C’est en fin de week-end dernier qu’il y eu une alerte d’une maladie qui aurait tué plusieurs dizaines de personnes dans la zone de santé de Panzi, qui se trouve à 417 kilomètres de Kenge.
C’est ce qu’a confirmé le ministre congolais de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, Samuel Roger Kamba Mulamba lors d’un briefing spécial organisé le jeudi dernier par son collègue, Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe. La Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, Eve Bazaiba était aussi du nombre. Cet échange avec les professionnels des médias avait pour thème central : «Restitution de la récente mission d’itinérance du Chef de l’Etat dans les provinces du Tanganyika, Haut-Uélé et Bas-Uélé ».
Selon le ministre Samuel Roger Kamba Mulamba , l’alerte faisait état d’une maladie qui donnait plusieurs symptômes comme d’abord la fièvre. C’est une maladie fébrile, avec de la toux, avec de la rhinorrhée, c’est-à-dire le nez qui coule, et avec des maux de tête, des céphalées. « Aussi, on a remarqué qu’il y avait beaucoup d’anémie, donc les gens qui n’avaient pas assez de sang. On se rend compte, en fait, que cette zone de santé est malheureusement frappée par un taux de malnutrition très élevé chez les enfants, qui frôle les 60 %, et donc avec des conditions de santé générales très difficiles », a fait savoir le ministre congolais de la Santé publique. Avant d’ajouter ceci : « Et l’alerte nous parlait de plusieurs dizaines de morts. Il y en a même qui ont annoncé des chiffres de plus de 140 morts. Nous avons dépêché immédiatement une équipe. Et à cause de cette route difficile, l’équipe est arrivée 48 heures après. Et nous avons donc maintenant les éléments de l’équipe qui est sur place. Et ces éléments-là nous font penser que c’est un syndrome probablement grippal, c’est-à-dire que fièvre, toux, le nez qui coule, et qui se termine parfois par une détresse respiratoire. Et on voit que c’est plus les enfants qui sont touchés, parce qu’il y a 40 % d’enfants de moins de 5 ans qui sont touchés ».
L’équipe dépêchée par le ministre de la Santé a comptabilisé au total 30 morts. « Ce matin, j’avais parlé de 27 morts, mais parce que l’équipe est sur place, elle voit vraiment en détail. Et donc, nous savons qu’il y a 30 morts. Et cela a commencé probablement fin octobre. L’enquête qui est faite montre que cela a commencé depuis quand même à peu près un mois. Et l’alerte a été donnée, comme je l’ai dit, le week-end dernier », a renchéri le ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale.
A l’en croire, il y a eu en 44 morts en plus. Mais pense-t-il sur ces morts ; « nous ne pouvons pas les relier directement. Nous faisons ce qu’on appelle une autopsie communautaire pour voir ce qui se passe dans la communauté pour nous assurer que ces 44 morts peuvent aussi être reliés à la maladie. Donc, si nous prenons les centres de santé où nous avons 30 morts, et si nous acceptons que les morts dans la communauté sont dues à la maladie, on serait autour de 77 morts ».
Des échantillons amenés à Kinshasa
Avec un tableau qui ressemble à un tableau grippal sur une population très fragile, le ministre Rogre Kamba a fait savoir que des prélèvements ont été faits et acheminés à Kinshasa. « L’agence de santé est très excentrée, et nous avons besoin de résultats très performants. Du coup, il faut faire des PCR, comme on fait avec les maladies virales. Et donc, nous avons décidé de réacheminer les échantillons rapidement à Kinshasa pour que très rapidement, on puisse avoir le diagnostic », a-t-il indiqué soulignant que pour l’instant : « nous ne pouvons pas encore faire le diagnostic, parce que c’est très récent (…) Nous ne pouvons pas encore dire, parce que peut être la transmission peut être d’origine respiratoire, on ne le sait pas. Elle peut être d’origine hydrique, c’est-à-dire par l’eau, on ne le sait pas encore. Donc laissez-nous avoir le diagnostic pour donner les indications les plus précises », tranche-t-il conclu.
JMNK