Les étapes franchies et celles à venir pour 2023-2024 dans l’exécution du grand projet panafricain de la construction de l’usine de fabrication des précurseurs des batteries électriques en République Démocratique du Congo ont été expliquées ce dimanche par le ministre de l’Industrie, Julien Paluku Kahongya aux 54 missions diplomatiques basées à Addis-Abeba en Éthiopie. Et ce, en marge de la 36ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union Africaine.
Le ministre congolais de l’Industrie qui a salué la nomination par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi des animateurs du Conseil Congolais de la Batterie, structure qui va piloter ce grand projet, a invité les autres pays africains à rejoindre la Rdc et la Zambie dans le développement de cette chaîne de valeur. Car, le marché des batteries et des véhicules électriques est évalué entre 7 et 46 milles milliards de dollars entre 2030, 2035 et 2040.
« Je suis l’homme le plus heureux, parce que le président de la République qui est au cœur de la transition énergétique africaine et mondiale a voulu à ce qu’en marge de la 36ème réunion de la conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement à Addis-Abeba, nous puissions partager les étapes que nous avons déjà franchies et avenir dans la mise en place de la chaine de valeur des batteries électriques. Nous avons rappelé à l’intention de tous les diplomates africains, notamment 54 missions diplomatiques basées à Addis-Abeba qu’à partir de DRC business forum organisé en novembre 2021 jusqu’aujourd’hui, il y a plusieurs choses qui ont été faites, notamment la signature avec la Zambie de l’accord de coopération, la signature avec les Etats-Unis qui nous a rejoint pour accompagner cette initiative, la mise à la disposition de 2.000 hectares pour la création de la Zone économique spéciale à l’intérieur de laquelle va fonctionner la première usine de fabrication des batteries électriques », explique-t-il.
Le Conseil Congolais de la batterie doté de ses responsables
La bonne nouvelle, selon lui, c’est la signature par le président de la République de l’ordonnance portant nomination des membres du conseil d’administration et de la direction générale du Conseil congolais de la batterie, qui est la structure de gouvernance de ce gigantesque projet de chaine de valeur.
Julien Paluku a profité de la présence de toutes les missions diplomatiques pour inviter tous les pays producteurs des minerais qui entrent dans la fabrication des batteries que déjà l’Union africaine en 2009 avait mis en place la vision minière africaine. En 2013, l’UA a crée le centre africain de développement minier, pour que les Etats africains puissent se servir de leurs minerais de manière à en bénéficier. Et le 25 novembre 2022 à Niamey, les mêmes chefs d’Etat ont résolu désormais de consacrer 10% de leurs budgets au développement industriel.
A l’en croire, toutes ces informations ont été partagées pour que finalement les uns et les autres se joignent à cette initiative, mais également les partenaires techniques et financiers notamment Afrexim Bank avec laquelle nous allons signer le premier accord pour financer la première usine de fabrication des batteries électriques, après l’étude de faisabilité et de préfaisabilité qui sera elle-même financée par la même banque.
« Donc, le chef de l’Etat est très heureux d’être le pilote de ce gigantesque projet qui va faire la fierté de l’Afrique. Le marché, d’ici 2030, 2035 et 2040 va osciller entre 7.000 milliards et 46.000 milliards de dollars. L’Afrique ne doit pas voir ces fonds passer comme ça en l’air sans les capter. C’est le sens de la création d’une chaine de valeur au Congo pour que finalement nous cessions de nous faire la guerre, plutôt de construire de ponts de développement qui doivent rassurer les générations à venir », martèle-t-il.
Que des progrès réalisés
Signalons que du côté zambien, 1.000 hectares viennent aussi d’être disponibilisés par le Gouvernement, a indiqué son ministre de l’Industrie et du Commerce, Chipoka Mulenga tout en ajoutant que 2023 est l’année pour la concrétisation de ce projet.
Pour la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique-CEA, ce projet gigantesque augure l’avenir d’une nouvelle Afrique, Jean-Marc Kilolo son Economiste précise :
« La particularité ce que, nous avons eu les deux ministres de l’Industrie de la Rdc et de la Zambie qui nous ont exposé les progrès réalisés depuis la tenue de DRC Business Forum en novembre 2021. Beaucoup de choses sont été accomplies : la signature entre les deux gouvernements d’un accord de coopération, la signature de l’accord Rdc-Zambie avec les Etats-Unis, nous avons l’étude de préfaisabilité qui va être lancée, chaque pays a mis à disposition, du côté congolais 2.000 hectares et du côté zambien 1.000 hectares pour la Zone économique spéciale de la batterie. Nous sommes dans la matérialisation de ce grand projet qui est appuyé par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (Afrexim Bank). On voit qu’il y a une coalition transformationnelle pour une Afrique industrielle qui va donner les meilleurs emplois à ses enfants et nous pensons que l’avenir d’une nouvelle Afrique est entrain d’être mis sur pied », note-t-il.
Signalons que Nicole Buatsha et Jean-Léon Ngandu, respectivement Directeur de Cabinet adjoint du Chef de l’Etat en charge des questions Juridiques et Administratives et Ambassadeur de la RDC accrédité en Éthiopie ont pris part à cette cérémonie.