Commerce extérieur: La Rdc déterminée à protéger sa production locale 

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La décision des autorités zambiennes portant fermeture unilatérale de ses frontières avec la République Démocratique du Congo, à la suite d’une décision de la RDC de d’interdire l’importation de certains produits vers la Zambie, a produit un effet boomerang. Si bien qu’une rencontre s’est tenue à Lubumbashi, dans la province du Haut Katanga, entre les Gouvernements congolais et zambien afin d’en déceler les conséquences.

En effet, la décision zambienne fait suite à la réciprocité des mesures prises par les autorités congolaises qui avaient interdit, en début de semaine, l’importation des boissons gazeuses ainsi que de certains produits de construction dont les carreaux, les faïences, le ciment gris ; etc.

Cette réciprocité a produit des effets économiques néfastes en RDC, notamment dans les milieux du Patronat congolais réuni au sein de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et des consommateurs congolais. Face à cette situation, le gouvernement a été mis au pas. Qui, dans ses prérogatives d’assurer le bien-être collectif de ses administrés, a approché l’Exécutif zambien pour en savoir un peu plus ; pour en décortiquer les mobiles réels de sa décision jugée unilatérale à Kinshasa.

Mesures de sauvegarde

Ainsi, au cours du briefing de presse-restitution co-animé, dans la soirée du mercredi 13 août par le Ministre de Commerce Extérieur, Julien Paluku, et son collègue de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, les pendules ont été remises à l’heure. Il était question pour les deux membres du Gouvernement d’expliquer à la population congolaise, à travers la presse triée sur le volet, du mobile réel qui a d’abord conduit le gouvernement congolais à prendre des mesures sur l’interdiction d’importation vers la Zambie de certains produits.

« L’idée principale derrière la décision de la RDC était la protection de la production locale à cause de certaines pratiques jugées illicites de la part des autorités zambiennes ainsi que certains pays voisins qui commercent avec la RDC », a soutenu Pour Julien Paluku, Ministre du Commerce extérieur.

 

Mesures de sauvegarde

Pour ce ministre, les autorités congolaises se sont basées sur les dispositions de l’Accord de l’Organisation Mondiale de Commerce (OMC) qui prévoient « les mesures de sauvegarde pour protéger sa production locale lorsqu’elle est menacée », a-t-il prévenu.

L’occasion était donnée à Julien Paluku de fustiger quelques pratiques illicites dont la RDC était victime dans le Commerce International. Il s’agit d’abord du transbordement des marchandises ou le fractionnement des marchandises. « Cette pratique consiste en ce qu’une marchandise destinée par exemple à la RDC, en quittant un pays X, avant d’arriver à destination qui est la RDC, les pays de transit procèdent à l’ouverture de ces marchandises pour que la RDC bénéficie de régime transfrontalier au profit des États de transit qui gagnent plus que la RDC », a affirmé le ministre de Commerce Extérieur. La conséquence directe est que le pays perd jusqu’à 5 milliards de dollars par an à cause de cette pratique. Il y a aussi la pratique du « dumping ».

Cette pratique consiste à ce que le pays vend des produits à des prix artificiellement bas sur le marché de l’autre pays. En d’autres termes, a mieux expliqué le ministre, cette pratique consiste à vendre une marchandise sur le marché étranger à un prix inférieur à celui pratiqué sur le marché intérieur, parfois même à vil prix. L’Etat subventionne par exemple injustement les produits de l’agriculture pour faire baisser le coût de production.

« Ce sont toutes ces raisons qui ont poussé la RDC à prendre des mesures de protection de sa production. Malheureusement, cela été mal perçu par la Zambie qui a constaté que la RDC a mis des pratiques qui consistent à venir prendre ses devises », a déploré le Ministre de Commerce Extérieur. « En représailles, la Zambie a pris des mesures disproportionnées en violant l’Accord commercial qui la lie à la RDC. Suivant cet accord, il est stipulé que lorsqu’un État prend des mesures de sauvegarde, le pays signataires de l’Accord doit saisir soit par écrit, soit diplomatiquement l’Etat voisin. Et dans les 39 jours, les deux États doivent se rencontrer pour discuter sur la question. C’est ce qui justifie la rencontre de Lubumbashi », a précisé Julien Paluku. A l’issue des discussions, a-t-il révélé, un compromis a été trouvé entre les deux États jusqu’à ce que la Zambie ait rouvert ses frontières.

Quid de l’organisation de l’AGOA en 2025 en RDC  ?

Julien Paluku a profité de ce briefing spécial pour rappeler à l’assistance dela manière dont la République Démocratique du Congo a obtenu l’organisation de prochain Agoa sur son territoire alors que d’autres pays tels que Rwanda avait aussi cette ambition.

Ainsi, l’avantage de cette politique américaine dans le commerce international est une façon de pousser les États africains de booster leurs économies. Pour obtenir l’organisation de cette rencontre commerciale en RDC, la délégation congolaise conduite par Julien Paluku a décliné son argumentaire sur plusieurs points.

Il s’agit notamment du fait que l’Afrique Centrale ne l’a organisée qu’ne seule fois alors que d’autres parties du continent noir l’ont fait plus d’une fois. Aussi, la RDC s’est engagée à prendre en charge toute l’organisation de cette rencontre. Ce qui lui a été accordée. Ainsi, l’organisation en juillet 2025 de de l’AGOA sera une première dans l’histoire de la République Démocratique du Congo.

RSK

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