Déjà 10 candidatures à l’élection présidentielle : Une simple formalité publicitaire de visibilité ?

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M. Simaro Ngongo Mbayo, président de la Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE), observant très attentivement l’évolution très incohérente du processus électoral actuel, l’inflexibilité de ses animateurs vis-à-vis des impératifs organisationnels des élections, ses faiblesses de bonne réussite et surtout les risques qu’il représente pour la jeune démocratie congolaise, s’est interrogé sur l’état de l’environnement politique du pays à la veille des grandes échéances électorales ; le type d’hommes qui se mobilisent pour participer aux opérations électorales, en dépit de leurs piètreries largement dénoncées aussi bien de l’intérieur de la CENI que par les parties prenantes au processus électoral ; quel sera l’avenir de la gouvernance électorale de la RDC au cas où la société nationale cautionnait toutes les incorrections, les anomalies et le lot d’irrégularités profondes qui caractérisent ledit processus depuis sa phase consacrée aux réformes électorales, l’étape de la désignation controversée de ses animateurs, leur installation totalitaire et les disfonctionnements innombrables qui le jonchent.
Et ce, parce que l’objectif étant de placer les présidentiables face à leurs responsabilités devant la nation, devant l’histoire et devant DIEU pour leur choix délibéré d’acquiescer un processus électoral obscur, mal amorcé et sujet à doutes.
Parmi les personnalités politiques et sociales ayant déjà manifesté leur ambition de se porter candidats à l’élection présidentielle programmée au mois de décembre de l’année en cours en République Démocratique du Congo., il se trouve en bonne place Martin Fayulu Madidi, président national de l’Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDÉ) investi candidat à l’élection présidentielle de décembre 2023 par le Congrès de son parti tenu à Kisangani en juillet 2022; Moïse Katumbi Chapwe, président national d’Ensemble pour la République investi officiellement Candidat à l’issue du Congrès du 22 décembre 2022 à Lubumbashi ; Augustin Matata Ponyo Mapon, président national de Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD) investi candidat le 03 mai 2022 à l’issue d’un Congrès du parti à Showbuzz de Kinshasa ; Frank Diongo Shamba, président national du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP) a annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle lors d’un point de presse tenu à Kinshasa le 16 janvier 2023 ; Jean-Pierre Lisanga Bonganga, président de la Convention Chrétienne pour la Démocratie (CCD), Coordonnateur de la Dynamique pour une Sortie de Crise (DUSOC), s’est quant à lui déclaré Candidat à la magistrature suprême le 15 septembre 2022 sous le label de l’Alliance des Pro-Etienne Tshisekedi Wa Mulumba (APETM) ; Charles Mushizi Mugagga Bashushana, avocat au Barreau de Kinshasa/Matete et directeur du Centre des réformes juridiques et institutionnelles (CERJI) s’est également prononcé en candidature en 2022 ; Adolphe Muzito Mfumu MPa, ancien Premier Ministre et président national de Nouvel Élan au magazine Jeune Afrique du 24 juillet 2022 que son ambition est d’être Candidat président de la République ; Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng, député national et président de l’Ensemble des Volontaires du Congo (Envol) a annoncé sa candidature depuis la ville de Lisala le 1er février 2023 ; Jean-Marc Kabund A Kabund, président national de l’Alliance pour le Changement (ACh) s’est aussi annoncé Candidat depuis 2022; Bernadette Tokwawulu, femme politique a confirmé son ambition de briguer la magistrature suprême de la RDC dans une interview à la Voix de l’Amérique le 03 février 2023; Denis Mukwenge Mukengere, Prix Nobel de la Paix 2018 n’exclut pas non plus de se porter candidat.
Les observations de la CASE
« Grande est notre surprise de vous voir souscrire à un cycle électoral épileptique qui ne remplit aucune condition requise à un processus libre, démocratique, inclusif et apaisé », indique la CASE.
Néanmoins, les organisations membres de la CASE, les experts, les analystes ainsi que les observateurs nationaux, tiennent à vous transmettre leurs encouragements pour les aspirations légitimement exprimées. Nous vous en félicitons tout en espérant que votre combat ne sera pas vain, inachevé et déçu.
Tout en attirant votre particulière attention sur la qualité des résultats électoraux attendus du présent cycle, nous voulons espérer que votre candidature à la magistrature suprême de la République Démocratique du Congo ne sera pas une simple formalité publicitaire de visibilité étant donné qu’aucun acteur politique ne peut prendre le risque de l’échec dans un scrutin de très haute portée politique de cette nature.
La CASE voudrait se rassurer qu’en prenant la décision historique de vous représenter à des élections de si faible niveau de transparence et d’un professionnalisme discutable, vous savez pertinemment à quoi vous vous engagez.
Ceci suppose que vous avez déjà rassemblé les meilleures garanties de crédibilité, de transparence et d’indépendance des institutions chargées de gérer, encadrer et surveiller le processus électoral

