Pour la deuxième fois depuis leur fondation, la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) tiennent leurs Assemblées annuelles en Afrique (du 9 au 15 octobre, à Marrakech au Maroc). L’année prochaine marquera le 80e anniversaire de leur création. Nous disons : « 79 ans d’exploitation néocoloniale, ça suffit ! »
« C’est pourquoi nous organisons un contre-sommet à Marrakech du 12 au 15 octobre, Journée internationale de la résistance indigène et de la commémoration de l’assassinat de Thomas Sankara, le président révolutionnaire et panafricaniste qui a été exécuté peu après avoir appelé à un front uni contre la dette. Faisons de son héritage une réalité, dénonçons les politiques criminelles du FMI et de la Banque mondiale, dénonçons leurs pratiques et unissons-nous contre leur debtocracy ! », indique la déclaration.
Ces deux institutions non-démocratiques marginalisent, voire excluent les États du Sud global depuis leur fondation en 1944. Elles participent encore au néocolonialisme des pays les plus riches et des plus riches en général, elles exacerbent le changement climatique, au détriment des peuples du Sud et de la périphérie du Nord.
« Nous, mouvements sociaux et climatiques, syndicats, organisations de femmes, de petit·es paysan·nes et d’indigènes, organisations non gouvernementales, citoyen·nes du monde, appelons et participons à l’organisation à Marrakech du sommet des mouvements sociaux contre le sommet de l’ordre établi », souligne le même document.
Et de préciser que notre contre-sommet sera l’occasion de montrer les voies alternatives à celles de la Banque mondiale et du FMI ; de tisser des liens et de renforcer ainsi nos mouvements, notamment en vue de la COP28 ; de discuter, du point de vue des peuples, les difficultés auxquelles nous faisons face en ce moment – économiques, écologiques, liées à l’inflation, répressives, de genre, de race – et pour lesquelles la Banque mondiale, le FMI et leurs allié·es ont une responsabilité historique.
Il est temps de crier haut et fort que 80 ans d’une dictature financière qui a entretenu et renforcé l’oppression des peuples du Sud par les dirigeant·es du Nord suffisent. Que plus de 500 ans de pillage de la nature et des peuples du Sud au nom de l’intérêt occidental suffisent. Que les peuples priment, contrairement aux profits des multinationales, des gouvernements et des plus riches.
Il est temps de se lever et de tisser un réseau de luttes et d’alternatives pour faire pousser les graines d’une société où priment le commun, le respect des limites planétaires, la souveraineté alimentaire, la justice climatique et sociale. Nous serons celles et ceux qui décident de notre avenir, nous rejetons celui que la Banque mondiale, le FMI et leurs allié·es veulent nous imposer. L’heure de la fin de leur colonialisme idéologique a sonné !
Il est donc temps de dire que s’ils n’annulent pas notre dette, nous la répudierons. Car la vraie dette est celle des gouvernements et des multinationales, leur dette historique, climatique, écologique et sociale, envers les peuples, et les peuples du Sud en particulier !
Il est temps d’apprendre et de tisser des liens avec les luttes populaires, écoféministes, antiracistes, celles des petit·es paysan·nes et celles des indigènes.
Celles et ceux qui n’ont rien, mais qui ne se résignent pas à être les employé·es d’un capitalisme climaticide.
Les organisateurs pensent que notre mobilisation fera en sorte que la Banque mondiale et le FMI ne fêteront pas leur 80e anniversaire l’année prochaine, mais seront déjà en train de calculer et d’honorer leur vieille dette envers les peuples. Que nous les enverrons ainsi, en tant que piliers du capital, dans la poubelle de l’histoire.
Retrouvons-nous à Marrakech du 12 au 15 octobre, à l’occasion des prochaines assemblées annuelles de la BM et du FMI, pour parler, partager et organiser la lutte et élaborer notre société, notre manière de vivre. Rejoignez-nous ! Nous vous attendons à Marrakech.