Une manifestation contre un soutien supposé des États-Unis au Rwanda était organisée mercredi 7 février 2024 devant l’ambassade américaine de Kinshasa République démocratique du Congo. Des pneus ont été brulés et des jeunes manifestants accusaient les Etats-Unis de complicité avec le Rwanda et affirmaient que par les terroristes M23/RDF, le Rwanda ne livre qu’une guerre par procuration contre la RDC.
Cela fait 609 jours depuis que Bunangana, dont on peut joindre sur la liste non exhaustive de Rutshuru, Runyongi, Kiwandja, Kibumba , Nyiragongo, Rumangabo, Rugari, Kishishe, Bwiza, Katale, Rutsiro, Nyamilima, Rubaya, Mweso, Mwesa, Chengerero, Mukarange, Biruma, Tamugenga, Kako, Rubare, Bambou, Mushake, Sake, Shasha … sont occupés par l’armée régulière Rwandaise, le ‘Rwanda défense force’ (RDF),le M23 et Ngumino.
Ce jeudi 8 février 2024 à 13h 00, une bombe lancée par les terroristes criminels rwandais sous masque du M23 est tombée dans le camp de déplacés non loin de la rivière Mubango, sans faire de dégâts côté civile. La veille, le 7 février, deux bombes ont été larguées à Goma, une autre était tombée non loin de l’Institut Mululu et une femme a été touchée et a perdu sa vie ; et celle tombée à Kimoka a fait d’énormes dégâts occasionnant des morts et de blessés. Cela fait une semaine que l’armée régulière rwandaise sous couvert de M23, intensifie ses bombardements sur la ville de Goma, Chef-lieu de la Province du Nord-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Pendant ce temps, comme par synchronisation, à Washington, aux Etats –Unis d’Amérique (USA), le Président rwandais Paul Kagame, intervenait le 1er février 2024 au National Prayer Breakfast, le « petit déjeuner national de prière », où il a affirmé que « l’expérience du génocide est un avertissement au monde de ce qui peut se passer lorsque la haine domine l’humanité ». Et d’expliquer que le Rwanda a perdu « 10% de sa population en trois mois en 1994 parce que le gouvernement de l’époque avait dit que la voie pour sauver le pays était de tuer tous les tutsis, jusqu’au dernier enfant ».
Pourtant, ignorant lui-même cet « avertissement au monde de ce qui peut se passer lorsque la haine domine l’humanité », Kagame continue à entretenir la haine du ‘hutu’ en se disant que « la voie pour protéger les tutsis Banyamulenge était de tuer tous les congolais non- tutsis du Kivu, jusqu’au dernier enfant et de remplacer la population autochtones par des rwandophones ».
Un concept accrochant, principalement pour les hommes d’affaires américains et les officiels américains (membres du gouvernement américain, les membres du congrès, le corps diplomatique) ; les diplomates de l’ONU et d’autres vénus du monde entier (certains aux noms des multinationales particulièrement dans la haute technologie avides des minerais stratégiques), qui assistent chaque année au National Prayer Breakfast et dont la plupart avaient assisté en 2023, à la XI édition de la journée du Rwanda.
Ces même investisseurs et hommes politiques avaient assisté du 2 au 3 février 2024 à Washington D.C aux Etats –Unis ‘Rwanda Day’ qui se tenait sous le thème “ Rwanda: Un héritage d’inclusion au sein et au-delà de nos frontières “ pendant qu’à Côte d’Ivoire la RDC participait à la 34ème édition de la CAN qui a attiré l’attention des congolais.
Pour certains observateurs, dont les manifestants devant l’ambassade américaine à Kinshasa, le thème « héritage d’inclusion au sein et au-delà de nos frontières » de ce Rwanda day, évoque la pérennisation par l’agression rwandaise du système de prédation instauré à la Conférence de Berlin que perpétue à ces jours la Communauté internationale sous le leadership américain. Pour les manifestants, le Rwanda livre la guerre par procuration à la Rdc. Raison pour laquelle la Communauté internationale garde silence malgré l’holocauste congolais lourd de plus de 12.000 000 de morts en 30 ans.
Willy Makumi Motosia