« Tout est fait pour imprimer un simulacre d’élections qui ne favorisera qu’un seul camp politique au détriment des autres forces politiques du pays » (CASE)

Au sujet de l’identification et enrôlement des électeurs, la Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE) constate que le processus électoral congolais vient de démarrer par l’importante opération d’identification et enrôlement des électeurs concourant à la révision du fichier électoral. Malheureusement, dit-elle, les indicateurs d’observation non partisane de celle-ci prouvent que le processus est mené à l’aveuglette, sans aucune planification ni un suivi responsable.
« Vous conviendrez avec nous que la fraude électorale et la tricherie sont une ruse qui se planifie dès le début de l’identification et enrôlement des électeurs », indique M. Simaro Ngongo Mbayo, président de la Commission Africaine pour la Supervision des Élections (CASE).
Ainsi, malgré toutes ses mises en garde adressées à la CENI, la CASE tire la conclusion selon laquelle, tout est fait pour imprimer un simulacre d’élections qui ne favorisera qu’un seul camp politique au détriment des autres forces politiques du pays. Plus grave, les mêmes erreurs déplorées tout au long de la première aire opérationnelle se reproduise avec plus d’intensité dans la deuxième aire. Ce qui laisse penser que le chaos électoral de 2023 est un agenda savamment préparé. Les derniers rapports de terrain indiquent que la fraude est criante et que le processus est un leurre. Un ministre a été cité dans un trafic illicite des cartes d’électeurs à Masamuna dans le Masimanimba (Kwilu).
Au niveau des cinq pays retenus pour l’enrôlement des compatriotes de la diaspora, force est de constater que l’opération est plutôt pilotée par les Ambassadeurs nommés par le régime. Lors de son passage dernièrement en France, le président de la CASE et Consultant International sur le questions électorales, M. Simaro Ngongo Mbayo, a personnellement fait le triste constat de l’absence de témoins des partis politiques dans les centres d’inscription des électeurs.
La même situation s’observe avec regret aussi bien à l’ouest du pays pour la première aire opérationnelle qu’au sud de la République où se déroule actuellement la deuxième aire opérationnelle. Nous avons également déploré une faible couverture des structures d’observation de la Société Civile dans les centres d’inscription des électeurs, ce qui laisse à la CENI une large manœuvre de manipulation des données des électeurs.
Le cas de l’Afrique du Sud et de la Belgique laisse à désirer. Ce sont les ambassadeurs et les responsables de la CENI qui communiquent des chiffres imaginaires du nombre d’enrôlés pour justifier d’une certaine régularité du processus. Nous craignons que la même musique se répète lors de la tenue des scrutins déterminants de décembre 2023.
Selon la CASE, si les institutions chargées du processus électoral demeurent les mêmes, c’est-à-dire, avec les mêmes animateurs mal désignés qui les dirigent vaille que vaille dans l’irrespect des textes et procédures en vigueur, les candidats seront incapables de palper la réalité des scores électoraux qui leur reviendront réellement après dépouillement. Ceci suppose que la CENI et la Cour constitutionnelle qui se comportent en institutions rebelles vis-à-vis de la loi, dicteront à toute la Nation leur conception des résultats des urnes.

 

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