Il y a quelques semaines, une délégation des présidents de l’Entente Provinciale de Football de Kinshasa (EPFKIN) avait sollicité une audience auprès du ministre des Sports, afin d’échanger sur leur championnat et sur le football en général en République démocratique du Congo. L’audience a été accordée et j’ai fait partie de la délégation. Séance tenante, nous avons déposé un mémo auprès du ministre qui nous a accordé un entretien de plus de 2 heures du temps.
Dans nos échanges, j’ai personnellement été séduit par des projets initiés par le ministre des Sports qu’il n’a, à ce jour, jamais rendu public et je pense qu’il a tort. Ici, il ne s’agit pas de parler de nos positionnements politiques, mais plutôt d’avoir une lecture objective sur l’évolution du football en République Démocratique du Congo.
Je m’appelle Papy Tamba et je suis en profond désaccord avec l’union sacrée sur la gestion du pays. Mais comme opérateur sportif, je reconnais en la personne de Serge Nkonde, membre actif et influent de cette plate-forme, comme un homme qui a réellement une bonne vision pour relancer le football congolais. Je ne parle pas d’autres disciplines sportives pour lesquelles je ne sais pas apprécier la pertinence de son programme.
Parmi les idées forces de son programme que j’ai personnellement apprécié, je relève ici ce qui suit:
Un vaste programme de construction et de réhabilitation des infrastructures sportives. Ceci est la clé pour redorer l’image de notre football. Dans ce registre, il a d’ailleurs promis aux présidents de l’EPFKIN de mettre à leur disposition le stade du 24 novembre rénové avec le pelouse synthétique enlevée au stade des martyrs. Nous attendons toujours la réponse de la ville de Kinshasa quant à ce.
Un programme d’encadrement à la base, en favorisant la création de plusieurs centres sportifs et écoles de foot viables. Au fait, c’est cela qui fait en grande partie la force du Maroc et du Sénégal cités en titre
Le programme vise aussi l’encadrement des équipes de football par un sponsoring coulé en loi ordinaire votée au parlement et promulguée par le Président de la république.
Ces 3 points suffisent à un opérateur sportif comme moi de soutenir une telle vision, même si son auteur n’est pas du même bord politique que moi. C’est cela une opposition républicaine. Mais pourquoi une telle réforme tarde à se matérialiser?
« J’accuse l’Igf, j’accuse le ministre des Finances, j’accuse le gouvernement ».
Le football a plus d’invisibles que des parties visibles. M. Jules Alingete ne connait pas grand-chose dans le fonctionnement des sports. Il ferait œuvre utile en enquêtant sur le projet Tshilejelu que de chercher à tracasser le monde sportif pour rien. Diligenter plus 7 enquêtes au ministère des Sports est contre-productive. Ceci de un.
De deux, voir le Sénégal remporter la CHAN est une couleuvre qui passe très mal chez les congolais. Peut-être que les léopards auraient été plus performants pour battre cette équipe, si les primes des joueurs étaient versées à temps.
Enfin, le gouvernement a è sa tête un premier ministre qui a dirigé les sports dans notre pays. C’est sous sa responsabilité qu’ont été construits les stades municipaux à Kinshasa. Pourquoi ne disponbilise-t-il pas les moyens pour répondre au besoin des infrastructures sportives que réclament les congolais?
En tout état de cause, cet article fait la démonstration d’une absence criante de volonté politique pour relever le niveau de notre football. Nous avons encore nos léopards séniors qui sont en compétition pour la CAN. Si rien de significatif n’est fait, les congolais auront encore leurs yeux pour pleurer. YEBELA
Bon dimanche au monde sportif.