Dans un entretien accordé à votre rédaction le week-end, ce notable du Nord-Kivu se dit profondément inquiet de cette dégradation de la situation qu’il traite ou qu’il qualifie de paradoxe à l’Est. L’ancien vice-président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu lors de la législature précédente précise que cette situation se heurte à la faiblesse de la mobilisation financière qui ne dépasse pas même le 1/3 des besoins exprimés, d’où la nécessité pour le gouvernement congolais et la communauté humanitaire à se mobiliser davantage.
« Ils sont plusieurs millions les Congolais aujourd’hui qui sont involontairement victimes des déplacements de guerre. Nous avons dans les territoires de Masisi, Rutshuru, Nyiragongo, dans le territoire de Lubero, dans les villes de Butembo et Beni, mais par rapport aux besoins exprimés pour la survie de ces déplacés de guerre au premier rang de quel des femmes qui ont des besoins spécifiques, le rapport que nous avons des organisations nous renseignent qu’il n’y a que le 1/3 des besoins et couvert par une mobilisation.
Toutes ces personnes-là, ces femmes, ces enfants, ces vieillards qui se retrouvent dans les camps des déplacés et familles d’accueil ne sont pas là par leur volonté, mais par contrainte. Il est donc urgent que la communauté humanitaire internationale se mobilise davantage avec l’appui du gouvernement congolais pour qu’on soit en mesure de couvrir ces besoins-là », a laissé entendre Me Jean-Paul Lumbulumbu.
Par ailleurs, il a révélé le taux inquiétant et élevé des actes de violence et des abus sexuels dus à cette situation, lesquels sont régulièrement rapportés par certaines organisations internationales.
« Le plaidoyer pour le retour rapide de la paix et la mobilisation des partenaires internationaux en faveur des déplacés demeurent une priorité. Selon le rapport de certaines organisations internationales notamment MSF, l’on signale malheureusement des cas des viols de femmes dont le taux inquiète actuellement. Nous pensons que tous, députés, leaders d’opinions et notables puissent se liguer pour que nos frères et sœurs puissent quitter cette misère en revenant dans leurs milieux respectifs », a insisté Me Lumbulumbu.
Pour rappel, c’est depuis plusieurs décennies que le Nord-Kivu demeure sous le joug d’une insécurité grandissante perpétrée par les ADF dans la partie nord de la province et le Rwanda sous le label du M23-AFC, détériorant ainsi la situation humanitaire dans la région.
Marty Dacruz Olemba