d’état de siège) par le recours au référendum est l’une des énormités qu’on veut faire commettre à Félix Tshisekedi.

Déjà, en termes de coût, un référendum, ça fait des centaines de millions de dollars alors que la levée de l’état de siège ne nécessite même pas le moindre sou.

Quant à l’opportunité, elle est révélée dans l’audio de la fédération Udps/Katanga résumée dans le titre : «Révision constitutionnelle : enfin, la vérité ! Objectif : 24 ans à Félix Tshisekedi après les 22 ans des Kabila et les 32 ans de Mobutu !».

Ainsi, c’est plus pour une sorte de «Guinness World Records» que pour le développement du pays qu’on veut amener la RDC via cette révision.

En Afrique, il se constate que les pays démocratiques qui se développent le plus sont ceux qui ont des chefs d’État respectueux du nombre de mandats constitutionnels : Afrique du Sud, Maurice, Seychelles, Kenya, Nigéria, Tanzanie, Zambie…

Rien n’indique que plus on s’accroche au pouvoir, plus le pays se développe !

Ce “Djalelo-là”, il faut l’oublier…

Vite l’oublier !

Omer Nsongo die Lema

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