Afrique du Sud : L’ANC de plus en plus isolé l’opposition grignote son pouvoir 

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Le Congrès national africain (ANC), ce vieux parti au pouvoir depuis des décennies en Afrique du Sud, semble être sur le point de vivre un moment délicieux de solitude politique à l’approche des élections générales de mai 2024.

En effet, les partis d’opposition, tels des vautours affamés, sont prêts à faire fondre comme neige au soleil l’hégémonie jadis toute-puissante de cette relique politico-historique qui a gouverné sans partage depuis les temps où Nelson Mandela était encore jeune et fringant !

Mais voilà que les vents du changement semblent souffler avec une force inédite, mettant à rude épreuve la patience de Cyril Ramaphosa & Co. La crise de l’électricité, le chômage galopant, la criminalité à faire trembler les plus téméraires et la corruption omniprésente, passés par là ont fini par ébranler les fondations de cette forteresse politique.

A l’approche des élections générales du 29 mai en Afrique du Sud, le paysage politique pourrait se lire comme un roman captivant, teinté d’ironie, particulièrement à l’égard de l’ANC. En effet, le parti qui, grandeur et décadence, avait vu son règne s’étendre depuis l’époque glorieuse de la fin de l’apartheid pourrait se voir forcé de composer à l’avant-veille des élections générales avec d’autres formations.

Déjà, lors des élections locales de 2021, l’ANC avait été surpris en dessous de la barre fatidique des 50%, ne récoltant que des miettes, à peine 46% des voix. Un véritable camouflet pour ces tenants du pouvoir. Mais que dire des dernières prévisions d’une récente enquête, menée à l’échelle nationale pour le compte de la Fondation Brenthurst et rendue publique ce lundi.

Le soutien envers le Congrès National Africain (ANC), parti au pouvoir depuis trois décennies, s’est effondré à 39%, laissant entrevoir la probabilité très tangible de la formation d’un gouvernement de coalition.

L’étude met en lumière une montée du désenchantement des électeurs à l’égard de la politique étrangère de l’ANC et de la vacuité de son leadership. En parallèle, les principaux partis d’opposition, notamment l’Alliance Démocratique (DA) et le parti MK de l’ancien président Jacob Zuma, ont enregistré des avancées significatives à deux mois du scrutin crucial.

Le soutien envers le parti DA a ainsi progressé à 27%, contre 23% en octobre dernier, tandis que le parti MK de Zuma a recueilli 13% des suffrages, se hissant ainsi au rang de troisième force politique du pays. En revanche, les Combattants pour la Liberté Économique (EFF), autre force d’opposition majeure, ont subi un revers en passant de 17% en octobre à seulement 10% en mars.

Et du coup, voilà nos chers opposants, tout excités à l’idée de voir l’ANC tituber sur ses pieds d’argile ! La DA, cette douce Alliance démocratique, n’hésite pas à agiter le spectre de l’apocalypse politique en prédisant une alliance cataclysmique entre l’ANC et l’EFF, ce parti turbulent dirigé par le facétieux Julius Malema.

Le soutien envers le parti DA a ainsi grimpé à 27%, contre 23% en octobre dernier, tandis que le parti MK de Zuma a récolté 13% des voix, s’érigeant ainsi en troisième force politique du pays. En revanche, les Combattants pour la Liberté Économique (EFF), autre force d’opposition majeure, ont subi un revers en chutant de 17% en octobre à seulement 10% en mars. Avec ses 33% de soutien, la coalition de la Charte multipartite, regroupant plusieurs partis d’opposition, se trouve à seulement 6% derrière l’ANC, qui a monopolisé le pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994.

Cette enquête dévoile un mécontentement généralisé des électeurs envers la gouvernance de l’ANC, avec près de 80% d’entre eux estimant que le pays « va dans la mauvaise direction ». Plus de la moitié des électeurs blâment le gouvernement de l’ANC pour les problèmes actuels de l’Afrique du Sud au cours des trois dernières décennies, tandis que 11% pointent du doigt l’apartheid.

Avec plus de 27 millions d’électeurs inscrits, la date du 29 mai revêt une importance capitale, alors que le peuple sud-africain se rendra aux urnes pour renouveler son Parlement, qui élira à son tour le prochain chef de l’État. La scène politique en Afrique du Sud pourrait connaître une reconfiguration majeure avec la formation d’une alliance de sept partis d’opposition dirigée par l’Alliance Démocratique.

Alors que l’ANC se prépare à affronter le courroux des urnes, les partis d’opposition s’amusent déjà à imaginer un gouvernement débarrassé des « caïds corrompus » de l’ANC, avec à sa tête des dirigeants venus d’horizons politiques divers. A en croire les signaux politiques, l’ANC est comme qui dirait, sur le point de vivre une véritable traversée du désert politique.

Mohamed Jaouad El Kanabi

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