CHAN CAF/ Souleymane Diallo (Sénégal) : “On n’occulte pas notre manteau de champion d’Afrique”

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Souleymane Diallo, le sélectionneur du Sénégal, insiste sur l’importance de ne pas se laisser submerger par la pression liée au statut de tenant du titre. Le tacticien évoque la préparation minutieuse et structurée de son équipe, à quelques semaines du coup d’envoi de la compétition. Il parle également de l’importance stratégique du CHAN pour le développement football local.

Successeur de Pape Thiaw, l’homme qui a conduit le Sénégal au titre de champion d’Afrique lors du CHAN TotalEnergies 2022 en Algérie, Souleymane Diallo porte aujourd’hui la responsabilité de défendre ce sacre continental. À quelques jours du coup d’envoi du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) CAF TotalEnergies 2024, il partage son état d’esprit, les préparatifs de son équipe et les enjeux de cette nouvelle édition.

Avec une riche expérience sur la scène continentale, Diallo est conscient des attentes placées en lui et en son groupe, composé en grande partie de nouveaux visages. Dans cet entretien exclusif, il revient sur la pression liée au statut de tenant du titre, l’importance stratégique du CHAN pour le football local, et sa vision des forces en présence. Le défi est immense, mais Diallo aborde cette compétition avec sérénité et méthode, prêt à écrire un nouveau chapitre dans l’histoire du football sénégalais.

CAFOnline.com : Souleymane Diallo, dans quel état d’esprit êtes-vous à quelques jours, du coup d’envoi du Championnat d’Afrique des Nations CAF TotalEnergies 2024 ?

J’ai un très bon état d’esprit dans l’ensemble. Je pense que les garçons sont conscients de l’enjeu de cette compétition, mais il ne faut pas mettre devant l’enjeu de la compétition. Pour moi, le plus important, c’est le jeu d’abord, c’est la compétition elle-même. Il faudra l’aborder avec un très bon état d’esprit, une très bonne mentalité, mais surtout une mentalité africaine qui consiste effectivement à être d’abord serein, à identifier les obstacles pour pouvoir bien les aborder.

Comment se passe la préparation ?

Dans l’ensemble, très bien. Le plan programme qu’on a établi est en train de se dérouler normalement. Là, on est à notre quatorzième semaine, plus exactement, les phases de préparation des éliminatoires y compris. À partir du lundi 13 janvier, on va prendre les garçons en regroupement fermé. Nous allons y rester jusqu’au départ pour la compétition. On a vu un camp d’entraînement dans un pays limitrophe des trois pays organisateurs [Kenya, Ouganda et Tanzanie].

Le Sénégal est le tenant du titre. Est-ce que cela ajoute une pression supplémentaire ?

Non, pas de pression ! J’ai l’habitude de le dire. La pression, elle est importante dans toutes choses. Le plus important, il faut d’abord identifier la source de la pression. Si vous identifiez la source de la pression et vous identifiez la nature de la pression, pour moi, en ce moment, il n’y a plus de pression, mais il y a une prise de conscience de la situation. C’est vrai que le Sénégal est champion d’Afrique, mais n’oubliez pas que le groupe champion d’Afrique, ce n’est pas le même groupe actuellement. On n’a que deux rescapés [Serigné Koita et Aboudoulaye Dieng]. Donc, il faudra analyser fortement. Est-ce que le Sénégal vient avec ses champions d’Afrique ou bien le Sénégal vient avec le titre de champion d’Afrique ? Donc, il faut faire relever la nuance entre ces deux-là. Mais ce qui est le plus important, nous allons venir pour aborder cette compétition de la meilleure des manières, tout en ne pas occulter notre manteau de champion d’Afrique. Au contraire, cette prise de conscience de notre manteau de champion d’Afrique nous pousse à avoir une démarche beaucoup plus prudente, une démarche beaucoup plus sereine.

En quoi le CHAN est une compétition importante à vos yeux ?

Oui, le chan, c’est une compétition très importante. J’ai l’habitude de le dire aux journalistes. Déjà, le CHAN reflète le niveau de compétition de la nation proprement dite. Aujourd’hui, la particularité du CHAN, c’est qu’il prend en compte les joueurs évoluant dans le championnat local. Aujourd’hui, je dis à mes collègues qu’on représente le championnat lui-même, le championnat sénégalais, parce que le CHAN va refléter le niveau du championnat sénégalais. C’est pourquoi, pour moi, c’est une compétition particulière, une compétition très importante.

Vous étiez dans le staff technique de l’équipe sénégalaise aux Jeux africains. En quoi cette expérience panafricaine, continentale, a-t-elle pu vous servir et va-t-elle vous servir pour le CHAN ?

Je pense qu’aujourd’hui, j’ai une petite expérience africaine. Cette expérience panafricaine nous servira de support pour pouvoir aborder cette compétition. J’ai l’opportunité de faire plusieurs compétitions africaines et mondiales. Trois Coupes du monde juniors, trois Coupes d’Afrique juniors, deux Jeux africains. Je pense que nous allons nous baser sur ces expériences-là, sur ces compétitions africaines, pour pouvoir aborder de la façon la plus sereine possible cette compétition.

Hormis le Sénégal, quelles sont les équipes qui peuvent prétendre à la victoire finale ?

Aujourd’hui, il va être très, très difficile de prononcer sur les équipes.Vous conviendrez bien entendu avec moi, qu’en Afrique aujourd’hui, toutes les équipes travaillent. Aujourd’hui, les équipes sont très, très, très rigoureuses, tant sur la démarche de l’entraînement, mais aussi sur la gestion, parce que la performance sportive est constituée de deux paramètres essentiels. Il y a les facteurs externes et les facteurs internes. Aujourd’hui, en Afrique, les gens commencent à travailler, à tenir en compte ces deux facteurs-là. Auparavant, on se limitait uniquement aux facteurs internes de la performance. Aujourd’hui, la plupart des équipes africaines travaillent sur leur environnement. Donc, il va être très difficile, à la limite suicidaire, de vouloir prononcer sur les équipes en amont.

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