Lequotidien
La Chine est l’une des nations anciennes qui n’a pas connu d’interruption ou de chambardement dans son processus de continuité. Au cours d’une conférence animée à l’intention des journalistes de l’Afrique francophone ce lundi 26 août à Beijing, le professeur Tiebing Xu de l’université de Communication de Chine a indiqué que cet état de choses a ainsi facilité son rayonnement culturel sans expansion et sans conquête.
Malgré sa taille surdimensionnée qui la place à la troisième position des pays les plus vastes du monde, la Chine a su garder son identité d’Etat unitaire voici déjà deux mille ans, contrairement à d’autres Nations qui ont décentralisé leurs gouvernances.
Selon le professeur Tiebing Xu, ce système est important dans la société chinoise, car, il permet de maintenir la cohésion nationale en dépit de nombreuses croyances religieuses dans le pays.
Ce scientifique affirme également que l’héritage semi-colonial paraît moins grave dans la gestion de la Chine comparativement à celui des pays africains et Latino-américains.
Le processus de modernisation de la Chine a véritablement débuté en 1949 sur la base de la paix et de l’unité nationale, après la victoire du camp Soviétique à la seconde guerre mondiale.
“Il n’existe pas de modèle de modernisation universel qui soit efficace, valable. Si ça ne s’applique pas, on ne peut pas réussir “, a laissé entendre le professeur Tiebing Xu.
Il précise que le modèle chinois de modernisation est un processus d’expérimentation, de correction et de rénovation.
Nouveau système Politico-social
La Chine justifie son “système mono-partisme” par le souci de solidifier la gouvernance de son territoire. Ceci explique le professeur Tiebing Xu, après les échecs enregistrés dans les années 20 du siècle passé.
“Nous pensons que pour faciliter ou stabiliser le rythme de modernisation, ce n’est pas le jeu du multipartisme. C’est plutôt la centralisation, une certaine solidité de leadership. Mais ce leadership, ce n’est pas simplement comme une sorte de dictat”, précise-t-il.
Néanmoins, la population Chinoise a son mot à dire en dépit de ce système qui exclut l’existence d’autres partis au-delà du Parti Communiste Chinois. Voilà qui justifie l’existence en Chine de l’Assemblée populaire qui joue le rôle du parlement, mais aussi la conférence consultative et tant d’autres structures.
Sur le plan industriel, la Chine a décidé, dans son processus de modernisation, de prioriser sa politique industrielle en mettant plus l’accent sur ce qui touche au bien-être de sa population. C’est ce qui justifie notamment son retard dans la course à l’armement à la différence de la Russie qui elle, est un modèle mais qui a échoué dans la satisfaction des besoins de ses habitants.
Si certains domaines n’ont pas été bouleversés durant des années, d’autres par contre ont subi des changements dans le but de plus satisfaire les attentes de la population Chinoise. La suppression de la politique de “l’enfant unique” bien que tardive en est un exemple.
L’éducation
À en croire le professeur Tiebing Xu de l’Université de Communication de Chine, ce géant mondial a un taux de 55% des citoyens alphabétisés.
L’éducation primaire est généralisée en Chine et est accompagnée de la formation professionnelle qui booste l’esprit de création et d’innovation.
Dans le cadre du FOCAC 2024, le professeur Tiebing Xu propose aux gouvernements africains de former des citoyens qui seront à même de pratiquer sur terrain afin de réussir la modernisation des pays du continent noir.
“Une politique sociale doit avoir une vision et son application ne pas répondre à des critères très hauts, mais tout de même l’orientation doit être correcte”, a déclaré le professeur Tiebing Xu.
Egalité des sexes et promotion de la femme
Le statut de la femme est en constante amélioration en Chine mais sans aller à l’extrême. Dans ce pays asiatique, les femmes sont mieux dans certains domaines. Il s’agit entre autres de la médecine, l’enseignement et même dans l’industrie militaire.
Sur ce point, la République Populaire de Chine ne donne pas par contre assez d’importance au “jeu des chiffres” sur la représentativité des femmes dans l’exécutif.
Santé
L’espérance de vie en Chine est plus élevée que celle des États-Unis d’Amérique, selon les derniers chiffres.
Depuis 1949, la priorité dans le domaine de la santé n’est plus réservée aux maladies rares, mais plutôt sur le soin des médicaments au quotidien. Selon les services sanitaires, les maladies spécifiques n’existent plus en Chine continentale.
Notons que la stabilité politique et l’ordre social sont inhérents à tout processus de modernisation.
Derick Katola depuis Beijing, capitale de la Chine
