La création du pacte pour un Congo Retrouvé (PCR), structure mise en place par certains leaders de l’Union Sacrée pour la Nation suscite certaines suspicions au sein de la plateforme présidentielle. Si pour les initiateurs de cette structure, c’est pour soutenir la vision du chef de l’État, les autres membres voient en ces leaders politiques, la recherche effrénée des postes importants dans le prochain gouvernement. L’Agence congolaise de presse (ACP) a approché les deux camps pour en savoir un plus.
Après quelques jours de l’investiture du président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, une sorte de tension est observée au sein de l’Union Sacrée, regroupement politique ayant soutenu sa candidature à l’élection présidentielle du 20 décembre dernier. C’est à cause de quatre partis et regroupements politiques de l’Union Sacrée qui ont créé une structure dénommé « Pacte pour un Congo Retrouvé », PCR. Les leaders politiques qui ont signé l’acte de création de cette plateforme politique sont en autres : Vital Kamerhe, Jean-Lucien Busa, Julien Paluku et Kanku Shiku.
Le BUREC de Julien Paluku est signataire de la création du PCR. Son communicateur Assani Longe rassure que leur structure va continuer d’être membre de l’union sacrée pour la nation afin de soutenir la vision du chef de l’État. Selon lui, le PCR est un cadre de réflexions pour soutenir le programme du Chef de l’Etat pendant ce deuxième mandat.
« Vous devez savoir que le PCR (Pacte pour un Congo Retrouvé) est animé par un certain nombre d’acteurs politiques, notamment Vital Kamerhe, Jean-Lucien Busa, Julien Paliku et Tony Kanku, qui soutiennent tous mordicus la vision du président de la République, celle de mener une refondation de ce pays, afin d’avoir des une RDC prospère, une oasis de paix.
Ils se sont mis d’accord dans cadre de réflexion au sein de l’Union Sacrée qui est une personnalité morale pour réfléchir sur comment mettre en pratique toutes cette belle vision du président de la République dans un programme. Donc, nous demeurons toujours dans l’Union Sacrée, mais nous avons créé un cadre de réflexion pour tabler sur les grandes questions, les valeurs, les objectifs que le président de la République, son Excellence Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est fixé comme défis», explique-t-il.
Non à la guerre de positionnement
La création du Pacte pour un Congo Retrouvé n’a pas plu aux autres membres de l’Union Sacrée qui digèrent mal la naissance de cette nouvelle structure dans l’espace politique congolais. Ils estiment que le PCR veut se lancer dans une guerre de positionnement politique pour gagner des postes au prochain gouvernement. L’AFDC-A de Modeste Bahati, membre du présidium de l’Union Sacrée, dénonce une forme de chantage de la part des cadres du PCR en vue de la formation du futur gouvernement.
« Nous ne pouvons tolérer le dédoublement au sein de l’Union Sacrée. On ne peut pas aussi accepter le chantage au Président de la République pour arracher à tout prix l’ordonnance d’un informateur ou d’investiture d’un premier ministre. On doit attendre à ce que le Chef de l’Etat dans son pouvoir discrétionnaire nomme un informateur qui puisse identifier la majorité au sein de l’assemblée nationale. Donc, aujourd’hui au niveau de la majorité à l’hémicycle, dire que nous sommes là pour chercher à proposer les idées au Président de la République, c’est un faux fuyant. Le Congo dont on est en train de parler est un Congo retrouvé. Si nous avions perdu la République Dominicaine du Congo, le Congo aujourd’hui renaît avec la présence du Président de la République depuis qu’il est au pouvoir. Nous avons aujourd’hui un nom sur le plan international», Me Bazin Mpembe, cadre de l’AFDC et Alliés, membre de l’USN.
Les analystes de la scène politique congolaise inscrivent ces tractations politiques dans la perspective de la formation du prochain gouvernement et même pour des élections de 2028, en République démocratique du Congo.
« C’est une stratégie de gestion d’une plateforme de plus de 300 partis politiques. C’est mieux d’avoir des regroupements politiques. Je crois que le ton a été donné par le PCR. En deuxième temps, il y a une sorte de précipitation. Regardez la réaction du secrétaire général de l’Udps ! Aussitôt après la sortie officielle de cette plateforme, il a vite consulté les autres animateurs du présidium de l’Union Sacrée. Ça montre qu’il y a en quelque chose ou un effet de surprise au sein de l’Union sacrée», pense Joseph Kongolo, analyste politique.
Cette prise d’armes au sein de la majorité au pouvoir intervient au moment où la population congolaise dans son ensemble attend impatiemment la sortie du prochain gouvernement pour réaliser les engagements du chef de l’État à travers les 6 piliers évoqués lors de son discours d’investiture le 20 janvier dernier. Les acteurs politiques doivent savoir gérer leurs ambitions pour privilégier cette fois-ci l’intérêt du peuple congolais afin de permettre à la République démocratique du Congo de faire un grand pas vers l’émergence.