Dans une maladroite tentative de disculper les maffieux agissant en son sein, lesquels sont toujours sous les verrous, Ecobank persiste à justifier le détournement de l’argent de NB Mining Africa vers Moïse Katumbi. Ainsi, l’on cherche à tromper l’opinion congolaise, mais le Parquet de Gombe n’est pas dupe. Contrairement aux explications moins convaincantes fournies par un service de communication en perdition, les saisies opérées par Astalia (Karine et Moïse Katumbi) ont été opérées sur base du jugement fabriqué nuitamment à Kolwezi et non pas sur une quelconque décision du Tricom de Gombe. M. Alassane Sorgo, nouveau Directeur général d’Ecobank qui a été auditionné ce lundi au Parquet de la Gombe à Kinshasa, a-t-il eu tous les éléments de langage pour sauver les deux cadres écroués à Makala et s’en sortir ? Visiblement, la balance se penche vers un arrangement à l’amiable susceptible de rétablir l’équilibre rompu et de mettre un terme à cette forfaiture.
De l’enquête exclusive de Murielle Luyindama, il nous revient que le dossier qui oppose Octavia (Pascal Beveraggi) vs Astalia (Moïse Katumbi) remonte à plusieurs années. Cela ne peut donc être associé aux divergences politiques qui existent actuellement entre le pouvoir en place et Moïse Katumbi. En revanche, il exprime le combat et la persévérance de M. Pascal Beveraggi qui se bat depuis début août 2020 pour entrer dans ses droits et rétablir la vérité sur sa personne devant les Congolais qui ont été servis par des faussetés et des mensonges du camp Katumbi, pendant plusieurs mois. Souvent, les mensonges étaient bien maquillés pour prêcher le vrai, alors que tout est supercherie et manipulation d’opinion.
Pour ce faire, parolerdc a placé ses caméras dans cette affaire et s’engage à livrer les résultats de son enquête sans complaisance, afin de participer à sa manière à la manifestation de la vérité dont les Congolais ont besoin.
Du volet Ecobank
Pour cette première phase, elle s’est appesantie sur le volet Ecobank. Dès l’abord, il faut rappeler à ce sujet que ce dossier fait suite à un jugement inique rendu par le tribunal de commerce de Kolwezi, en l’absence d’Octavia et en faveur de Astalia. Un jugement par défaut orchestré pour éviter le débat contradictoire. Mais il convient de retenir tout de même qu’Octavia a gagné le procès en dernier ressort. Il paraît ainsi inimaginable pour une banque panafricaine du niveau d’Ecobank de se comporter d’une manière cavalière qui fait désormais douter de sa crédibilité. Pour un jugement rendu par défaut et qui souffrait en même de l’autorité de la chose jugée, en ce sens que la banque était informée de l’opposition et de l’appel interjeté par son client (NB MINING AFRICA), vider le compte de ce dernier au profit d’un client méconnu jusque-là de ses services (MCK), est un péché impardonnable qui ne laisse aucun doute à des soupçons de complicité.
Tout d’abord, les termes dudit jugement, bien que rendu de façon sauvage, indiquaient très clairement l’interdiction d’exécuter le préjudice de 70 millions de dollars en faveur d’Astalia et ce, avant le jugement définitif. Ensuite, le document ci-joint en annexe est le relevé de compte de MCK pour un compte ouvert quelques jours seulement après le jugement du Tribunal de Kolwezi qui est dénoncé ici. Enfin, à la lecture de ce relevé de compte, on découvre qu’en date du 2 novembre 2020, le compte afférent a été crédité par son propriétaire, en l’occurrence MCK, d’un montant de 1 000 dollars. Quatre jours plus tard, soit le 6 novembre de la même année, la banque y a viré à son crédit 5 152 059 dollars (Cinq millions cent cinquante-deux mille-cinquante-neuf dollars), au grand dam de son client NB MINING AFRICA, avec une facilité qui trouble les esprits des honnêtes hommes. Peut-on encore douter d’une éventuelle complicité en interne ?
Saisie, la justice qui enquête dans cette affaire vient de placer en détention provisoire à Makala, le directeur juridique de cette banque, M. Alain Serge ainsi que M. Auguste Sengo Nzuzi, directeur des opérations au moment des faits. Reste maintenant à établir leurs responsabilités, celle de la banque ainsi que celles d’éventuels complices, dont Moïse Katumbi et ses associés dans cette entreprise criminelle.
Sans aucun préjugé, plusieurs questions, somme toute légitimes dans ce dossier laissent le champ libre à toute interprétation. Elles se résument par la foire de questions ci-après : Pourquoi Ecobank a-t-elle préféré sacrifier son client au profit d’un nouveau venu ? Pourquoi Ecobank n’a-t-elle pas pris le soin de bien examiner le jugement qui lui a été produit par MCK avant de s’exécuter ?
Ce, d’autant plus que dans les pratiques bancaires, on ne libère pas les fonds d’un nouveau client, en l’espèce plus de 5 millions de dollars, avec une telle facilité, constate cette enquête. Parce que plusieurs vérifications sont d’abord obligatoires, pour protéger la banque contre des cas de fraude. L’attitude d’Ecobank ne peut que renforcer la suspicion des juges commis dans cette affaire.
Très sincèrement, passer de 1.000 dollars dans son compte à 5 millions USD en l’espace de quelques jours sans que la banque s’inquiète ni s’interroge, paraît très surprenant. Leur communiqué publié en réaction renforce plutôt des suspicions à leur charge.
De la procuration spéciale
Le deuxième document que l’enquête exclusive de Murielle Luyindama brandit est la procuration spéciale du Directeur général de Astalia, en la personne de Bertrand Kirszbaum, au profit de Maitres Patient Mukendi Kabeya, Christian Didier Kadima Kakese, Lyly Kalombo Kapinga, Eugénie Yuma Maningu, Barhol Banza Kalenga, Rachel Mundi Zaina, Didier Kalenga Idi Della et Céline Tshizena Tshinate, tous avocats au barreau de Lubumbashi.
Au terme de ce document qui a été établi le 3 novembre 2020, soit 24h00 seulement après le dépôt de 1 000 dollars par MCK dans son compte, il avait été demandé d’effectuer des mouvements pour de l’argent qui n’était pas encore disponible dans le compte de MCK. Ce qui ne peut que renforcer la suspicion dans un dossier où Ecobank a du mal à se tirer d’affaires. La procuration afférente est jointe en annexe.
Un autre fait à signaler est que cette procuration a été produite le même jour que le jugement rendu, soit le 3 novembre 2020. Un jugement réformé en appel, faut-il le rappeler. Pourquoi une telle promptitude et surtout pourquoi vouloir évacuer de l’argent avant de vider toute la procédure ?
Vu l’importance des sommes relatives à la fameuse procuration, la banque avait-elle l’obligation s’exécuter assez rapidement selon l’agenda d’un nouveau client, sans prendre le soin de s’enquérir soigneusement de la situation avec son ancien client ? Dans certains cas, vu que le décaissement en espèce porte sur une forte somme (500 000 dollars), plusieurs alertes auraient été données par la banque aux services de l’Etat appropriés. Faute de l’avoir fait, il y a à craindre pour Ecobank ainsi que son directeur juridique et son chargé des opérations au moment des faits d’être soupçonné de complicité avec MCK.
La justice qui s’est saisie de ce dossier a fort à faire pour le rétablissement de la vérité, ce qui permettrait à la victime légitime de rentrer dans ses droits.
L’Avenir