Les habitants des quartiers inondés à cause de la crue du fleuve Congo, en appellent à l’aide du gouvernement. Quelques jours après la montée des eaux du Fleuve Congo, les riverains sont aux abois. Leurs habitations ont été submergées et tous les biens sont endommagés et d’autres emportés par les eaux. Ceux qui le peuvent ont quitté ces quartiers et se sont mis à l’abri ailleurs. Les autres par contre sont restés sur place et tentent comme ils peuvent de survivre tout en ayant les pieds dans l’eau. Appel à l’aide des victimes d’inondations, un reportage de l’ACP.
Avant cette crue exceptionnelle du fleuve Congo, le quartier Kinsuka pêcheur dans la commune de Ngaliema, était un coin reposant. Les habitants de cette partie de la capitale étaient contents de rester au bord du fleuve. Cette proximité avec le fleuve Congo influençait même les prix des maisons à acheter ou à louer, voire même des terrains à lotir. Nombreux sont ceux qui affluaient les weekends ou les jours fériés pour humer l’air frais du fleuve Congo, seuls ou accompagnés. Mais, c’était sans compter avec la crue du fleuve Congo qui est sorti de son lit depuis la fin du mois de décembre 2023. Le décor, autrefois paradisiaque de Kinsuka pêcheur, a laissé la place à un décor apocalyptique.
Elie Mboyo, la trentaine révolue est célibataire et maçon. Il est gardien d’une parcelle d’autrui ici au bord du fleuve. Suite à cette crue du fleuve Congo, il tente de sauver ce qui peut l’être.
« Nous avons vu l’eau s’étendre intensément. C’est très dangereux la manière dont elle progresse. Nous ne savons pas si c’est la fin du monde. Nos biens ont aussi coulé dans le fleuve, vous voyez comment je sors mes biens. Nous ne savons pas ce que nous ferons si jamais cette semaine l’eau continue de progresser à cette allure. Jusque-là aucune perte en vies humaines n’est enregistrée, sauf nos biens qui ont coulé dans le fleuve», indique-t-il.
Avec ses quatre enfants, Elisée Ikwa, la quarantaine révolue loue une maison à Kinsuka depuis trois ans. Elle travaille comme casseuse des pierres pour faire vivre sa petite famille. Elle invite les autorités à leur venir en aide, car elles ne savent pas où aller avec les enfants.
« Nous sommes en difficulté en ce moment, voyez comment je suis dans l’eau. Tous nos biens ont été emportés par les eaux. Nous vivons grâce aux activités que nous exerçons en cassant les moellons. A présent, nous ne savons plus survivre. Nous avons passé les fêtes de fin d’année dans cette situation. Nous ne savons plus à quel saint se vouer. Que l’autorité agisse en notre faveur. Je demande au gouvernement de nous venir en aide, en nous dotant des tentes pour nous mettre à l’abri avec nos enfants», pense-t-elle.
Francis Kitala n’y peut rien. La quarantaine révolue, il est marié et père de quatre enfants. Cet architecte est en même temps chef de rue à Kinsuka pêcheur. Il invite les riverains à se mettre à l’abri où ils le peuvent, puisque la décrue du fleuve n’est pas envisageable pour l’instant avec les pluies qui continuent dans les provinces des affluents du fleuve.
« J’avais déjà informé la population, leur demandant de prendre des dispositions pour quitter ce lieu. Car la façon dont l’eau progresse, nous ne comprenons pas. Vous vous réveillez un matin, vous constatez que le niveau d’eau a augmenté, et cela chaque jour. En regardant de l’autre côté, vous serez surpris du niveau atteint par l’eau ces derniers temps. On peut vous montrer les anciennes images et vous serez surpris. J’ai demandé à toute personne qui est au bord du fleuve de quitter pour ces jours-ci. D’autres par contre ne peuvent pas trouver un autre endroit à cause des difficultés», souligne-t-il.
Selon la Régie des Voies Fluviales (RVF), une crue pareille du fleuve Congo remonte à 1961, soit plus de 60 ans passés. En décembre dernier, son directeur général adjoint a publié un communiqué dans lequel elle a invité les autorités et la population à prendre des mesures exceptionnelles face à cette crue du fleuve Congo. Pour l’instant plusieurs quartiers riverains du fleuve Congo à Kinshasa sont touchés par cette situation. Même à l’intérieur du pays, les provinces d’Ituri, de Mongala et d’Equateur sont aussi touchées par les inondations. Dans le compte rendu du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement avait annoncé que le gouvernement suit de près la situation et va prendre toutes les mesures pour aider les populations sinistrées.
La question du fleuve Congo doit nous interpeller. Le débit du fleuve Congo était à 80.000 M3, aujourd’hui, avec la grue il est à 73.000m3 et donc, le fleuve a perdu son débit durant les décennies passées. Selon les experts de la CVM lors du colloque réalisé par l’UKV et IDEL, le fleuve Congo a un débit de 50.000m3 au temps de grue. La grande question aujourd’hui, quel sera les effets du Grand Barrage Inga? Notons que ce barrage sera le plus grand du monde.
Pour notre information, le grand barrage de trois gorges a un réservoir qui s’étend jusqu’à 600km en amont. Inga Kinshasa, combien de Km?