Le débat autour de la révision ou changement de la Constitution, lancé par l’Union pour l’UDPS et réaffirmé par le Président de la République, Félix Tshisekedi lors de son séjour à Kisangani, continue son bonhomme de chemin dans l’opinion publique et dans la classe politique congolaise. Chaque jour qui passe, des déclarations sont enregistrées pour se prononcer en faveur ou en défaveur de cette question qui divise la majorité, l’opposition et la société civile. Chacun, dans son camp, démontre soit le bien-fondé, soit les méfaits de cette démarche.
Pour sa part, à l’UDPS où le ton a été lancé, on poursuit la campagne de sensibilisation auprès des combattants pour la modification, si pas le changement de la loi fondamentale.
Augustin Kabuya, secrétaire général d’une aile de cette formation politique, proche de Félix Tshisekedi, n’entend pas reculer face aux diverses critiques de l’Opposition et d’une frange de le Société civile.
Dans une note circulaire aux présidents fédéraux, présidents sectionnaires et aux présidents cellulaires, il les a invités chacun dans son ressort, à mobiliser et à conscientiser la base du parti, afin d’imprégner aux militants, le bien-fondé de la mise en œuvre du processus de révision de la constitution en vigueur, selon les normes prévues par cette dernière. Comme un bon entraineur, Augustin Kabuya ne s’arrête pas là. Il a annoncé l’organisation d’une série des manifestations de grande envergure à travers toute la République démocratique du Congo pour soutenir le projet de révision de la Constitution initié par le Président Félix Tshisekedi. Dans une série de déclarations publiées sur les réseaux sociaux, M. Kabuya a critiqué les tentatives de l’Opposition de semer « la confusion » autour de ce projet et a affirmé la volonté de son parti de mobiliser le peuple congolais en faveur de cette démarche.
« En dépit de la confusion que certains hommes politiques veulent entretenir autour du projet de révision ou de changement de la Constitution, nous allons nous déployer pour conscientiser notre peuple sur le bien-fondé de notre démarche et soutenir la position du Chef de l’État, vivement exprimée à Kisangani », a-t-il écrit sur son compte X. Une véritable démarche va- t- en guerre à l’image de dicton : « le chien aboie, la caravane passe ».
Kamerhe, Bahati et Bemba devant un dilemme ?
Au moment où l’Udps mobilise sans désemparer ses combattants pour la révision ou modification constitutionnelle, à l’Union Sacrée de la Nation, certains gabarits gardent un silence de carpe. Presque un silence radio dans le chef des certains sociétaires.
Si les réactions de quelques formations politiques et certaines initiatives personnelles des sociétaires de l’USN sont enregistrées çà et là, mais de manière pas coordonnées, dans le sens de soutenir cette démarche, du côté de partis politiques membres de son présidium, rien n’est fait jusque-là. La question n’est pas encore à l’ordre du jour. Dans les états-majors de l’UNC de Vital Kamerhe, de l’AFDC de Modeste Bahati et du MLC de Jean-Pierre Bemba, la question ne semble pas à l’ordre du jour. Personne ne pipe mot. Les déclarations intempestives et tonitruantes d’Augustin Kabuya les mettent très mal à l’aise pour s’y prononcer, dès lors que la question n’a pas encore été discutée au sein de la plate-forme politique. Même si la question aurait été discutée au sein du groupe, ce n’est pas évident que tout le monde serait d’accord avec cette démarche de portée hautement politique.
Ayant accepté d’accompagner Félix Tshisekedi pour ses deux mandats constitutionnels à la tête du pays, Vital Kamerhe, Modeste Bahati et Jean-Pierre Bemba sont des potentiels candidats pour 2028.
Selon un analyste politique averti, dans un deal politique, Félix Tshisekedi aurait accepté de ne pas se représenter à la prochaine présidentielle, en respectant les prescrits de la Constitution et apporter son soutien à l’un des candidats que l’Union Sacrée de la Nation présentera à la présidentielle de 2028. Et il s’étonne de volte- face de Félix Tshisekedi en voulant changer la Constitution pour obtenir un autre mandat à la tête du pays. Ce qui pourrait être à la base d’un discorde au sein de l’USN, prévient l’analyste politique.
Si l’Udps et ses alliés de l’Union sacrée de la nation ne se mettent pas d’accord sur le changement de la Constitution, le parti politique de Félix Tshisekedi va, sans doute, faire cavalier solitaire.
Quant à Vital Kamerhe, Modeste Bahati et Jean Pierre Bemba, ils n’auront d’autres choix que de tirer les conséquences de leurs refus. Il s’agit de quitter la plate-forme politique et de quitter les fonctions occupées au sein des institutions et bénéfices au nom de la même plate-forme politique.
En attendant, c’est la loyauté au Président qui règne encore au sein de l’USN où les sociétaires sont en rude épreuve. Bien plus, le débat n’étant pas encore porté au niveau institutionnel, Augustin Kabuya et l’Udps sont seul au front pour ce projet qu’ils décrivent comme étant le testament politique d’Étienne Tshisekedi Wa Mulumba.
RSK