Décidément, le Président de la République, Félix Tshisekedi n’entend pas reculer face à l’idée de modifier ou voire changer la constitution de la République. Comme dans la ville martyre de Kisangani, Félix Tshisekedi a réaffirmé le samedi dernier à Lubumbashi où il séjourne actuellement son initiative de voir la loi fondamentale subir de modifications ou carrément être changée à cause de certaines de ses dispositions devenues non adaptée au contexte actuel.
Cette fois-ci, le Président de la République a utilisé un ton ferme et menaçant face à tous ceux qui s’y opposent ou veulent lui empêcher d’user de ses prérogatives constitutionnelles en tant que celui à qui revient l’initiative de la révision constitutionnelle en les qualifiant des manipulateurs. Ceci avant de préciser que son adresse faite dans la ville boyomaise n’avait aucun lien avec un troisième mandat qu’il veut briguer à la tête du pays et en accédant au pouvoir, il n’est pas venu s’y éterniser. Allusion faite à l’opposition politique et certaines organisations de la société civile. Il en est aussi le cas des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo, Cenco qui selon lui devraient être au milieu du village.
« Permettez- moi de dénoncer la manipulation et le danger de certains discours qui sont même prononcés par des personnes qui normalement devaient être au milieu du village. Je suis très inquiet quand j’entends des ministres de Dieu sortir des énormités pour dire que les Congolaises et les Congolais n’ont pas le droit de réfléchir sur le bien-fondé de leur constitution”, s’est-il exclamé.
Et d’ajouter: « Ce que j’avais déclaré à Kisangani n’avait absolument aucun lien avec un quelconque troisième mandat. Vous avez entendu parler de la fameuse opposition qui cherche à manipuler la population en disant non au troisième mandat. Qui leur a parlé de troisième mandat ?”, s’est-il interrogé. Pour étayer sa pensée de réviser ou changer la constitution, le Président de la République a fait allusion à l’article 217 de la constitution relatif à la possibilité pour la RDC de conclure des traités ou des accords d’association ou de communauté comportant un abandon partiel de sa souveraineté en vue de promouvoir l’unité africaine.
Felix Tshisekedi a réitéré d’avant la population lushoise sa volonté de réunir l’année prochaine une commission multidisciplinaire pour réfléchir sur la modification de la constitution dont les conclusions seront présentées d’abord au parlement et si cela est nécessaire la population sera consultée pour se décider lui-même si elle doit s’arrêter à la modification ou aller au changement de la constitution. La déclaration de Félix Tshisekedi vient de galvaniser le camp des « Pro changement de la constitution « à la tête duquel se trouve l’Udps / Tshisekedi qui devra mobiliser davantage ses militants pour obtenir le changement de la constitution et ouvrir la voie à la nouvelle république.
Martin Fayulu et Delly Sesanga contredisent Félix Tshisekedi
L’adresse du Président de la République à Lubumbashi n’a pas laissé indifférent certains acteurs politiques de l’opposition à l’instar de Martin Fayulu de l’Ecide et Lamuka et Delly Sesanga de l’Envol. Concernant l’article 217 de la constitution auquel a fait allusion le Président de la République, Martin Fayulu s’est interrogé dans son compte X : « Comment Félix Tshisekedi peut-il prétendre que l’article 217 de notre Constitution consacre la vente de notre souveraineté à certains États africains ? Pour le leader de Lamuka, c’est une absurdité manifeste et une interprétation grossièrement erronée d’un article dont la clarté ne nécessite même pas l’expertise d’un éminent professeur en droit constitutionnel ».
Ainsi, il invite tous ceux qui ont eu l’opportunité d’étudier, même au niveau secondaire, à lire cet article ; ils comprendront que le libellé de cet article, qui figure dans plusieurs Constitutions africaines, a pour objectif de « promouvoir l’unité africaine ». Que Félix Tshisekedi lise le dernier alinéa de l’article 214, qui stipule : « Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n’est valable sans l’accord du peuple congolais, consulté par voie de référendum. »
De son côté le président national de Envol, Delly Sesanga accuse aussi Félix Tshisekedi de manipulation de l’article 217 de la constitution. En effet, dans une vidéo partagée dans les réseaux sociaux, rejette les accusations de Félix Tshisekedi contre les opposants qu’il a qualifiés des manipulateurs. « La manipulation, c’est lorsque vous versez dans une interprétation iconoclaste de l’article 217 de la Constitution par un faux bruit, en faisant croire que cet article dispose et expose le Congo à céder les territoires à des États voisins », a déclaré Sesanga. Pour le leader du mouvement dénommé « Sursaut national contre le changement de la constitution « les menaces de Félix Tshisekedi ne feront reculer nullement le peuple congolais. «Vous aurez face à vous tous les patriotes qui veulent aujourd’hui que le Congo devienne, à jamais, une République, un État au service de l’intérêt général », a-t-il prévenu.
RSK