Dans les couloirs du Palais du peuple, pris d’assaut chaque jour par un harem de journalistes, il se raconte qu’un député, non autrement identifié, aurait remis un faux billet de 100 dollars à un journaliste en guise de « coupage », terme en vogue dans les milieux des médias congolais. Le malheureux l’aurait constaté que quelques heures plus tard, lorsqu’il est allé faire la monnaie sur l’avenue Assossa.
Selon des témoins qui relatent l’affaire dans un taxi, à la suite d’une interview qu’il avait accordée à un candidat député peu avant les élections, ce journaliste faisait le pied de grue devant la salle des conférences du Palais du peuple chaque jour. En cette fin de semaine, il voit le député, finalement élu, débarquer au Palais du peuple. Il l’interpelle et rappelle qu’il « lui doit ». Le député ne se fait pas prier deux fois et plonge la main dans son petit sac à main, y sort un billet vert qu’il tend au journaliste. Celui-ci le glisse, à son tour, dans son porte-monnaie et file comme un éclair, au risque de faire « treizer » par ses confrères…
C’est finalement dans la soirée qu’il se rendra compte que ce billet de 100 dollars était un faux. Et depuis ce jour, il sillonne les allées du Palais du peuple, racontant aux hôtesses qui y travaillent que ce député qu’il a roulé dans la farine. Et, qu’il aura sa peau « au moment opportun ».