Devant le président Ramaphosa : Fatshi exclut toute négociation avec les pantins

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Face au refus du Rwanda de discuter directement avec la Rdc, le pays de Félix Tshisekedi souligne qu’il ne négociera pas avec les pantins. Il a aussi précisé que la SADC est une force en attente qui sera sollicitée au cas où la force Est-africaine ne se montrerait pas efficace. Au sujet du barrage Grand Inga, Fatshi insiste qu’il a toujours refusé l’exclusivité.  Même si le chef de l’Etat a l’impression qu’au niveau du développeur, la firme Fortescue n’a pas vraiment rempli les conditions qu’on attendait d’elle. Surtout que le projet n’était pas fermé et uniquement consacré à un partenaire, nous nous sommes sentis libres de discuter avec d’autres partenaires.

M.Félix-Antoine Tshisekedi et Cyril Ramaphosa, présidents respectivement de la République démocratique du Congo et de la République d’Afrique du Sud ont clôturé, à Kinshasa, la 12ème session des travaux de la grande commission mixte RDC-RSA. Après un tête-à-tête entre les deux, puis élargi aux deux délégations, Félix-Antoine Tshisekedi et son hôte se sont livrés à une conférence de presse organisée à cet effet.

Dans son discours luminaire, Félix-Antoine Tshisekedi a expliqué avoir exploré plusieurs axes avec son homologue. « Nous avons parlé du problème qui nous touche au plus haut point, l’insécurité. Je tiens à remercier le président Ramaphosa pour sa présence, mais aussi pour son implication », dit-il, avant de poursuivre que nous nous sommes appesantis sur ce point et il a manifesté le désir de soutenir la Rdc.

Le président congolais envisage des accords bilatéraux au sujet de la solidarité des deux Etats lorsque l’un est agressé. Ici, les deux pays pourront se confier à leurs parlements respectifs, surtout que ce sont des domaines relatifs à la loi. Au cours de leur tête-à-tête, ils ont aussi parlé de l’économie. « Le Vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères a étayé les domaines dans lesquels nous nous sommes appesantis. Il s’est avéré la nécessité de créer un axe Kinshasa-Afrique du Sud qui aura des impacts positifs dans la région. Nous nous sommes réjouis des conclusions des travaux de nos délégations respectives », dit-il.

Au sujet de l’enlisement de la situation dans l’Est de la Rdc et réagissant à une question de la presse, Félix-Antoine Tshisekedi a été plus que clair, lorsqu’il a affirmé que nous ne refusons pas de discuter avec le Rwanda, mais ce pays a toujours menti sur ce qui est de son agression contre la Rdc. Il a toujours présenté le problème comme étant interne à la Rdc et les supplétifs du M23 comme étant des Congolais révoltés à ce qui arrive à leur communauté.

« Et tout le monde sait aujourd’hui que c’est un mensonge. Le Rwanda est le seul à nier cela et continue de dire qu’il n’agresse pas la Rdc. Toutes les preuves, les documents qui attestent le contraire », souligne-t-il, avant d’ajouter que vous comprenez que dans une telle situation, c’est difficile de discuter avec le Rwanda qui renie son véritable rôle.

A sujet, révèle-t-il, le Rwanda nous envoie un groupuscule d’individus pour discuter avec un gouvernement comme le nôtre, légitime et reconnu internationalement. Il nous envoie ses supplétifs, cherchant à ce que nous allions dans des discussions avec eux pour retomber dans les travers du passé, c’est-à-dire, avec les discussions, il y aura une scission dans ce groupe-là. Un groupe va venir en Rdc et essayer d’entrer dans les institutions principalement dans l’armée, un autre groupe va faire du sur place pour demeurer en réserve et se préparer à d’autres agressions.

Parce que la réalité est que le Rwanda vit de cela. Ces agressions à répétition, cette instabilité entretenue profite économiquement au Rwanda. Voilà pourquoi le Rwanda ne voudra jamais discuter avec nous, voilà aussi pourquoi la Rdc refuse de discuter avec ces pantins qu’on nous présente comme des gens qui revendiquent quelque chose. Il y a depuis lors un schéma que nous avons avalisé, qui commence par le cessez-le feu, le cantonnement et leur introduction dans le programme DDRCS.

