Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale a présenté le dossier relatif au suivi des récentes mesures gouvernementales sur la volatilité du taux de change et ses corolaires sur le niveau général des prix intérieurs
Il a indiqué que la première catégorie des mesures concerne les interventions immédiates destinées à contenir la volatilité du marché des changes. Elle consiste essentiellement au renforcement des interventions de la Banque Centrale du Congo et de la supervision des opérations de change. Il s’agit notamment de : la poursuite, par la Banque Centrale du Congo, des interventions agressives et planifiées sur le marché des changes et la prise par elle de tout autre mesure de politique monétaire requise, notamment en rapport avec le coefficient de réserves obligatoires ;
L’encadrement, par le secteur bancaire des opérations de change effectuées par les bureaux de change, lesquelles opérations doivent être compatibles avec leur capacité réelle ; la mise en place de guichets spéciaux de la Banque Centrale du Congo pour la vente de devises aux importateurs de certains produits de grande consommation, à concurrence des montants couvrant leurs licences d’importation ;
Le renforcement des mesures de rapatriement des devises et la concertation entre la Banque Centrale du Congo et les opérateurs du secteur minier pour le rachat éventuel d’une quotité de devises ainsi rapatriées ;
La réduction des incitations à spéculer sur marché des changes par le renforcement du suivi et la supervision quotidienne des positions de change de banques commerciales, des bureaux de change agrées et par l’extension de cette supervision aux autres opérateurs économiques qui interviennent sur le marché de changes.
En plus de mesures de politique monétaire et de change, des actions spécifiques et immédiates ont été adoptées sur la gestion de la Trésorerie Publique.
La deuxième catégorie de mesures évoquée par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale s’étend sur un horizon temporel de court et moyen termes. Elle vise l’amélioration de l’offre des biens et services, la stabilisation des prix. Il s’agit notamment de l’opérationnalisation du Fonds de Régulation Economique (FOREC) en vue de soutenir la politique d’approvisionnement régulier du pays en produits de base et la stabilisation des prix ;
L’extension des mesures de facilitation fiscale, douanière et parafiscale aux produits de grande consommation pour augmenter l’offre sur le marché intérieur, en attendant les résultats escomptés du plan de diversification de l’économie ; le renforcement de la Réserve Stratégique ; le contrôle économique et surveillance du marché ; la constitution de stocks stratégiques à travers les provinces, en collaboration avec les opérateurs économiques privés ; l’élaboration et l’adoption d’un Plan de relance à moyen terme, cohérent et intégré, du secteur productif en vue d’accroitre la production nationale ; l’accélération de la création d’une banque de développement et d’une banque agricole.
A plus long terme, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale a soumis quelques mesures additionnelles suivantes : procéder à un redéploiement budgétaire pour doter les Ministères du secteur productif des ressources conséquentes à l’effet d’atteindre d’ici 10 ans la sécurité et la souveraineté alimentaire, l’Indépendance énergétique et la subvention intelligente des importations ;
Encourager le développement des obligations vertes, des prêts verts et des directives d’assurance verte conçus pour attirer des fonds mondiaux pour des projets conformes aux objectifs environnementaux ;
Développer le système bancaire intérieur et poursuivre les réformes en vue de la création d’un marché financier intérieur dont les opérations doivent se réaliser en monnaie locale.
L’efficacité de la mise en oeuvre de ces mesures ambitieuses étant tributaire de la qualité du suivi-évaluation à faire par le Gouvernement le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale a préconisé la création d’un cadre de coordination des politiques sectorielles du secteur productif, sous la supervision du Président de la Commission Economique et Finances du Gouvernement.
Il a également insisté sur le renforcement du suivi-évaluation des projets financés par les bailleurs internationaux dans le domaine de l’Agriculture afin de s’assurer que l’endettement consenti par le Gouvernement sert effectivement à atteindre les résultats escomptés et de sanctionner sévèrement toute forme d’abus et de gaspillage de ressources.