Acculé par le bureau du Sénat et le Procureur général près la Cour Constitutionnelle dans l’affaire du détournement des fonds du Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, Augustin Matata Ponyo décide de retirer sa confiance du président du Sénat et de tout son bureau. Le Premier ministre honoraire a également porté plainte à la Cour de Cassation contre Modeste Bahati qu’il accuse de violer le règlement intérieur de la chambre haute du parlement et de la constitution de la République. A en croire le président national du parti Leadership et gouvernance pour le développement, ce procès vise à l’éliminer de la course à la présidentielle de 2023 au profit du candidat au pouvoir.
Devant la presse ce mercredi 21 juin 2023, après le dépôt de sa lettre au bureau du Sénat, le sénateur dit avoir beaucoup enduré avec ce dossier qui lui balance de tout côté. Pour lui, ” ça fait exactement 2 ans jours pour jours depuis avril 2021 que le président du Sénat Bahati en complicité avec le Procureur général près la Cour Constitutionnelle Jean Mukolo Nkokesha se permettent de fouler au pied la constitution de la République, toutes les lois organisant le fonctionnement des institutions, le règlement intérieur du Sénat, tout simplement parce qu’on veut éliminer un candidat président de la République”. Pour Matata Ponyo, cette lutte a pour objet de l’écarter des élections de 2023.
L’ancien Premier ministre sous Kabila reproche au Sénat de ne pas avoir pris une position juste en ce qui concerne sa protection comme aussi membre de la chambre haute du parlement. A cet effet, il qualifie son bureau de se faire juge et partie et surtout d’œuvrer pour l’Union sacrée de la nation dont ils sont tous membres. « A partir d’aujourd’hui, je retire toute ma confiance du bureau du Sénat. C’est dommage, c’est historique que cela arrive dans ce pays depuis 1960 ; ça fait deux ans que je supporte cela, le président du Sénat estime que le Sénat est devenu son institution et qu’il peut se comporter en dehors de la loi. Et pourtant, nul n’est au-dessus de la loi », a-t-il dit.
Signalons que le bras de fer entre Matata et la justice reste encore rude. Après l’échange du Procureur général près la Cour Constitutionnelle et le bureau du Sénat, tout porte à croire que rien ne peut empêcher la justice congolaise à mettre la main sur Matata Ponyo Mapon qui, selon le bureau du Sénat, a déjà perdu ses immunités parlementaires et livré à la justice congolaise.