La SADC, une force en attente

Au cours de cet échange avec la presse, Félix-Antoine Tshisekedi a précisé qu’il avait critiqué la force Est-africaine, mais n’avait pas rejeté cette force au regard de son comportement vis-à-vis du M23. Malheureusement, constate-t-il, le contingent Est africaine n’a pas respecté son cahier de charges. Quand les contingents kényans et ougandais se sont déployés, il y avait comme une sorte de connivence avec les rebelles. Mais depuis lors, nous avions eu des discussions franches et nous avons maintenant d’autres dispositions.

Quant aux forces de la SADC, Félix-Antoine Tshisekedi a aussi dissipé tout malentendu. « Nous n’avons pas demandé le soutien de la SADC. Mais vous devez le savoir qu’au sein de la SADC, il y a un devoir de solidarité. Nous n’avons même pas besoin de demander cette aide, elle va de soi. Au sein de la SADC, lorsqu’un membre est attaqué, les autres ont le devoir de solidarité », dit-il, avant d’affirmer que c’est ce que la SADC a exprimé.

Depuis lors, il est question de mettre cela en œuvre. Il faut d’abord observer comment la force Est africaine va se comporter sur le terrain et la force de la SADC reste en attente. A Luanda, devant l’UA et les représentants d’autres communautés, la RDC a plaidé, avant d’obtenir la coordination de toutes les opérations. Le jour où la Rdc décidera, elle adressera un quitus à la SADC pour déployer son contingent. Pour le moment, nous sommes avec l’Est africain et nous verrons comme ces forces appuyées par le Rwanda vont se retirer.

Quel bilan des accords ?

Pour Félix-Antoine Tshisekedi, on ne peut pas à ce stade dresser un bilan définitif, étant donné que les relations internationales sont inscrites dans la continuité. Il a salué des bonnes relations entre la Rdc et l’Afrique du Sud, même si les deux parties peuvent encore bien faire. Dans les relations internationales, explique-t-il, il y a toujours une façon de bien faire.

« Ces résolutions ou les engagements réciproques ont toujours été répétées et aujourd’hui, nous allons tout faire pour qu’elles deviennent une réalité. Surtout en ce qui concerne l’environnement des affaires. Le taux des échanges entre les pays africains est faible, alors que l’Afrique a un marché de près de 2 milliards d’habitants. Nous avons besoin d’avantage d’accentuer la coopération entre nos Etats », signale-t-il.

Et d’insister que j’ai parlé de l’axe Pretoria-Kinshasa, deux pays potentiellement riches et démographiquement bien peuplés et qui peuvent avec leur influence, amener la région à un autre niveau. Cela passe par les échanges et l’évaluation de nos accords.

Grand Inga : Tshisekedi refuse l’exclusivité  

La question du Grand Inga s’est invitée à ce point de presse. A ce sujet, le chef de l’Etat a insisté qu’il continuait de refuser l’exclusivité. « La firme australienne Fortescue connait ma position », dit-il, tout en soulignant que j’ai dit au CEO de cette firme que je voudrais que le projet Inga soit international, ouvert à plusieurs partenariats, surtout les africains.

« J’ai l’impression qu’au niveau du développeur, la firme Fortescue n’a pas vraiment rempli les conditions qu’on attendait d’elle », précise-t-il. Mais comme le projet n’était pas fermé et uniquement consacré à un partenariat avec Fortescue, poursuit-il, nous nous sommes sentis libres de discuter avec d’autres partenaires. Aujourd’hui l’Afrique du Sud a exprimé non seulement son intérêt, mais aussi son engagement à venir. J’ai eu des discussions avec les représentants de la Banque mondiale qui est dans l’engouement de revenir. Et ce, sans oublier l’intérêt manifesté par la Chine, parce que Xi Jinping n’avait pas exclu de collaborer dans ce projet.

Et de souligner que tous ont besoin d‘une architecture, d’un montage financier pour connaitre les capacités des uns et des autres, pour prendre le taureau par les cornes. Il est vrai que le projet Grand Inga verra le jour.

Jean-Marie Nkambua

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